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Le cobra

Publié le 05 avril 2010 par Desiderio

tifettondu.JPGQuel titre retenir dans la série Tif et Tondu ? J'aime énormément la période des scénarios de Rosy avec monsieur Choc, mais ce n'est pas ainsi que je l'ai découverte. Je suis entré dans ces histoires par les récits de Tillieux d'abord et ce qui m'avait retenu était l'intrigue à la fois policière et fantastique. Que voit-on dans Tif et Tondu contre le Cobra ? D'abord l'histoire d'une hallucination. La très belle comtesse Amélie d'Yeu dite Kiki est victime d'une machination de la part de son vilain oncle afin de la faire passer pour folle et de la faire interner dans un asile, puis de s'emparer de la fortune en émeraudes cachée dans la charpente de son château.

Ce qui suit est une réflexion au sujet de l'image. Kiki (qui déteste être appelée comtesse) se trouve plongée dans une scène de film afin de faire croire à sa folie. Elle a d'abord enregistré elle-même une séquence où une créature fantastique aux allures de reptile apparaissait dans sa chambre, puis enlevée elle se retrouve plongée dans un studio de cinéma avec des apparitions d'animaux préhistoriques et d'êtres anthropomorphes, cela afin de justifier son internement.

Cet épisode marque un tournant dans la série : d'abord le personnage de Tif (le chauve, Tondu c'est le chevelu et barbu) se révèle très séducteur et empressé auprès de la belle Kiki (laquelle est opposée au déguisement d'un travesti malfaisant et malodorant). Les personnages commencent à se différencier vraiment et à avoir des personnalités différentes. Ensuite, en 1969 (année érotique), c'est le début de l'apparition d'héroïnes qui ne sont plus de gentilles fillettes comme les Line, Lisette, Suzette. Le surnom de Kiki n'est sans doute pas du au hasard. Il y a une volonté de nouvelle séduction des adolescents de cette époque et cela passe par la représentation de femmes pulpeuses pourvues de nombreux attributs (et ici Kiki en possède de nombreux, le titre de noblesse, le château, la fortune, sa mini-jupe, sa chevelure blonde et sa forte poitrine). Puisqu'il faut un peu plus de sexe pour faire vendre des journaux pour enfants, autant y aller carrément et faire dans la dérision.

Mais cela commence d'abord par une histoire qui s'interroge sur le sens que l'on donne aux images que l'on voit ou que l'on enregistre. C'est avant tout une aventure où l'on doit se méfier des apparences, puisque nos deux héros se retrouvent piégés et pris comme des chauffards alcooliques ou des fous. Que faut-il croire ? semble être la morale de ce qui est une nouvelle bande dessinée. Les images mentent, mais elles disent aussi une vérité. Celle d'une époque.


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