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En politique, seul le parquet est rayé

Publié le 06 avril 2010 par Chroneric

Ne vous méprenez pas sur mon article. Ceci n'est pas un éloge à notre cher président mais juste un constat sur la résistance de l'homme et de sa carapace.

Depuis sa tendre enfance, ai-je envie de dire, du moins depuis ses débuts en politique, Nicolas Sarkozy a fait face aux obstacles sans rechigner, avec ténacité comme dirait son ami Raffarin. C'est seulement à 19 ans qu'il adhère pour la première fois à un parti politique et depuis, il a grimpé les échelons, parfois en se battant contre vents et marées, parfois en essuyant de gros revers, parfois en traversant le désert. Entre ses succès électifs et ses erreurs stratégiques, il a su rebondir, comme la plupart des politiques d'ailleurs. Le politique est un animal que seul la mort peut avoir raison de lui. Même l'incarcération n'empêche pas le politique de revenir sur le devant de la scène ou d'être réélu. Un sondage fait ressortir que plus de 76 % des Français n'ont pas confiance dans leurs élus les accusant en majorité de se préoccuper de leur carrière avant tout. Il y a sûrement une part de vérité dans ce résultat. Les Français ont du s'apercevoir qu'en votant à droite comme à gauche, les "choses" ne changent pas aussi facilement que les professions de foi des candidats veulent le laisser croire. Mais cela n'empêche pas les sondés de voter pour des condamnés ou pour ceux-là même en qui ils se méfient !

Mais revenons en à notre président. Le voilà encore une fois frappé d'une épreuve. Qui pourrait croire un instant que cela pourrait le déstabiliser ? Depuis le début, à l'époque de sa coupe aux cheveux longs des années 70, les bâtons dans les roues ou les coups de couteaux ne manquent pas. Il milite pour la candidature de Chaban-Delmas en 1974, qui ne passe pas le 1er tour de l'élection présidentiel. En 1980, il milite cette fois ci pour la candidature de Jacques Chirac qui ne sera pas élu. Il profite d'une hospitalisation de Charles Pasqua pour se présenter aux Municipales de Neuilly de 1983 qu'il remporte. Pasqua prend ça comme une trahison. Porterait-il la poisse pour ses frères d'arme ? Le jeune Nicolas apprend vite à marcher sur les autres pour profiter des occasions. Entre 1987 et 1988, il est mis en cause dans la catastrophe de Tchernobyl en raison de sa fonction au sein du ministère de l'Intérieur en tant que chargé de mission pour la lutte contre les risques chimiques et radiologiques.

Il est réélu député en 1993 et rentre au gouvernement Balladur. En 1995, il milite pour son Premier ministre aux présidentielles de 1995, et c'est un échec. A son tour, Chirac se sent trahi. Ce qui lui vaut de ne pas entrer au gouvernement Juppé la même année. Il conduit la liste RPR-DL aux Européennes de 1999, qui est un nouvel échec. Suite à ça, il quitte momentanément la politique pour exercer son métier d'avocat. Quand je dis momentanément, c'est que cette absence ne dure qu'un an à peine, car en 2002, il soutient cette fois ci Jacques Chirac aux Présidentielles mais n'obtient que le ministère de l'Intérieur alors qu'il visait Matignon. S'en suit à partir de là son ascension, de ministère en président de parti, jusqu'à la marche suprême en 2007. Une marche qu'il vise depuis toujours car le petit Nicolas avait de l'ambition sinon, il ne se serait pas battu autant, n'aurait pas trahi autant "d'amis". N'oublions pas l'affaire Clearstream et la débâcle des Régionales de 2010.

C'est pour tout cela que je m'interroge sur le fait que le président puisse être déstabilisé. Avec un tel pedigree, on peut constater que Nicolas Sarkozy a toujours résisté, s'est toujours relevé et a toujours remporté des victoires importantes pour son cursus. Je fais remarquer d'ailleurs que ses victoires ont survenu en majorité quand il se militait pour lui-même que lorsqu'il militait pour les autres… Une tactique ? La rumeur d'adultère qui court dans tout Paris ne sera qu'une attaque de plus. Seulement voilà, les détracteurs ont encore loupé ce coup là. Tout est bon pour le descendre, tous les coups bas, classiques en politique, mais rien n'y fait. Tous ces creux de vague le rendent encore plus fort.

Le roseau plie mais ne rompt pas.


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