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(UK) Doctor Who, series 5, episode 1 : The Eleventh Hour

Publié le 04 avril 2010 par Myteleisrich @myteleisrich

"All of time and space, everything that ever happened, or ever will...
Where do you want to start ?
Anywhere you want, any time you want."

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Quel beau week-end sériephile de Pâques ! Il aura tenu toutes ses promesses. Après le solide début de Ashes to Ashes, hier soir, c'était au tour du tant attendu nouveau Docteur de débarquer sur BBC1, avec un premier épisode des plus enthousiasmants qui m'a laissé un sourire jubilatoire skotché sur les lèvres pendant plusieurs heures. "A brand new Doctor", du générique d'ouverture (au sujet duquel je suis un peu mitigée) jusqu'au design d'intérieur du Tardis. Mais une chose est sûre : Steven Moffat, Matt Smith et toute la nouvelle équipe auront brillamment réussi leur examen de passage, laissant entrevoir sous un jour des plus optimistes la suite de cette cinquième saison.

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Le premier tournant à bien négocier pour les scénaristes était l'entrée en matière : parvenir à présenter et introduire rapidement auprès du téléspectateur le nouveau Docteur et son futur entourage destiné à l'accompagner au cours de la saison. Exploitant les décalages classiques des voyages temporels, c'est une rencontre, presque progressive et qui s'étale dans le temps, qui nous est proposée. Les premières scènes vont instantanément donner le ton à un épisode diablement dynamique, dans lequel on se laisse entraîner avec beaucoup de plaisir. Le premier contact entre Amelia Pond et le Docteur est des plus réussis, car il y touche l'imaginaire en jouant sur une innocence rafraîchissante. C'est la rencontre d'une fillette curieuse qui n'a pas froid aux yeux et d'un nouveau Docteur, encore en pleine euphorie de sa regénération et qui n'a pas parachevé sa transformation.

En plus d'inscrire l'épisode dans une tonalité très jubilatoire, ces premières scènes sont l'occasion pour Matt Smith d'imposer d'emblée son jeu et la façon dont il va incarner ce onzième Docteur. Entre maladresses de circonstances et une assurance frôlant l'arrogance qu'il arbore avec beaucoup d'aplomb, le téléspectateur ne doute pas un seul instant qu'il est bien face à une réincarnation du Docteur. Et quelle réincarnation ! Pleine de vie et d'énergie, virevoltant, avec une nouvelle personnalité clairement affirmée, et en même temps si reconnaissable, que Matt Smith s'approprie instantanément avec beaucoup de brio. Les tâtonnements culinaires dans la cuisine symbolisent, de la plus légère des façons, ce mélange indéfinissable d'éléments immuables, mais aussi d'étincelles propres à ce onzième docteur.

C'est une réussite parce que le téléspectateur ne pense pas un seul instant à dresser des comparaisons. Il intègre immédiatement cette donnée : Matt Smith EST le Docteur, il n'y a aucun place laissée au doute, aucune tergiversation. Il se laisse entraîner dans le tourbillon de sa présence sans la moindre hésitation, ni réticence.

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Une fois l'objectif de ce premier contact, parfaitement maîtrisé, atteint, l'histoire de l'épisode renoue avec la plus classique des aventures du Docteur. Lorsque, à bord de son Tardis en perdition, il se crasha dans le jardin d'Amelia Pond, quelque chose d'étrange était en train de se produire depuis plusieurs jours dans la chambre de la petite fille. Une faille, dans le mur, d'où provenait une voix mécanique inquiétante évoquant l'évasion d'un Prisonnier Zéro. Mais avec un Docteur loin de sa forme optimale, encore troublé par une regénération inachevée, et un Tardis en un plus mauvais état encore, la résolution de cette énigme allait prendre plus d'une décennie d'années humaines et faire frôler la fin du monde à la Terre. Car après avoir fait miroiter à Amelia la perspective des voyages à travers les étoiles et le temps, la féérie de cette rencontre tournera court : les cinq minutes d'absence promises, par un Docteur forcé de faire fonctionner un peu un Tardis en surchauffe, se transformèrent en douze années, au cours desquelles le problème ne fut pas fixé tandis qu'Amelia grandit.

