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Ambiance fin de règne et nuit des longs couteaux au château

Publié le 12 avril 2010 par Hmoreigne

 La gauche n’a pas fini de se lécher les babines du délitement du pouvoir sarkozyste. L’île d’Elbe pas plus que Waterloo ne sont encore en vue mais les socialistes boivent du petit lait en regardant Nicolas Sarkozy se chiraquiser et la majorité UMP s’entredéchirer. Invité dimanche du Grand Rendez-vous Europe1/”Le Parisien-Aujourd’hui en France, Pierre Moscovici a dressé le portrait au vitriol d’un exécutif acculé.

Occupez-vous de mes amis, mes ennemis je m’en charge. “Il y a, à droite, des amis du président qui lui veulent beaucoup de bien“, a ironisé Pierre Moscovici en constatant le désordre dans la majorité UMP. “Il y a Dominique de Villepin qui est en train de flinguer à tout va, il y a Alain Juppé qui le discrédite doucement au nom du consensus, il y a Jean-François Copé qui s’érige en président bis ou en Premier ministre bis, et tout ça dans une ambiance de fin de règne, (dans) une volonté de décrédibiliser le président de la République“, a constaté l’ancien ministre socialiste.

Le député du Doubs a donné dans le registre de la tragédie Grecque esquissant “un président muré dans son palais avec quelques conseillers qui se comportent parfois de façon un peu ébouriffante, presque paranoïaque à l’occasion, un président qui paraît coupé des réalités“. “On voit monter autour de lui une atmosphère de conspiration avec toute une série d’amis qui sont maintenant en position de préparer sa succession. Ils feignent lui donner des conseils, mais en réalité ils le poignardent“.

Si le trait est un peu forcé, il n’est pas fondamentalement faux. Les élections régionales constituent une rupture dans la rupture, une fracture dans le quinquennat. Isolé, l’ex-champion de la droite replié dans le dernier carré de l’Elysée semble condamné à cohabiter avec des parlementaires UMP soucieux de ne pas perdre leur siège.

Jean-François Copé (JFC) louvoie, Bernard Accoyer aboie. Le chef de file des députés UMP ne cesse de s’interroger, de faire part de ses doutes sur la stratégie présidentielle. Un peu trop au goût du président de l’Assemblée. La goutte qui a fait déborder le vase, c’est l’interrogation (jugée de trop) sur la suppression de la publicité avant 20 heures .

Le “réalisme” budgétaire invoqué par JFC ne convainc pas Bernard Accoyer qui estime que sur ce sujet sans enjeux, l’éternel rival de Nicolas Sarkozy a franchi le Rubicon. Avec habileté, le député-maire de Meaux donne le sentiment de soutenir l’Elysée comme la corde avec le pendu, multipliant derrière un soutien affiché les piques assassines. D’où l’emportement du président de l’Assemblée qui reproche désormais ouvertement au patron des députés UMP de jouer sa carte personnelle en semant “confusion” et “ambiguïté” .

Dans un entretien à “Aujourd’hui en France/Le Parisien Dimanche” Bernard Accoyer estime que le groupe UMP “fonctionne davantage comme un parti politique au lieu d’être une courroie de transmission entre les Français et le gouvernement, qui amende et vote la loi” et il “ne laisse plus d’espace au parti“.”Personne ne comprend plus qui fait quoi. Les partenaires sociaux et les autres groupes politiques de l’Assemblée s’en plaignent auprès de moi“, assure Bernard Accoyer.

Confusion encore, l’élu de Haute-Savoie n’épargne pas le président de la République lorsqu’il note que “sous la Ve République, le chef de la majorité, c’est le Premier ministre“. Un coup de pied de l’âne à la lecture très particulière du fonctionnement des institutions de Nicolas Sarkozy.

Confusion toujours, le député villepiniste Jean-Pierre Grand a estimé dimanche que justement, “le dysfonctionnement institutionnel de la nation, que dénonce Bernard Accoyer, est la conséquence d’un président de la République qui exerce toutes les fonctions de l’Etat et d’une nouvelle Constitution qui affaiblit le gouvernement en le privant d’une grande partie de la maîtrise de l’ordre du jour du Parlement”.

Attention toutefois à ne pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. “Dire aujourd’hui que Nicolas Sarkozy a déjà perdu les élections de 2012, ce serait imprudent. Nicolas Sarkozy est une bête politique, il peut rebondir“, a rappelé Pierre Moscovici.

Moscovici : “fin de règne pour Sarkozy”
envoyé par Europe1fr

 

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