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"California dreamin'" ouvre les 13° Rencontres internationales de cinéma

Par Vierasouto

Ouverture ce soir des 13° Rencontres internationales de cinéma à Paris, c'est à dire du cinéma indépendant international. Riche édition cette année avec Todd Haynes invité d'honneur, une rétrospective de ses films démarrant avec "Safe" demain, une leçon de cinéma samedi (les deux au Reflet Médicis), une soirée jeudi "Velvet goldmine" (Arlequin) et la projection de son dernier film en avant-première vendredi (au cinéma des cinéastes) "I'm not there", biopic de Bob Dylan présenté à Venise. Second invité américain : Lech Kowalski, cinéaste underground New-Yorkais qui présentera en avant-première dimanche soir (au Reflet Médicis) son dernier film "Winners et loosers", documentaire sur la finale de la dernière coupe du monde de football, côté supporters italiens et français, et des films comme D.O.A." sur l'unique tournée américaine des Sex-Pistols. Troisième thème : le nouveau cinéma roumain avec les premiers films de cinéastes qui ramassent tous les prix dans les festivals, comme "Occident", premier film de Cristian Mungiu, palme d'or cette année à Cannes avec "4 Mois, 3 Semaines et 2 Jours". Enfin, 12 films en compétition dont 6 seulement seront distribués en France, parmi eux deux films hexagonaux "Capitaine Achab" de Philippe Ramos, "L'Homme qui marche" d'Aurelia Georges et un film israëlien que j'adore!!! "La Visite de la fanfare" d'Eran Korilin (sortie le 19 décembre).
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de part et d'autre de la directrice des Rencontres Internationales (au centre), les réalisateurs américains Todd Haynes (à gauche) et Lech Kowaslski (à droite) étaient dans la salle ce soir ainsi que Philippe Ramos, réalisateur français de "Capitaine Achab"


Et c'est en Roumanie que les Rencontres Internationales du cinéma ont démarré ce mardi soir avec la projection du prix Un Certain Regard  de l'année : "California dreamin' "de Cristian Nemescu, mort dans un accident de voiture l'été dernier à la veille du montage de son film, son premier long-métrage. Son précédent film, un court-métrage, "Marilena de la P7" sera projeté dimanche (au Reflet Médicis). 


Le film s'inspire d'un fait authentique où un chef de gare avait stoppé un train militaire quelques heures pour de tatillons problèmes administratifs. Ici, le train est arrêté beaucoup plus longtemps : Cristian Nemescu a brodé en tricotant une histoire  et des personnages autour d'un chef de gare zélé qui va s'opposer au départ d'un train ayant mission de transporter un chargement d'équipements militaires envoyés par l'Otan de Roumanie vers la Serbie. Les militaires vont alors se trouver bloqués au milieu de nulle part dans un patelin du fin fond de la Roumanie tandis que la population jubile.
Comme j'avais déjà vu ce film lors de sa présentation à Cannes, je vous livre mes notes de l'époque...

"CALIFORNIA DREAMIN’"*** ("Nesfarsit") de Cristian Nemescu (Roumanie)

Dans un petit village de Roumanie en 1999, le tyrannique chef de gare refuse de laisser partir un train qui ne possède pas les papiers de la douane. Or, il s’agit d’un train transportant des équipements militaires sous la garde d’une patrouille de soldats américains avec l’assentiment verbal du gouvernement roumain. Le train va donc rester 5 jours à l’arrêt forcé tandis que l’irruption des soldats américains dans le village va ouvrir les vannes de tous les possibles : le maire, obsédé par les USA , multipliant les fêtes, les jeunes roumaines émoustillées par les beaux soldats américains, la vengeance à long terme du chef de gare, ce séjour inopiné réveillant toutes les pulsions.

Je dois dire franchement que je n’ai pas tout compris à ce film et en sortant du cinéma, j’aurais eu tendance à dire que je n’avais «rien» compris… Le film est surprenant, démarrant comme un drame avec des scènes (en noir et blanc) néoréalistes de bombardements de la dernière guerre mondiale en Roumanie où une famille en train de dîner est interrompue par la sirène d’alerte : contrairement à tous les films sur la guerre, les habitants de l’immeuble n’auront pas tous le temps de rejoindre les abris et on voit les bombes rouler sur les escaliers que tous dévalent précipitamment. On passe ensuite à l’année 1999 (en couleur) dans le village roumain. Dès l’irruption des américains, le film tend de plus en plus vers la comédie, la satire de mœurs, la critique sociale, avec pas mal de loufoqueries (le personnage du maire franchement grotesque), à moins que le réalisateur n’ait voulu faire un drame sur le ton de la comédie, un genre hybride tenant sur un fil, car la fin du film retourne au drame. Echappée aussi sur une histoire d’amour entre l’adjoint du capitaine (trop beau…) et une jeune fille roumaine dont le réalisateur prend la peine de filmer longuement les étreintes mais on a le temps, le film durant plus de 2h30…

Prix Un Certain regard cette année, cela fait donc deux films roumains primés à Cannes avec la palme d’or. Si je suis emballée par "4 Mois 3 Semaines et 2 Jours", je suis nettement plus nuancée sur ce rêve californien… Mais il est bien possible que mon avis ne corresponde pas à l’avis général car on a beaucoup ri dans la salle pendant la projection, beaucoup plus que moi… Un long film inventif et très riche, trop ?, qui, comme ses héros, explore tous les possibles…

Le film est dédié à Cristian Nemescu, réalisateur du film, mort en aout 2006, quelques jours avant le montage du film.

(écrit 1er juin 2007, blog CinéManiac sur Allociné)
Lire mon billet précédent avec les temps forts du programme...
Site officiel des Rencontres Internationales de cinéma à Paris... 



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