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La formule magique, c'est pour cacher ma peur.

Publié le 02 avril 2010 par Clarabel

Ont été engloutis par la Miss, 9 ans 3/4 ...

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La maison de Ram est immense, plus grande que ça encore, c’est l’aéroport de Roissy. Depuis qu’il y vit avec sa maman, il en connaît tous les coins, beaucoup de ceux qui y travaillent aussi. Il faut chaque jour faire attention de ressembler aux voyageurs, à ceux qui sont en transit. Ram et sa mère sont des clandestins de l’aéroport, ils ne sont pas les seuls, et se retrouvent autour d’une soupe dans un hangar. La vie dans l’aéroport est aussi rythmée par les nombreux gestes de solidarité qui donnent de la couleur aux jours. (quatrième de couverture)

C'est un très joli texte de Sylvie Deshors, sur un sujet sensible et pas facile à décrire sans tomber dans les écueils. La réalité est pourtant là - la peur, les faux-semblants, les parties de cache-cache et les chiens des vigiles. Une maman et son petit garçon vivent dans un aéroport, ils n'ont pas de papiers. L'histoire ne dit pas pourquoi, comment et après. L'histoire montre surtout un enfant émerveillé par les couleurs, les odeurs, les rencontres, l'espérance et la beauté de la mère, qui retient un sourire crispé et serre souvent son poing à mener cette vie clandestine. Il ressort de cette lecture une bouffée d'espoir, un élan de solidarité ... et le goût d'une bonne soupe aux amandes, qui rend les gens heureux, le temps d'une parenthèse chaleureuse. Une lecture moelleuse, pas du tout mélancolique.

La soupe aux amandes ~ Sylvie Deshors

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C'est un petit roman qui serre le coeur. Qui serre le coeur d'angoisse. C'est l'histoire d'un petit garçon qui accomplit tous les jours les gestes d'un grand. On devine la vie pas facile, les cordons de la bourse trop souvent sanglés, les courses au compte-goutte, les carrés de chocolat avalés entre deux tranches de pain pour le goûter, le ronronnement du ventre qui en voudrait plus, et puis le froid dans l'appartement, avec la serrure grippée à la porte d'entrée. Benjamin se débrouille comme un chef et ne se plaint pas. La mécanique est bien huilée. Après les devoirs, le garçon dresse la table et lit une bande-dessinée en attendant le retour de sa mère. Mais ce soir-là, sa maman Caroline est en retard. Les minutes défilent et tombent comme des pierres dans son estomac creux. C'est l'angoisse, la peur panique d'être abandonné. Et comme Benjamin, nous avons peur et nous attendons Caroline avec une impatience grandissante. Où es-tu, Caroline ? Le suspense s'intensifie. Au fil des pages, la lecture deviendrait presque insupportable car le lecteur a besoin de connaître la vérité. C'est ce qui rend la lecture saisissante, en nous faisant oublier le misérabilisme ambiant. Que d'émotions dans si peu de pages !

Ce soir-là ~ Agnès Lacor

Petite Poche / Thierry Magnier (2010) - 5 € chaque livre de cette collection qui porte bien son nom : pratique pour glisser dans la poche, le livre a la taille d'une paume de la main.


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