La petite fille au nom tout droit tiré de contes de fée était devenue une jeune femme au caractère toujours aussi prononcé, lorsque le Docteur revint pour respecter sa promesse. Avec 12 années de retard. Les voyages temporels et ce déphasage qu'ils provoquent ont toujours été une constante complexe de l'univers de Doctor Who, et je trouve particulièrement intéressant ce choix d'avoir voulu faire expérimenter la frustration que cela peut générer chez les "simples mortels", à la future nouvelle assistante de ce dernier. Restait à régler le cas du prisonnier, avec des gardiens désormais aux portes de la Terre, prononçant un ultimatum apocalyptique, façon très Guide du Voyageur Galactique, dont nous sommes devenus familiers.

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L'importance de cette intrigue n'est pas sa finalité - on ne doute à aucun instant de la réussite du sauvetage de la planète - mais la façon dont le Docteur va mener cela à bien et le plaisir que l'on va prendre à ses côtés. Ce qui est au coeur de tout, c'est la genèse d'une nouvelle équipe, l'introduction d'un entourage avec lequel le téléspectateur va devoir également se familiariser. Encore une fois, c'est sans heurt et de manière très naturelle que tout s'emboîte et prend forme. L'objectif de l'aventure du jour est de poser les bases relationnelles qui vont constituer l'armature du reste de la saison. Et l'épisode y réussit fort bien, à commencer par l'instauration d'une dynamique des plus explosives entre le Docteur et une Amy qui ne s'en laisse pas compter, offrant de sacrées réparties et des échanges des plus énergiques avec le Time Lord.

En esquissant les contours de ces deux fortes personnalités, ce premier épisode promet beaucoup pour le futur. L'alchimie fonctionne entre ce duo de choc, très volontaire. Amy a déjà été suffisamment déçue par le Docteur - 4 psys et 14 ans d'attente au total avant de pénétrer, enfin, dans le Tardis - pour savoir prendre de la distance : elle est prête à toucher au rêve, mais elle ne sera pas submergée. De plus, les scénaristes ont la présence d'esprit de lui imposer un lien fort avec le présent et la Terre, puisque c'est la veille de son mariage qu'elle choisit d'accompagner le Docteur. En réalisant ce fantasme de petite fille, elle ne coupe pas pour autant les ponts avec sa vie "terrestre". En plus de constituer une opportunité narrative utile au cours de la saison, pour occasionner des retours sur Terre (avec un petit ami a priori déjà au courant de l'existence du Docteur, si le futur mari est bien l'infirmier avec lequel elle sortait deux ans auparavant), cela permettra aussi des aventures sans arrière-pensées trop prononcées entre nos deux personnages principaux.

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Si la dynamique prend bien et s'annonce très prometteuse entre Amy et le Docteur, l'épisode est également réusit car, tout en se tournant résolument vers le futur, il sait opèrer une transition dans la continuité de l'univers de Doctor Who. L'intronisation de Eleven, pour qui l'aventure du jour constitue finalement un baptême du feu, est menée de façon progressive et cohérente. Si bien qu'il est difficile de ne pas ressentir une pointe de jubilation mêlée de satisfaction devant les dernières scènes de confrontation concluant les intrigues. Avec un sens du théâtralisme, peut-être encore plus poussé que ses précédentes réincarnations, et une certaine arrogance propre aux Time Lords mais qu'il affiche avec pas mal de complaisance, Eleven scelle avec classe son arrivée, tant dans ses scènes contre le prisonnier que face aux Atraxi.

La forte symbolique contenue dans la dernière confrontation directe avec les Atraxi est particulièrement opportune. En même temps qu'il finalise son look personnel, imposant ainsi sa propre identité, il assume l'héritage de ses regénérations précédentes et revendique ses actions passées. Cette brève visualisation, proposée sur l'écran des Atraxi, des dix Docteurs qui ont auparavant protégé la Terre contre tant d'invasions et autres attaques extraterrestres est une forme d'adoubement : elle intronise Eleven comme leur successeur de la plus emblématique des manières.

