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Si Sarkozy ne se représente pas...

Publié le 03 avril 2010 par Lheretique

Je me demande ce qu'il se produira si Nicolas Sarkozy ne se représente pas en 2012. Il faut bien comprendre que l'homme a fédéré contre lui beaucoup d'oppositions par son style et la politique qu'il a menée. Ce qui a donné un sens aux glissements de Bayrou vers le centre-gauche, ces trois dernières années, c'est le rebutoir qu'a pu constituer Sarkozy et sa politique.

Si jamais des changements importants se produisent à droite, et que la droite classique présente un candidat pas trop impliqué dans les dérèglements sarkozystes voire critiques, du genre Alain Juppé, par exemple, il me paraît évident que le centre se recentrera. L'alliance avec les forces de gauche les plus modérées n'avaient de sens, jusqu'ici, que dans la mesure où elle permettait de faire front contre le bonapartisme délétère qui avait caractérisé le règne de l'actuel Président de la République.

Pour ma part, si la droite présente un candidat présentable, avec un programme acceptable à mes yeux, je n'aurai plus aucune raison d'envisager un vote de gauche au second tour de l'élection présidentielle si jamais Bayrou n'y est pas.

Le problème, c'est que la politique de débauchage généralisée à laquelle s'est livré Nicolas Sarkozy, la faiblesse des hommes et l'attrait du pouvoir ont corrompu et sali beaucoup d'individus politiques qui pouvaient passer pour fiables jusque là. Par exemple, François Fillon, en dépit de sondages flatteurs, en est la première victime : comment pourrait-il apparaître, dans l'avenir, comme une alternative alors qu'il a appliqué sans sourciller la politique de Sarkozy ?

Dominique de Villepin ne me paraît pas non plus une solution : je crois que son but est de faire chuter Sarkozy, pas d'offrir une issue viable, et d'ailleurs, il n'a actuellement aucun programme politique. Toute la difficulté de la droite, si elle veut espérer sortir de l'alternative mortifère dans laquelle l'a plongée son chef, sera de trouver le candidat critique, charismatique et viable qui puisse incarner ce visage ; ce n'est pas gagné. A presque tous, on pourra lancer qu'ils sont comptables du bilan de leur leader, y compris le populaire Borloo, qui, sur le fond, a été son ministre d'État.

Dans tous les cas de figure, faire les comptes et les décomptes du sarkozysme sera le prix à payer nécessaire pour la droite si elle veut espérer retrouver l'électorat de centre-droit dont j'estime être particulièrement symptomatique.


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