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France Télécom : l'information judiciaire relève d'un malentendu

Publié le 09 avril 2010 par Bravepatrie

Selon le ministère de la Justice, le parquet de Paris est allé un peu vite en annonçant qu’il allait ouvrir une information judiciaire sur France Télécom. A la source de cet emballement, une mauvaise compréhension des propos du président de la République, qui avait annoncé en 2008 qu’il fallait « refonder le capitalisme ». La garde des Sceaux promet de corriger le tir.

En septembre 2008, au plus fort de la tourmente financière qui menaçait d’emporter la civilisation dans l’abîme, Nicolas Sarkozy avait prononcé à Toulon un discours qui devait s’inscrire à tout jamais dans le marbre de l’orthodoxie économique.

Entouré de prisonniers de guerre suisses, le président de la République s’apprête à cracher sur la tombe du capitalisme financier.">

Entouré de prisonniers de guerre suisses, le président de la République s’apprête à cracher sur la tombe du capitalisme financier.

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Entouré de prisonniers de guerre suisses, le président de la République s’apprête à cracher sur la tombe du capitalisme financier.

Là, au bord de cette Méditerranée qui a vu la naissance de tant d’idées considérées aujourd’hui comme éternelles, M. Sarkozy annonçait la renaissance morale de l’Occident : « La crise actuelle doit nous inciter à refonder le capitalisme, le refonder sur une éthique, celle de l’effort et celle du travail, elle doit nous inciter à retrouver un équilibre entre la liberté nécessaire et la règle, entre la responsabilité collective et la responsabilité individuelle. »
De bien belles paroles, qui depuis ont inspiré les autres chefs d’Etat du Monde Libre, dont l’intellect est notoirement plus limité que celui du président français.

Malheureusement, la Méditerranée a aussi vu la naissance du pastis, et c’est sans aucun doute en très grandes quantités qu’ont dû s’en abreuver les magistrats responsables de l’information judiciaire dont fait l’objet France Télécom.
Car M. Sarkozy avait été bien clair : il comptait s’attaquer aux « spéculateurs » et aux « dérives du capitalisme financier ». Le capitalisme à la papa, lui, va très bien, et à aucun moment le président n’a eu de mots désagréables à son égard.
Et combien de spéculateurs croise-t-on à dans les couloirs de France Télécom ?
Zéro.
C’est pourquoi Mme Alliot-Marie, garde des Sceaux, a tenu à appeler tous les acteurs de cette sordide affaire à raison garder : « Qu’il soit imputable à un alcoolisme latent dans cette profession de privilégiés ou à l’ambition sans bornes de quelques procureurs rouges, ce processus judiciaire relève du sabotage pur et simple de notre économie, et je dirai même plus : de nos valeurs les plus fondamentales. »

Chez Orange, filiale du groupe, on est déjà prêt à adapter sa communication.">

Chez Orange, filiale du groupe, on est déjà prêt à adapter sa communication.

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Chez Orange, filiale du groupe, on est déjà prêt à adapter sa communication.

En effet, à bien y regarder, les méthodes de travail chez l’opérateur téléphonique historique sont non seulement exactement les mêmes que dans toutes les autres grandes entreprises, mais sont de plus intrinsèques à la bonne marche d’une entreprise capitaliste.

Hugues Nohope, consultant en épuration sociale, revient sur l’étude de l’inspection du travail à la base de cette information judiciaire :
« Nous assistons en premier lieu à un problème de compétences et de juridiction. Pour prétendre inspecter le travail, encore faudrait-il en avoir un. Ça n’est pas en se baladant le nez au vent et en posant des questions aux types qui ont le temps de glander autour de la machine à café qu’on peut comprendre une dynamique de bureau. Et juger des problématiques de rentabilité quand on constitue soi-même un centre de coûts et qu’on creuse la dette de l’Etat, c’est un peu déplacé.
« Ceci mis à part, que lit-on dans le rapport de cette brave dame ?
« "L’organisation du travail est basée sur le stress."
« Sans déconner ?
« On sait que le stress survient entre autres quand il y a un tout petit plus de choses à faire que de main d’œuvre disponible. Ces choses ne sont pas nécessairement du travail, d’ailleurs, ça peut être écrire des compte-rendus de réunions ou fusionner des tableaux Excel qui se trouvent dans trois services différents. Mais si on embauche pour avoir plus de main d’œuvre qu’il n’y a de choses à faire, qu’est-ce qui se passe, concrètement ? Les Morlocks ont du temps libre, et la masse salariale devient suboptimale. Ça revient à jeter son investissement par la fenêtre.
« Or dans le système capitaliste, qui est le seul valable, sorry les Bisounours, si on doit jeter quelque chose par la fenêtre ça n’est surtout pas son investissement. Surtout en période de crise. »

Le ministère de la Justice fera tout pour que l’entreprise garde sa dignité et ne devienne pas un repaire de hippies partouzards.">

Le ministère de la Justice fera tout pour que l’entreprise garde sa dignité et ne devienne pas un repaire de hippies partouzards.

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Le ministère de la Justice fera tout pour que l’entreprise garde sa dignité et ne devienne pas un repaire de hippies partouzards.

Cette menace qui pèse sur France Télécom est donc une remise en cause du tissu social lui-même. Si l’entreprise est condamnée demain pour avoir demandé aux personnes qu’elle emploie de travailler, combien d’autres le seront après-demain ?
Pour le Medef, cela constituerait un précédent catastrophique et anéantirait totalement l’effort mené depuis des années pour rendre le goût d’entreprendre aux Français.
C’est pourquoi le ministère de la Justice, qui a des responsabilités envers tous les citoyens, y compris et surtout les parias méprisés par la majorité de la population, a rassuré le syndicat patronal et promis de rendre un non-lieu dans trois mois.
Notre recommandation : renforcer sur FTE.


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