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D'Arvisenet : un necessaire redressement des finances publiques

Publié le 13 avril 2010 par Boursomax
Les pays de l'OCDE atteindront un ratio endettement sur PIB atteignant 110% en 2014. Comment faire face à cette situation, pourquoi le redressement des finances publiques est il necessaire?

Gaëlle Copienne : Selon le FMI, tous les pays du G7, à l'exception du Canada et de l'Allemagne, auront un ratio de dette dite publique pouvant atteindre jusqu'à 110% en 2014. Quelle est la situation exactement ?
Philippe d'Arvisenet : Et bien la configuration à laquelle vous faites allusion effectivement est quelque chose d'inhabituel parce que nous avions l'habitude de penser que c'étaient les pays émergents qui présentaient ce genre de situation ou connaissaient ce genre de problèmes et ce n'est plus du tout le cas puisqu'il s'agit essentiellement des pays de l'OCDE. Alors les pays en question se caractérisent par un très fort déficit.et d'autre part ils sont dans une configuration qui a changé, en ce sens que les taux d'intérêt sont passés au-dessus des taux de croissance ce qui met le ratio de la dette sur une pente croissante. D'autre part, il faut bien voir que, héritage de la crise, le PIB potentiel a fait une marche vers le bas si je puis dire et en qu'en conséquence les assiettes de prélèvement sont déprimées, ce qui ajoute au creusement de ce déficit.
Gaëlle Copienne : En quoi le redressement des finances publiques est-il vraiment nécessaire, selon vous ?

Philippe d'Arvisenet : Alors, il y a toute une série de raisons. La première, c'est le fait que, à partir du moment où la situation conjoncturelle va se normaliser, nous pourrons attendre à nouveau une hausse de l'endettement des ménages et des entreprises qui va venir en conflit avec le besoin de dette des Etats, ce qui peut avoir pour conséquence naturellement un relèvement des taux d'intérêt et qui dit relèvement des taux d'intérêt dit augmentation de la dette publique et finalement entretien de la spirale négative dont je parlais à l'instant.
La deuxième chose, c'est que dans l'attente d'un programme de redressement budgétaire, les ménages peuvent se dire dans le fond un jour viendra où « ils » vont augmenter les impôts et en conséquence ils augmentent leur épargne ce qui déprime quelque peu la croissance. Donc, vous avez des effets d'éviction comme disent les spécialistes.
Gaëlle Copienne : Et qu'en est-il des marges de manœuvre ?

Philippe d'Arvisenet : Alors l'un des enjeux de ce redressement tient au fait que plus la dette augmente plus la charge de la dette augmente et naturellement la part de la dépense publique qui est consacrée au versement d'intérêts augmente, ce qui donc réduit les marges de manœuvre aussi bien pour développer certaines dépenses utiles que pour faire face à une nouvelle crise.
Gaëlle Copienne : Comment relever ce défi aujourd'hui ?

Philippe d'Arvisenet : Deux sujets, si vous voulez. Le premier, c'est le timing. Faut-il se précipiter ? Donc, il faut faire attention à la normalisation. En tout état de cause, il faut bien voir, deuxième sujet, que les marchés ont pris peur. Le cas de la Grèce à ce sujet est exemplaire. Et pour cela, même si on ne se lance pas dans une politique drastique si ça n'est pas le moment, il faut afficher une politique de redressement qui soit à la fois bien faite et crédible de manière à éviter les effets d'éviction dont je parlais il y a un instant.
Gaëlle Copienne : Merci Philippe. Je rappelle qu'on peut retrouver vos éditos sur le site des études économiques de BNP Paribas.

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