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Enfin, un premier épisode de saison de Doctor Who ne saurait existé sans l'introduction, de façon la plus énigmatique et cryptique qui soit et sans la moindre subtilité, du fil rouge qui va guider la saison jusqu'au season finale. Cet épisode n'échappe pas à cette règle qui semble définitivement être rentrée dans les moeurs de la série. Le téléspectateur apprend ainsi que les craquelures dans le continuum espace-temps qui ont permis au Prisonnier Zéro de s'échapper ne sont pas de son fait ; et, avant d'être repris par les Atraxi, il a le temps de proposer au Docteur sa propre charade pour présenter le danger qui pointe cette fois à la porte de l'univers : "The universe is cracked. The Pandorica will open. Silence will fall." Il est rassurant de constater que certaines choses ne changent pas. "A brand new Doctor", mais toujours de fameux fils rouges présentées de façon assez unique !

L'épisode se conclut par un dernier retour du Docteur dans le jardin d'Amy, deux ans après avoir frôlé la fin du monde à cause des Atraxi. Ce dont Amy rêve depuis 14 ans va enfin pouvoir se produire. Mais, ironiquement, le Docteur revient la veille d'un des jours les plus importants de la vie de la jeune femme, un jour qui aurait sans doute refermé à jamais cette parenthèse de rêve qu'il avait lui-même ouverte il y a des années en rencontrant cette petite rousse curieuse qu'était Amelia Pond. Le lendemain est en effet programmé le mariage d'Amy. Même si elle ne partage pas cette information avec le Time Lord, ce dernier lui promet de la ramener de façon à ce qu'elle semble n'être jamais partie - la magie des voyages dans le temps.

Dans cette dernière scène, l'alchimie entre les deux personnages est des plus convaincantes ; et, surtout, elle se révèle à l'image de ce premier épisode, pleine d'un dynamisme et d'une forme d'optimisme contagieux : un appel attirant vers de nouvelles aventures, que le téléspectateur ne va pas hésiter un seul instant à suivre !

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Bilan : Il règne sur ce premier épisode une ambiance presque euphorisante assez jubilatoire qui introduit très efficacement cette saison 5. Aventure who-esque classique en guise de baptême du feu pour un nouveau Docteur, mais également présentation d'un nouvel entourage prometteur, l'épisode réussit pleinement à nous faire adopter, quasi-instantanément, ces nouveaux protagonistes, tout en posant de solides bases pleines de promesses pour la saison à venir. Matt Smith impose d'entrée sa présence : il EST le nouveau docteur, il n'y a pas l'ombre d'un doute. Sa relation avec sa nouvelle assistante démarre également sur d'excellentes fondations, Amy étant une femme de caractère qui a déjà goûté à l'aspect le plus frustrant d'une relation avec un voyageur dans le temps comme le Docteur. Tous les ingrédients sont donc solidement en place. Geronimoooo !


NOTE : 9/10


Une bande-annonce de la saison 5 diffusée à la fin de l'épisode :


Le nouveau générique de la série pour cette cinquième saison :


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LES COMMENTAIRES (1)

Par titiwin25350
posté le 08 avril à 11:18
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Bonjour,

Très bonne analyse que j'ai lu avec autant d'excitation que lorsque j'ai visionné ce nouvel episode du doctor.

Cependant, une chose m'a sauté aux yeux( et aux oreilles ), et ton avis m'interesserait.

A la fin de l'episode, lorsque Amy est dans le TARDIS, elle demande pourquoi elle. A la reponse du docteur, elle demande " juste ça? ", et lui, répond " Juste ça ". Lorsque elle se retourne, nous avons un gros plan sur un ecran du TARDIS ( sorte de radio, au vue du bruit ... bruit de parasyte ... silence ). Lors de ce gros plan, la musique d'ambiance est assez énigmatique, et la tête du doctor lorsqu'il coupe cette appareil, me laisse songeur.

Est ce le fameux "SILENCE" ? Et pour me mettre le ravioli en ébulition, est ce vraiment un hasard, si il revient, et lui propose de l'accompagner?

En attente du prochain episode, et d'un nouvel article tout aussi passionnant à lire ^^

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