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Un très grand amour

Publié le 06 avril 2010 par Uneblondedanslaville
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Shame on me.

Il y a peu, je me suis rendue à la feunac pour y chercher des BD.

Bon, d’accord, c’était pas pour moi, j’y connais rien en BD, (c’est pas pour rien que je participe à un scénar de BD en ce moment… hihi… Je vous rassure je ne suis qu’une modeste consultante dans ce projet)

Au détour d’un étage, j’ai fureté dans les rayons littérature.

Je cherchais un bouquin Des Hommes pour l’anniversaire d’un copain (bouquin que je lui emprunterai certainement mais chuuuut, c’est pas pour mieux pouvoir lui piquer que je le lui offre, ch’uis pas comme ça)

En passant, tel un zombie, j’ai choppé le dernier Ellroy. Me demandez pas pourquoi, j’ai jamais lu cet auteur, je ne suis pas fan de l’univers, ça m’a pris comme ça, comme on chaparderait un bonbon près de la caisse.

J’aurais pu m’arrêter là mais non.

Mon regard s’est arrêté sur le dernier Beigbedder. J’admets, j’ai jamais rechigné à le lire, cet homme manie plutôt bien les mots mais j’ai toujours trouvé dans ce qu’il faisait quelque chose de facile et d’un peu lassant, parce que finalement jamais vraiment renouvelé sur le fond. Une vie française donc, je pressens que ça va m’agacer un peu, d’après ce que je sais du contenu, d’après ce que j’ai déjà lu comme critiques ici ou là.

Mais surtout, j’ai commis un gros crime contre ma bibliothèque (qui en a pourtant vu de pires) : Un très grand amour de Giesbert.

Je pense que le thème ne m’a pas laissée insensible à cause d’Exit le fantôme (j’ai toujours été très forte pour me trouver de bonnes excuses)

Je pense aussi que le voir au Grand journal a quelque peu dû m’influencer. J’aurais pas dû être faible.

Samedi dernier, lors de mon rituel qui va désormais devenir hebdomadaire, je prends un bain moussant, avec des sels dedans, des pastilles qui font des bulles et je bouquine. Le dernier, c’était le Roth, le suivant fut le Giesbert. J’avais déjà des trucs entamés mais j’étais curieuse (je suis bordélique dans ma gestion des lectures en cours). Franchement, enchaîner l’un après l’autre ça fait un gros choc culturel.

Je ne dirais pas que j’ai été atterrée, c’est quand même vachement prétentieux. Mais j’ai été déçue (beaucoup. Et puis un peu atterrée aussi, mais chut, ça fait prétentieux, c’est maaaal)

Il y a des phrases qui font mouche, ouais d’accord. Bien placées, là, paf, la bonne chute à la fin de la page. C’est un peu trop évident-plaqué à mon goût

Il y a de l’humain mais de l’humain qui ne me touche pas vraiment, un personnage que je n’ai pas trouvé attachant une seule seconde. On a beau dire, un mec qui se vante d’avoir toujours trompé sa femme, ça me perturbe, je suis une fille à principes, c’est dit. Un homme qui montre autant de cynisme dans sa relation avec les femmes tout en croyant prouver qu’il les aime, ça m’agace. Un mec qui explique qu’il plaque sa maîtresse par SMS et sa femme du moment par lettre sans y voir toute la lâcheté que ça comporte, ça laisse perplexe.

Il y a surtout dans les 50 premières pages une récurrence à citer des livres qu’il est censé avoir écrits (je suis pas allée vérifier si les titres correspondaient à une de ses vraies œuvres) glissant dès qu’il en a l’occasion quelques considérations complaisantes qui se veulent modestes alors que c’est tout le contraire, ça impatiente.

On pense que ça va se calmer, que c’est une façon de poser un personnage qui n’est après-tout peut-être pas complètement autobiographique mais non, ça continue et en prime on a droit au nombre d’exemplaires vendus.

Et puis il y a cette façon d’écrire qui se veut sûrement recherchée et cultivée. C’est sûr, je peux rien dire j’écris comme un gros pied gauche. Mais quand même. Il y a dans ce style surjoué autant de naturel que lorsque je m’amuse à massacrer le français. Le côté jubilatoire en moins.

L’homme parle de son grand chagrin mais il a tellement réussi à se rendre peu sympathique qu’on ne compatit pas une seconde (pas moi, en tout cas), l’homme veut montrer qu’il a lu, qu’il sait citer de nombreux auteurs mais on est en train de lire un roman, pas une dissertation et on aimerait bien entendre le son de sa plume plus que de découvrir un interminable catalogue de citations.

A la moitié du roman j’ai pesé l’idée d’en rester là, c’est pas facile de lire quand on s’interrompt avec des soupirs impatientés et des « nan mais c’est pas vrai ! » exaspérés (ouais, je parle des fois, quand je lis)

C’est rare que je finisse pas un bouquin (Les bienveillantes mis à part mais je le reprendrai, c’est promis) question d’orgueil mal placé, alors je suis allée au bout.

Dans les critiques, on lit souvent que c’est magnifique, que c’est original, que c’est touchant, un homme amoureux.

Ah.

Des romans magnifiques, touchant, originaux, des histoires d’hommes amoureux, j’en ai lu d’autres et je peux vous dire que c’est d’une autre trempe que ça.

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UN TRES GRAND AMOUR, de Franz-Olivier Giesbert. Gallimard


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