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La Sorgue

Par Viviane Michel

Pour continuer sur l'eau.

La Sorgue qui coule dans la rue des Teinturiers vient de la Fontaine de Vaucluse et son cours avait été modifié au Xe siècle par les Chanoines de Notre-Dame des Doms pour alimenter les fossés qui entouraient les murs de la ville.

En 1229, le débit de la rivière devint insuffisant. Pierre Ruf et Isnard Mourre entreprirent de créer un canal entre la Durance et la ville. Le départ de ce canal se situe au Pont de Bonpas. Ce canal fut appelé Canal de l’Hôpital ou Durançole. Un autre canal, le canal Crillon, qui renforce la Durançole, part de la Chartreuse de Bonpas. L'eau de la Durance était intéressante pour les agriculteurs, car très riche en limon et bonne pour les cultures nombreuses dans la région. L'eau de la Sorgue, quant à elle, était jugée trop froide pour l'arrosage des terres. La force de cette eau qui court à proximité de la ville a été très utile pour faire tourner les roues hydrauliques des corporations de textile et autres.  À l'origine, la Durançole alimentait l’Ouest de la ville et la Sorgue l’Est. Les teinturiers ont obtenu du Conseil de la Ville que l’eau qui coule dans la rue soit celle de la Fontaine de Vaucluse qui est une eau de meilleure qualité; une eau claire, fraîche et limpide est bien meilleure pour l’industrie du textile et le résultat obtenu dans les couleurs et la clarté des étoffes colorées fut envié des autres régions.

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Le 24 juin 1406, l’eau est coupée dans la rue et le canal mis à sec pour procéder à un curage ; ce fut le meilleur nettoyage jamais fait dans le lit de la Sorgue. Les travaux durèrent près de deux mois et on creusa jusqu’à trouver les dalles du fond devant l’auberge du Cheval-Blanc. Ce qui prouve que le passage de l‘eau dans cette rue est bel et bien le travail de l’homme ! Il faut remonter au 24 juin 1406 pour retrouver un document, de voirie dirons-nous, dans lequel il est fait mention du Logis du Cheval Blanc, au devant duquel dit-on, se trouvait "l'aiguo de la grand sorgo que passa dins Avignoun pèr fayre la curado... devant le lougis dou chevau-blanc..." (Il s'agissait, bien-sûr, de nettoyer et curer le lit de la Sorgue).


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