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Retraites, les chiffres

Publié le 05 avril 2010 par Lecriducontribuable

Par Michel de Poncins, pour Tocqueville Magazine.

Revoici  les retraites et nous en parlerons souvent tant  les légendes propagées par les médias officiels sont présentes. Nicolas Sarkozy a promis de réanimer la grande parlotte sur ces retraites et de cette parlotte il ne sortira rien de nouveau, sinon l’habituel bricolage entre les durées de départ à la retraite, les cotisations et le niveau des pensions. Rien ne sera résolu et la patate chaude sera passée aux suivants qui seront d’ailleurs peut-être les mêmes.

Tous les financiers et  économistes savent que la retraite par capitalisation améliore d’une façon spectaculaire les perspectives. Nous avions nous-mêmes établi les calculs pour un smicard et le résultat était étonnant.

Le fait  nouveau est que Le Figaro vient de donner des chiffres concernant les cadres supérieurs. C’est intéressant car très souvent ce journal, très attentif aux ventes d’avions, donne des informations inexactes pour être simplement dans le sens de la propagande gouvernementale.

Le journaliste qui cite ces chiffres est Yves de Kerdrel. Voici le résultat du calcul d’ailleurs relativement simple à faire.

« Un cadre qui commence sa carrière autour de 25 ans sur la base d’un salaire de 40 000 € peut estimer la terminer à 65 ans avec une rémunération de 200 000 €. Pendant ces 40 années de travail lui et son employeur ont versé des des cotisations Agircc-Arrco qui devraient à terme lui assurer une pension plus décente que celle que promise par la Sécurité sociale. On estime à 30 000 € par an en moyenne le montant ainsi délivré à ces organismes. Il  recevra sur les bases actuelles de la part de ces organismes de retraite complémentaire  une pension de 60 000 € par an  lorsqu’il aura liquidé ses droits.

Imaginons maintenant que ces 30 000 € de cotisation annuelle aient abondé dans un fonds de capitalisation le plus prudent qui existe par exemple un fonds placé en obligations d’État à 4 %. Difficile dans ce cas de parler de spéculation. Au bout de 40 années de cotisation, il aurait droit à un capital de 2 850 000 €. Placé de nouveau à 4 % ce capital assurerait une rente annuelle de 114 000 € soit près du double du montant versé par les régimes de retraite complémentaire. »

Le journaliste remarque que non seulement ce cadre aurait une retraite bien plus importante mais qu’en plus il aurait fait fortune, observation qui s’applique aussi avec des chiffres différents à ceux d’un smicard.

La démonstration est spectaculaire. Voyons maintenant quelques compléments.

Si beaucoup de ces personnes  acceptaient librement de prendre certains risques capitalistiques en gérant bien ces risques, l’accumulation de leur richesse serait encore plus grande. En outre la société tout entière en tirerait des bénéfices très élevés car l’effet richesse sur l’ensemble de l’économie serait tout à fait considérable par le développement des investissements productifs.

Et, si l’on allait plus loin, les bénéfices pour tous s’amplifieraient davantage. Aller plus loin, cela veut dire libérer complètement l’épargne qui devrait pouvoir s’investir où elle veut hors impôts et charges sociales. Il y aurait des placements diversifiés en-dehors des fonds de pension comme par exemple les commerces,  les immeubles, les brevets etc.

Tout le monde étant bien au courant, une question fondamentale se pose ; comment de telles évidences énoncées à présent par un grand journal ne sont-elles pas reconnues par les pouvoirs publics ? En effet, ces derniers se refusent de les voir et d’agir en conséquence.

Il y a plusieurs explications. L’une d’entre elles est que le président Sarkozy a donné à maintes reprises les pleins pouvoirs aux chef syndicalistes. Si ceux-ci refusent la vérité, c’est qu’ils tirent gloire et richesse du malheur des autres.


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