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Le miracle Saint-André ?

Publié le 05 avril 2010 par Ansolo

Seulement neuvième la saison passée, le Rugby club Toulonnais est d'ores et déjà qualifié pour les barrages qui opposeront les clubs classés de la troisième à la sixième place, et dont les vainqueurs disputeront les demies contre les clubs arrivés premier et deuxième au terme de la saison régulière.

Pour l'instant, le club de la Rade est deuxième. Ce qui signifie, si le classement n'évoluait pas d'ici les deux dernières journées, une demi-finale "directe" à Mayol contre le vainqueur du match entre Castres et le Racing Métro. Mais pour conserver ce rang, le RCT devra l'emporter face à l'USAP puis à Brive. Pas évident, mais pas infaisable. Car, désormais, Toulon jouera libéré et pourra "regarder vers le haut" (dixit son président) sans craindre l'éblouissement. De toutes les façons, le contrat est rempli. En se qualifiant pour les phases finales, les hommes du président Boudjellal ont décroché leur sésame pour la H Cup. Et les recettes qui vont avec... Alors maintenant, c'est (presque) du bonus.

Indéniablement, le RCT a le niveau pour décrocher la timbale. Sur deux (ou trois en cas de barrage) rencontres couperets, avec le soutien de son inconditionnel public, il pourrait déjouer les pronostics.

Et si Toulon a franchi un cap, il le doit beaucoup à Philippe Saint-André. L'ex-capitaine de l'ASM et de l'équipe de France, coach de Gloucester puis de Sale, a apporté ce qui manquait au RCT : rigueur, méthode "à l'anglaise", et une approche du jeu qui a transformé une somme d'individualités en une véritable équipe. Et quand, par dessus le marché, il peut compter sur des joueurs comme Joe Van Niekerk ou Jonny Wilkinson, ses recettes fonctionnent et l'efficacité arrive.

Ce qui est frappant, c'est le changement d'image du club. Même s'il lui reste un petit côté "bling-bling", avec son président avide de stars (Carl Hayman la saison prochaine...), le RCT a quitté son statut de curiosité pour conquérir, patiemment, un standing de poids lourd du Top14. Au sens rugbystique du terme : de ceux qui comptent pour le titre, et pas seulement pour les pages "people" des journaux (on se souvient de quelques épisodes avec Yann Delaigue et son épouse ou des frasques nocturnes imputées au All Black Jerry Collins...).

Ce retour au premier plan du RCT est réjouissant sur le plan sportif, tout en contribuant au débat sur le rôle primordial de l'argent dans le rugby professionnel. En engageant Philippe Saint-André, Mourad Boudjellal a accepté de n'être plus seul à décider. Car PSA n'est pas seulement le coach de l'équipe. Il a le titre de président délégué au secteur sportif. Un rôle de manager à l'Anglaise, qui lui convient bien et dans lequel il a déjà fait ses preuves.

En qualifiant son équipe pour les phases éliminatoires, Philippe Saint-André a déjà prouvé qu'il était la recrue la plus importante de la saison. Reste à faire encore un ou deux miracles pour transformer la belle aventure du RCT en apothéose. On n'ose imaginer quel sort lui sera réservé si, d'aventure, il ramenait un certain bouclier du côté de la Rade, 18 ans après l'emblématique Jean-Claude Ballatore...


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