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Dominique de Villepin et le besoin de retour d'Etat

Publié le 07 avril 2010 par Exprimeo
Dominique de Villepin a beaucoup insisté dimanche sur l'importance des services publics. Et si 2012 était une campagne marquée par un coup de balancier en faveur du retour de l'Etat ? La présentation aujourd'hui de la carte des risques suite à la tempête Xynthia va susciter de nombreuses polémiques. Cette situation montre d'abord l'exigence du retour d'Etat. L'Etat est la seule autorité à détenir à la fois le recul et le pouvoir d'expertise pour défendre des mesures incontournables dans l'harmonie globale des territoires. Or, l'Etat a quitté cette mission ces dernières années. Face aux collectivités locales, il est le "parent pauvre" de la décentralisation. Ses compétences ont été rognées. Ses moyens humains sont concurrencés et souvent marginalisés. La disparition des DDA et des DDE est un grave déficit. Sa "parole" dans les grands dossiers est absente. L'aménagement cohérent du territoire est la première victime de cette évolution très inquiétante. Ce retour d'Etat passe aussi par la revalorisation des "grands projets" que seul l'Etat peut porter avec légitimité dans le temps. Enfin, il impose aussi un autre positionnement de ses premiers représentants dont les autorités ministérielles. Ces dernières sont désormais empêtrées dans des cumuls de fonctions, des parcours de people, des pitreries de gestion de rumeurs multiples. Ce spectacle sans précédent nuit considérablement à l'autorité morale de l'Etat qui a d'abord besoin de serviteurs dotés de la compétence nécessaire et tout particulièrement sur le plan des Ministres. La logique du "casting" a montré ses limites et surtout ses conséquences très négatives. Le balancier commence à bouger car l'opinion a pris conscience des effets pervers de l'actuelle situation. La France n'a ni l'histoire ni les territoires pour se permettre une absence d'Etat. La place de l'Etat sera probablement l'un des sujets majeurs de la prochaine présidentielle car les citoyens n'ont rien à gagner à une telle fragilisation de l'Etat. Le "courant principal" pour 2012 n'est pas encore né dans l'opinion. Mais il n'est pas à exclure, loin s'en faut, que cette campagne ne devienne pas celle d'une vaste réconciliation entre les Français et l'Etat. Dans ce cas, le cursus même de Dominique de Villepin deviendrait une forte valeur ajoutée.

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