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Dany et Danette.

Publié le 31 mars 2010 par Hermes

Daniel Cohn-Bendit, le chouchou des médias, donnait hier soir son spectacle dans le vrai journal de Canal+.
Oui, cette émission dans laquelle, selon le choix de l’invité, on l’étrille en public ou bien on lui « dessert » un léchage de pompe de première classe. Ce fut donc notre Aphatie, tout sucre ce soir-là, qui joua le rôle de Danette.Virulence ou déférence ? Avec lui on sait d’avance quel sort sera réservé à l’impétrant tant le spectacle est bien réglé. Hier ce fut donc une Danette pur sucre qui couva notre bon Danny !
Évidemment on se voulut insolent, on montra par exemple le Grand Rebelle coupant la parole d’un député par « Ta gueule ! », mais là où un Georges Frêche eût été lynché, accusé de populiste, de vulgaire macho, voire de fasciste, on entendit très exactement ces commentaires : « Il modernise les codes de la politique », « Il appelle un chat un chat », « Il dépoussière le langage de la politique ».
Et Monsieur Aphatie qui déclarait récemment: « Je ne suis ni de droite ni de gauche », nous convainquit qu’il n’était que du parti du sucre quand il abandonne celui de l’acidité corrosive réservée aux « méchants » puisque c’est à cela que se réduit son petit monde.Le duo de Dany et de Danette fut donc remarquable et les deux compères s’en donnèrent à cœur joie : N’avaient-ils pas commis d’ailleurs leurs petits meurtres en famille, l’un assassinant en direct Bayrou, l’autre en s’ attachant courageusement la complicité d’un Duhamel -Super Danette pour abattre Peillon ?
Aussi notre Dany le Rouge ne fut-il pas interrompu lorsqu’il interpréta mot pour mot le sketch déjà entendu il y a quelques dimanches : « J’arrêterai la politique. A 68 ans je donnerai une grande fête avec tous mes amis car je serai alors un vrai soixante- huitard ! »
Et le public : « Ah, ah, ah ! »
Mais derrière le jeu du clown, on peut lire une grimace plus inquiétante.Je pensais à « La Meute » de Yann Moix que je venais de feuilleter. A son déferlement de haine, en particulier contre Bayrou. Je remarquais que Cohn Bendit était rangé dans le même martyrologue que Polanski. Je lisais sa violence contre Internet… Et je comprenais que pour lui comme pour ces directeurs de conscience de la politique, cette « meute » c’était le peuple, tout ce qui puait la terre du Béarn, tout ce qui n’appartenait pas à l’« élite » ou à un axe Paris, New York, Tanger… Cohn Bendit c’est la Grande Europe avec la Turquie, le libéralisme proclamé, le spectacle assuré. Et comme dans le cirque pour enfants, tout se résumait aux bons qui dénonçaient les méchants. Un monde simple, transparent, où les rôles sont attribués une fois pour toutes, où tout est déjà écrit. Monde verrouillé au profit de certains. La Démocratie, le Peuple, la République... voilà ce qui leur est insupportable!

Alors Dany et Danette interprétèrent magistralement le rôle de l’auguste et de Monsieur Royal. Le public fut satisfait.
Au même instant, la liste d’Europe Écologie tenait meeting au Cirque d’hiver : Tout un symbole !

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