In the footsteps of… Eric Besson

Il avait tout pour réussir, Eric Besson. Et même en situation d’échec, il trouvait encore le moyen de s’en sortir. Collé à l’ENA? Il emprunte à sa grand-mère pour acheter un encart dans le Monde “J’ai échoué à l’ENA” et reçoit un paquet d’offres d’emploi en retour.

Tour à tour rédacteur en chef de Challenges, dirigeant de la Compagnie Générale des Eaux, actif dans les fondations humanitaires et sur la pente ascendante en politique (député de la Drôme, spécialiste économique au PS…), Besson commence alors sérieusement à s’imposer dans l’appareil du parti. Mais la vie est ainsi faite qu’une querelle de personne vous emmène parfois vers des chemins jonchés de pain noir.

En février 2007, il décide de quitter le Parti Socialiste dans un des sommets dramatiques de la campagne présidentielle. Lui qui déboitait Sarkozy quelques mois plus tôt se retrouve même Secrétaire Général Adjoint de l’UMP deux ans plus tard.

Est-ce par ambition dévorante ou par aspiration gravitationnelle vers les trous noirs de la politique française qu’il acceptera le ministère de l’immigration? Nul

ne le sait vraiment.

Ereinté par un débat surréaliste sur l’identité nationale, il se fait exécuter en direct par un Stéphane Guillon acide à défaut d’être particulièrement amusant. Eric “Flair” Besson ne trouve alors pas mieux que d’insister lourdement au point de créer l’un des plus gros buzz médiatiques du printemps.

Malgré un ADN de premier ministrable, ses récents choix politico-médiatiques ont laissé sa côte de popularité désespérément scotchée sous la ligne de flottaison des 20%. Pour se consoler, il pourra toujours digresser sur l’inexorable chute de Kouchner ou sur la punition verticale infligée à Fred Mitterrand au mois de novembre.

Antoine