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Interview : Christelle et l'histoire de ses origines indiennes (2/2)

Publié le 13 avril 2010 par Olivia1972

aaajanvier2010 2702 2Depuis quelques années, vous êtes partie à la recherche de votre histoire passée. Etes-vous allée en Inde ?

Je suis allée en Inde pour la première fois il y a 5 ans pour faire un circuit en Inde du sud car je savais que ma famille venait de là.

Au bout de 2-3 jours, je me suis sentie chez moi et j’ai eu l’impression d’avoir complété mon identité. Les gens me reconnaissaient aussi comme une des leurs, on me prenait souvent pour la guide du groupe. Mais j’étais très frustrée de ne pas pouvoir communiquer avec eux dans leur langue.

J’ai alors voulu en savoir plus sur mes origines, connaître la culture de mes ancêtres et j’ai commencé l’apprentissage du hindi et du tamil avec plus ou moins de réussite…

Depuis je vais en Inde 2 fois par an mais ce n’est jamais suffisant pour explorer, rencontrer les amis et faire des recherches sur ma famille. Alors j’ai décidé de prendre un congé sabbatique pour y passer plusieurs mois.

Avez-vous pu trouver des informations sur vos racines, votre famille ?

J’ai pu remonter jusqu’à ceux qui sont arrivés de l’Inde mais je n’arrive pas à trouver leur date d’arrivée. Pour certains, j’ai trouvé leur ville/région de naissance mais trouver des archives de l’époque est impossible.

Je sais qu’un de mes arrière arrière grand-pères est né à Madras et s’est marié en Guadeloupe avec une jeune indienne née à Calcutta. Certains sont venus du Penjab, d’autres de l’actuel Bihar.
Du côté de l’Inde, j’ai trouvé grâce aux ouvrages de Leela Sarup, une historienne indo-mauricienne, la liste des bateaux venus de Calcutta. Il y a beaucoup d’informations intéressantes mais pas de listes nominatives.

Des archives ont été brûlées en Guadeloupe ainsi qu’en Inde au départ des français donc il m’est difficile d’aller plus loin.

Au-delà des informations concrètes, quand je suis dans le sud ou dans le nord-est du pays, les locaux me prennent pour une des leurs et pour moi, ça suffit presque car je ressens la même chose.

Entre la Guadeloupe, la France et l’Inde, où vous situez-vous ?

Quand j’ai commencé à connaître l’Inde, j’ai complètement mis de côté la Guadeloupe, voire même la France. Je me suis beaucoup investie à Paris pour connaître et faire connaître l’Inde. J’avais une double vie, Christelle au travail et Shriya en dehors avec tout mon temps consacré à des activités culturelles indiennes.

Puis lors d’un de mes séjours annuels en Guadeloupe, j’ai réalisé mon attachement à cette île où ma famille s’est installée et où mes grands-parents et parents sont nés. J’y ai passé beaucoup de vacances, j’aime la culture antillaise, c’est une partie de moi aussi et presque toute ma famille y vit encore.

Je suis née en France métropolitaine à la base aérienne de St Dizier où mon père était en poste, j’ai toujours vécu en région parisienne et j’ai une vie plutôt urbaine. J’aime la liberté dont je bénéficie ici et je suis fière d’être française, c’est mon pays avant tout. Pour le dernier 14 juillet, je suis allée pour la première fois assister au défilé militaire sur les Champs Elysées car l’Inde était invitée d’honneur et l’armée de l’air fêtait ses 75 ans. J’étais avec des indiens qui m’ont aidée à agiter le drapeau indien et j’ai chanté la Marseillaise de bon cœur !

Depuis mon dernier voyage, beaucoup de choses ont changé. Me purifier dans le Gange à Varanasi, partager la vie de familles indiennes, échanger avec des indiens de divers horizons, tout cela m’a permis de m’enraciner en Inde. Les discussions avec Leela Sarup sur l’histoire du pays et l’hindouisme, ou sur l’art et la spiritualité avec Akhilanka, un peintre de Mysore, m’ont apportée aussi une autre vision des choses.

Je navigue entre mes différentes cultures de façon plus consciente et je peux maintenant dire que je ne suis ni française, ni guadeloupéenne ni indienne mais bien les 3 à la fois.

Et où envisagez-vous votre avenir ?

En Inde bien sûr ! J’ai acquis une certaine sensibilité aux nuances de ce pays difficile à comprendre et surtout, je m’y sens bien.

J’ai donc envie d’y vivre, de participer à son développement, de vivre sa mutation sociale et de continuer mes recherches. En attendant que cela ne se concrétise, je vais continuer à travailler sur quelques projets culturels et programmer mes prochaines vacances en Inde car après 2 mois, j’en ressens déjà le manque…


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