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Alice au Pays des Merveilles : Folie douce, trop douce.

Par Cuttingpapers

Critique Alice au Pays des Merveilles

A l’écoute et à la vue des différentes critiques sur Alice, je ne sais pas si je serai allé voir ce film de mon plein gré.

Je ne suis pas un fan de Tim Burton (même si j’adore les deux premiers Batman, Beetljuice et Mars Attacks), et encore moins des Narnia-HarryPotter like.
J’ai lu les bouquins de Lewis Carroll.
Mais, j’ai une soeur. Et j’avoue avoir du mal à lui dire non.

Par cette belle après-midi, me voilà donc embarqué pour Alice au Pays des Merveilles. Et en 3D.
Une heure cinquante plus tard, bilan… Mitigé. Très.

Premier point, et là je suis furax, la 3D. Elle ne sert à rien. Mais alors à rien. Et ce n’est à mon avis ni le premier ni le dernier film auquel on pourra faire ce reproche.
Pire que tout, elle rend certaines séquences du film absolument illisible. En particulier la chute dans le tunnel, et l’attaque du village par le Jabberwocky.

Alors me direz-vous, il fallait qu’il aille le voir en 2D. Oui, c’est ce que j’aurai fait si les exploitants ne prennaient pas en otage les spectateurs en proposant les séances 2D à 9h00, 18h00 ou 23h.

La 3D est une putain de machine à fric, et ça nos amis l’ont bien compris (j’y reviendrai dans un dossier en préparation).
Mais revenons en au film.

Alice (Mia Wasikowska) a donc grandi, et elle est albinos. Ou au seuil de la mort. En tout cas elle est d’une paleur extrême et est sur le point d’être fiancée de force.
Fort heureusement se pointe un lapin blanc que la jeune écervelée s’empresse de suivre.
La suite tout le monde la connait, Alice tombe dans le terrier et se retrouve à Wonderland.
Passé une (longue) séquence de Eat me – Drink me, nous voilà plongé dans l’univers du film à proprement parlé.
Plongée qui s’accompagne de la découverte des jumeaux Tweedle-Dee et Tweedle-Dum, du loir, du Dodo (qui passe plus qu’amplement à la trappe) et de deux-trois plantes qui parlent.
C’est le bordel à Wonderland et on comprend vite qu’Alice est le seul recours (une prophétie) mais que malheureusement elle devra avant se défaire de son amnésie…

Je stoppe là pour le pitch.

Bon, Alice n’est pas un mauvais film. Pas si l’on se contrefout que ce soit Burton ou un autre qui l’ait réalisé (pour un fan je comprendrai la consternation).
C’est un film… euuh… C’est un film de facture correcte pour notre époque, tout à fait dans la moyenne.
Il n’est pas désagréable à regarder, mais il est vide. En fait je suis ressorti de la salle en ayant eu l’impression de n’avoir vu que des images. Et encore des images parfois cruellement banales.

Le problème majeur c’est qu’alors que le Pays des Merveilles est le royaume de la folie, on s’y fait quand même atrocement chier. On croise des étendues désertiques, la réplique du château de Disney (celui de la Reine Blanche), des fôrets désolées (à comparaison, je préfère celle de Sleepy Hollow), mais rien de visuellement barré.
On y croise aussi des personnages semi normaux.
Le chat du Cheshire est mignon, mais plus du tout malsain ou vicieux, le loir n’est plus psychotique, les jumeaux sont de petits gros sympa mais sans plus,etc, etc.

Tout le monde semble avoir retrouvé sa tête au Pays des Merveilles.
Seule Helena Bonham Carter tire son épingle du jeu en Reine Rouge.
Mais me direz-vous, Johnny Depp dans tout ça ? Que peut-on retenir de l’icône burtonienne ?
Et bien que malheureusement il ne suffit pas d’avoir des cheveux oranges en pétard, des cernes violettes et un regard radioactif pour être un chapelier fou. L’habit ne fait pas le moine c’est bien connu, et l’on se retrouve avec un chapelier semi-fou…
La palme de l’agacement quand à elle revient sans nul doute au personnage de la Reine Blanche (Anne Hathaway), censée incarner la gentillesse. Certes, elle est gentille, mais tellement maniérée qu’elle en devient finalement cruche.

D’autres détails sont aussi agaçants comme, entre autres, l’inclusion de micro-amourettes, ou cette stupide danse de fin qui tombe comme un cheveu sur la soupe.

Bref, cet Alice là ne marquera pas les esprits, en tout cas pas le mien.
Produit formaté 100% Mickey (même si la encore on se dit que le dessin-animé allait quand même plus loin que le film, un comble), baisse générale d’inspiration, course au marketing ? On pourrait avancer de nombreuses raisons au fait que ce film soit en demi-teinte.
Et l’on constate malheureusement que ce sont les trois quarts de la production actuelle qui sont touchés par ce syndrome. Nous vivons un cinéma, trop consensuel, trop lisse, trop creux…

En définitive, Alice est un bon film pour les enfants ou un public qui sera enclin à se laisser charmer.

Peut-être suis-je en train de perdre mon âme d’enfant. Ou le cinéma, la sienne.


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