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SNCF : grèvitude attitude

Publié le 14 avril 2010 par Hmoreigne

 Et de huit. Huitième journée de grève à la SNCF sans pour autant de sortie de crise à l’horizon. A l’inverse, le conflit se durcit avec comme d’habitude des usagers et le tissu économique pris en otages. Il devient de plus en plus difficile de ne pas s’en apercevoir comme l’annonçait le président de la république en juillet 2008 à propos de la nouvelle loi sur le service minimum dans les transports public.

Le bras de fer entamé le 6 avril à la SNCF par les syndicats CGT, Sud-Rail et la direction continue. Alors que Grégory Roux, délégué fédéral de la CGT-cheminots affirme que “La mobilisation tend à se renforcer dans le sud mais aussi à Dijon, Rouen, Paris Sud-est“, la direction reste figée sur sa position initiale : “Tant qu’on est en grève, on ne négocie pas. Et il y aura une table ronde le 21 avril avec tous les syndicats, y compris non-grévistes, seulement si le mouvement s’arrête“.

Les revendications sont très générales : hausses de salaires, arrêt des suppressions de postes et des conditions actuelles de restructurations internes à l’entreprise notamment dans la branche fret. Derrière ce flou relatif se pose en fait la stratégie industrielle de la SNCF. La plupart des syndicats estiment qu’on assiste à un démantèlement de l’entreprise publique.

La CGT poussée dans la radicalité par Sud Rail semble prête à s’engager dans une guerre de tranchées en pleines vacances scolaires. La fermeté de la direction de la SNCF illustrée par son refus d’inscrire les revendications des syndicats à la table ronde programmée le 21 avril surprend.

Pascal Poupat, membre du bureau fédéral de la CGT-Cheminots avance que “clairement, la direction a des consignes de l’Elysée. Jamais un président de la SNCF ne s’est permis une telle attitude sans avoir le soutien du plus haut niveau de l’Etat“.

Le conflit devient politique. Le PCF et les Verts rappellent le caractère indispensable de ce service public pour nombre d’usagers notamment en Île-de-France et demandent à l’Etat de prendre ses responsabilités en organisant le dialogue. Prudent, le PS juge que “la direction de la SNCF se retrouve livrée à elle-même du fait du désengagement de l’État” essentiellement dans le fret.

Il semblerait que le conflit social de la SNCF constitue un round d’observation préalable à l’ouverture du chantier des retraites. Cette réforme, présentée par l’Elysée comme devant être la plus importante du quinquennat, déterminera largement l’avenir politique de Nicolas Sarkozy.

Privé de popularité, orphelin de sa base électorale de 2007, Nicolas Sarkozy est tenté de les recouvrer par une démonstration d’autorité sous prétexte de volontarisme dans le réformisme. Une technique du sanglier dans un champ de blé basée sur la mise en opposition de catégories de français entre eux selon la vieille stratégie qui consiste à diviser pour mieux régner.

La méthode a plutôt réussi lors de la campagne de 2007 et en début de mandat avec de grands classiques : le bon citoyen contre la racaille, le salarié du privé exposé contre le fonctionnaire planqué, le travailleur qui se lève tôt contre l’assisté…

Le contexte a pourtant changé. Aujourd’hui, c’est sur sa personne que Nicolas Sarkozy risque de faire l’unanimité.

Le Reste dénonce la surdité de Pepy
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se rendre à 8′30
LE 22H,Didier Le Reste, secrétaire général de la CGT-Cheminots
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