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Pilotes

Publié le 01 avril 2010 par Flow

Pilotes en séries.


    

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Cette fois, sont à l'honneur: Past Life, Parenthood, Justified et The Pacific.

 

Past Life.

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Je commence par le plus mauvais. Ce pilote ronronnant raconte comment une docteur en vie antérieure (!) et un détective résolvent de vieilles affaires de meurtres. Série mort née de la Fox. Elle, est un brin excentrique, lui a connu le chagrin suite à la mort de sa femme. Elle croit en ce qu'elle fait, lui a des doutes. Les personnages sont des stéréotypes sans saveur et sans charisme...

Quelque part entre le pire de Cold Case et l'épisode type de Ghost Whisperer, cette série prouve que le procédural est un genre trop représenté. On frôle ici l'indigestion. Le pilote ne s'embarrasse même pas de poser un contexte fantastique, il ancre son propos dans la réalité! Comme si c'était normal que des experts en vie passée enquêtent sur des meurtres.

 

L'histoire du jour poussive dans son évolution (on trouve les filles disparues vraiment facilement) est de facture plus que classique.

 

Au final, ce pilote est ennuyant et antipathique. Le risque de se pencher sur le passé, c'est d'en rester prisonnier. Du coup, l'aventure sera sans lendemain.

 

 

Parenthood.

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Cette nouvelle série signée NBC n'a certainement rien d'original je le conçois aisément. En effet, quel sujet mieux que celui de la famille peut se targuer d'être universel et inépuisable? Le genre très représenté à la télévision pourrait être moribond. Pourtant, il n'en est rien et ce pilote le prouve avec force et panache.

En cinquante petites minutes, il est difficile de s'attacher réellement à des personnages, d'autant que la brochette est impressionnante: les deux grands parents (une mamie qui fait figuration et un papi sacrément borderline), les quatre enfants (L'ainé mère célibataire fauchée de deux ados, trop rare Lauren Graham, le fils censé et posé à qui tout le monde demande conseil, Peter Krause, la fille carriériste et le petit dernier qui a du mal à s'engager) et rajouter y les conjoints, les petits enfants et vous passer le temps de l'épisode à reconstituer l'arbre généalogique. Arguons que petit à petit les scénaristes se concentreront sur tout le monde.

 

Pourtant ce pilote n'est pas qu'une mise en bouche et nous livre l'esprit de la série. La série parlera de la famille mais surtout de la parentalité (comme le non l'indique). Là ou d'autres séries préfèrent le drame (Everwood, Brothers and sisters, Six Feet Under), celle ci privilégie l'humour (Gilmore Girls, Modern Family sans être aussi porté sur la chose que cette dernière).

 

Ainsi, ce pilote pose de nombreux jalons: comment être parent célibataire? Comment gérer la différence de son enfant? Comment devenir parent alors qu'on est pas assez mature? Comment gérer sa carrière et ses enfants? Il ne reste plus qu'à développer. Et ce qui est bien avec le fait d'être parent c'est que lorsqu'on l'est, on doit bien faire avec. C’est pour le meilleur (matches de base-ball, spectacles...) mais aussi pour le pire (gérer l’absence d’un père, gérer la maladie...)

 

Je l'attendais et je n'ai pas été déçu... Il reste à concrétiser cet essai réussi.

 

Justified.

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Voici venir le nouveau polar de FX, la chaîne de The Shield, Damages et autres Sons of anarchy. La chaîne câblée est passée maître dans le polar brut et sans concessions. En tout cas, cette histoire de cow-boy des temps modernes ne plaira pas à tout le monde.

Mais pour peu que l’on se laisse séduire par le jeu nonchalant de Timothy Olymphant, en homme blasé et mélancolique qui justifie comme il peut les explosions de rage qui l’animent on se retrouve face à une Amérique que l’on connaît peu.

 

La réussite du pilote tient du lieu choisi pour le déroulement de l’action. On passe de Miami façon Dexter (scène introductive réussie avec le méchant de The Mask) à l’Amérique profonde du Kentucky. Lieu désenchanté, ou la grisaille le dispute à la misère. Néo-nazis fervents catholiques, femmes battues, non droit et justice sauvage. Si on ne voyait pas des traces de modernité, on pourrait se croire au Far West. En western moderne, le héros a tout l’attirail du parfait cow-boy. Démarche, sens moral discutable, chapeau et duel au pistolet. Seul le bon vieux canasson a laissé sa place à la grosse berline pour le moyen de transport (les musiques accompagnant les déplacements rappelle les errances dans le désert).

 

En l’état actuel, la série est un exercice de style réussi. Reste à savoir ce qu’elle a à offrir ensuite. Reste que le personnage principal est profondément humain (et donc attachant), empli de cette rage que l’on ne peut contenir (la faute au père?) malgré tous les efforts du monde. J’attends son prochain duel de pied ferme.

 

 

The Pacific.

Dire que la nouvelle mini-série de HBO était attendue est un doux euphémisme. Produite par Spielberg et Hanks, avec un budget faramineux de 200 millions de dollars, le projet, fils spirituel de Band of Brothers affiche d’entrée son ambition: raconter dans son ensemble la guerre du pacifique. Pan entier pratiquement absent du cinéma et des livres d’Histoire au profit du front européen, cette partie de la guerre a été pourtant extrêmement meurtrière (à peu près trente trois millions de morts).

Son ambition, louable, est donc avant tout didactique. L’accroche avec images d’archives et témoignages de survivants donne le ton et confère au pilote une certaine crédibilité. Ainsi, on voit la différence de cette guerre. Les Japonais sont invisibles et l’attente interminable pour les marines car ils ne savent pas à quel moment l’horreur va les surprendre.

 

 

On donne très peu de place aux personnages pour exister. Une très courte présentation, un discours très bien écrit et hop on les jette dans la jungle. Ce pilote raconte le début de la bataille de Guadalcanal, et plus précisément la bataille de Tenaru, très meurtrière pour les japonais qui sont canardés "comme au tir au pigeon".

C’est à l’issu de cette bataille, le souffle coupé, que l’on constate la désolation. Le plus monstrueux est l’homme écrit le personnage principal dans sa lettre. Ce pilote montre parfaitement le contraste entre paysages de cartes postales et horreurs humaines. L’épisode prend l’allure d’un très beau plaidoyer. Ces ennemis déshumanisés par la hiérarchie (processus nécessaire certes) ce sont également des hommes, ils ont une famille. Les marines peuvent alors saisir l’infinité de la bêtise humaine. Au final, ces japonais auxquels on ne comprend rien (kamikazes, Bushido...) ne diffèrent pas trop de eux même. Un miroir dans lequel ils peuvent contempler leurs propres horreurs...

On peut également saluer la forme. Jamais la frontière entre cinéma et télévision n’a été aussi mince. On ne peut même plus faire la différence. Les effets spéciaux, les scènes de batailles... Tout est digne du "grand" écran. Chapeau.

 

 

Pour conclure, ce projet est colossal (budget, ambition). Il est donc interdit de le snober. Une fresque historique de cet ampleur, on ne voit pas cela tout les jours. On ne peut qu’attendre la suite fébrilement tant ce pilote a mis la barre très haut. On en ressort la gorge nouée et les derniers mots résonnent: How fucked are you now? Mal car les Hommes sont des idiots.

 


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