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Beautés volées – Mara Lee

Par Livraire @livraire

Ce roman a été lu dans un exemplaire d’épreuve non corrigée.

Albin Michel
Traduit du suédois par Rémi Cassaigne
Titre original : Ladies
ISBN : 978-2-226-20835-4

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Quatrième de couverture :
Léa la directrice d’une galerie d’art contemporain, Laura l’écrivain et Mia la danseuse ont toutes été, à un moment donné, fascinées par Siri, une photographe prête à tout pour aller au bout de son art.
Aucune d’elles n’arrive à oublier cette artiste dangereuse qui a changé le cours de leur vie. Entre Stockholm et Paris, des ghettos culturels au monde factice de la mode, les chemins de ces quatre femmes se croisent, de leur adolescence à aujourd’hui, jusqu’à une confrontation fatidique. Un roman talentueux et provocant, où il est question d’apparence et de faux-semblants, mais surtout de blessures intérieures et de femmes prisonnières de leur corps et de leur image.

Mon avis :
Beautés Volées
est le premier roman de Mara Lee (née en 1973 dans le nord de la Scanie) traduit en français.
De cela, elle était sûre : une beauté pareille, on n’en hérite pas. C’est avec ces quelques mots lapidaires que l’on découvre le personnage de Léa, la première de ces jeunes femmes dont il est question. Léa, étrange enfant, énigmatique adolescente. A l’instar de Laura, Mia et Siri.
On devine rapidement que quelque chose ne tourne pas rond et que derrière une façade de respectabilité, c’est un passé trouble et douloureux qui se dissimule. Le style, incisif, direct, séduit et on se laisse facilement convaincre. Le début du roman est en effet assez brillant, on aime ou on n’aime pas, mais il y a un parfum de polar, une atmosphère particulière, qui n’est pas déplaisant. Remontant le temps en compagnie des personnages, on plonge dans les affres de leurs passés respectifs, auxquels Siri se trouve implacablement liée.

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Couverture de l'édition originale (Suède)

Et puis c’est la catastrophe.
La narration traîne lamentablement en longueur, n’en finissant plus dans les descriptions des études de Léa à Paris, de sa relation spéciale avec son professeur. A Stockholm, cela n’est guère plus palpitant, entre Laura poétesse dépressive à l’ordinateur insomniaque  (excepté un détail : une brève référence à Edith Södergran) et Mia, professeur de français, on finit par se décrocher la mâchoire. Quant à la révélation finale, le feu d’artifice, il se fait tellement attendre qu’il se transforme en pétard mouillé.

L’exercice était ambitieux et délicat. On ne peut nier une certaine recherche dans la thématique du corps, de la sexualité et de la complexité que l’on peut avoir de l’image de soi et des ravages que cela peut causer. Les différentes théories qui servent de trames de fond à l’histoire sont très intéressantes mais noyées dans une intrigue qu’elles contribuent à étouffer.

Un petit détail amusant pour terminer. Dans le service de presse, il était indiqué Tredje Tryckningen (littéralement Troisième Impression, ce qui était peut-être un titre plus parlant que Beautés volées, que l’on peut confondre avec le film de Bertolucci) comme titre original. Voulant faire quelques recherches, impossible de trouver la moindre trace d’un roman en suédois portant ce titre. En définitive, il s’est avéré que le titre original n’était pas Tredje Tryckningen mais Ladies, qui est parut en Suède en 2007. D’où ma question : d’où sort ce titre original qui n’existe pas ?


Classé dans :Littérature, suédoise Tagged: Femmes, Image de soi, Paris, Suède

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