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Luv @ Mama Shelter

Publié le 05 avril 2010 par Sukie

Il m’a dit prends tes affaires. J’ai pris mes affaires. Dans ma tête, Joe Dassin chantait on ira où tu voudras quand tu voudras. On sortait du boulot pour quitter le quotidien. Je l’ai suivi à l’aveugle, en posant pleins de questions. Ça faisait quelques jours déjà que ça durait. Je trépignais comme une veille de Noël. Les stations de métro défilaient, les rues, les commerces de proximités, les flaques qu’on évitait. J’avançais blottie contre-lui, sous le parapluie gris, acheté trois francs six sous au supermarché du coin. Un coup de vent et c’était foutu. J’avais envie qu’on nous surprennent, comme deux amants en fuite. C’est beau de se raconter des histoires. On n’allait pas loin. Un arrondissement à vol de pigeon. Le romantisme ? C’est réinventer le désir à deux pas de chez vous. On a marché, on a ri, comme si on venait de se rencontrer. Je continuais de m’impatienter.

Dans le hall de l’hôtel, j’ai zieuté tout autour. Ça sentait bon l’encens, l’amour, l’aventure. L’hôtesse avait un accent latino, ou roumain, ou j’en sais rien, elle ne venait pas d’ici. Elle nous a souhaité bon séjour. À cinq minutes de chez soi, c’est fou, mais on peu se sentir comme en vacances. Dans ma tête, je continuais de me demander ce qu’était cet endroit. Dans les vitrines, des masques de luchador, des livres coquins, des babioles cohabitaient et m’ont fait tout d’abord croire qu’on allait passer la nuit dans un hôtel de passe, mais quelque peu luxueux. Dans l’ascenseur, j’ai continué de douter. La cabine était tapissée de citations de tout bord, mais j’ai bloqué sur la première : L’homme et le crocodiles sont les deux seuls animaux à prendre du plaisir lorsqu’il font l’amour.

ascenseur

C’est romantique un hôtel, surtout lorsque vous vous appelez Scarlett Johansson et que vous passez la soirée avec Bill Murray. L’alternative si vous habitez Paris ? Emmener votre dulcinée au Mama Shelter. La chambre. Oh bordel. La chambre. Un écran Mac géant sur le mur, une terrasse sur laquelle je m’imaginais écrire un roman entre deux vols, des néons et surtout les masques Batman au chevet. Parce qu’on était dans la chambre Batman et que tout est possible lorsque vous vous retrouvez dans un hôtel arty, niché de manière improbable dans le 20eme arrondissement de Paris.

mama_shelter

Au rez-de-chaussée, un restau chic et choc nous accueille. Déco bobo rétro lounge un immense bar central, j’ai cherché Carrie Bradshaw du regard. Si t’as envie de venir dragouiller de l’international, viens t’accouder à l’island bar du Mama Shelter, tu ne seras pas décu. Pendant que l’on mange, des DJs caressent leur platine, des touristes se bécotent à la lueur des bougies, la cheminée nous fait de l’œil et avant d’engloutir ton dessert tu peux même lire des comics qui trainent sur les tables.

On regarde la télé sur le gros Mac, on visionne les photos de tous ceux qui sont passés par ici, on se prend également en photo. On rigole bien. C’est fou tout ce qu’on peut faire dans un hôtel. Avec un peu de chance, on aurait pu croiser des poètes américains, des peintres japonais ou des écrivains d’Amérique Latine. Il faut le dire, c’est un lieu huppé.

Au petit déjeuner, nous croisons des familles en vacances, des couples en week-end, des hommes d’affaires de passage. Je lis les inscriptions au plafond tout en buvant mon jus d’orange pressé. Je retiens La puissance c’est d’être au coin de la rue et de n’attendre personne.

On se prend un dernière fois en photo pour nos successeurs, puis on a emprunté le métro pour rentrer, sans valise, ni sous les yeux, ni sous les bras. Deux ans d’amour et d’eau fraiche pour un anniversaire de rencontre so romantic, so refreshing.


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