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Beyrouth.

Publié le 12 avril 2010 par Wilverge

Note : photos à venir.
Beyrouth et Tripoli, Liban

Comme nous devrons payer un autre 60$ chacun pour rentrer en Syrie, aussi bien que notre détour libanais en vaille le coût. C’est pourquoi nous avons décidé de visiter au moins une autre ville du pays histoire de se donner un meilleur aperçu. Nous ne pouvons pas vraiment nous permettre de visiter le pays longtemps car le coût de la vie est trop élevé pour notre budget – propos inintéressant que je ne devrais même pas vous écrire.
Nous nous sommes donc retrouvé par hasard à Tripoli, la deuxième plus grande ville. Je dis par hasard parce que nous avons manqué l’arrêt de bus que nous visions – peu importe!
Enfin, après Beyrouth, la différence est grande. On se sent revenu en pays arabe en déambulant dans le souk médiéval aux abords de la mosquée. Moins de modernité, moins de luxuriance, pas de concessionnaire Ferrari, le contraste est marquant.
Parce qu’effectivement, Beyrouth nous a surpris par son côté « à la mode ». Je vous ai déjà parlé de l’habillement qui n’a rien à voir avec les pays voisins, à part bien sûr la proportion musulmane de la population (près de 60%). Mais encore là, cela semble beaucoup moins conservateur.
L’autre 40% est chrétien. Ce qui veut dire qu’à Beyrouth, il n’est pas surprenant d’entendre les cloches ecclésiastiques sonner en même temps que l’appel à la prière musulmane. Sauf que ce qui est le plus frappant dans cette ville (tout comme à Tripoli), c’est la présence de l’armée dans les rues : soldats longuement armés, Hummers et parfois même des chars d’assaut !
Ici, on est comme les scouts : toujours prêts !
Marcher la ville est donc une activité intéressante étant donné les traces des conflits et la présence militaire. De la corniche, on remarque facilement l’ancien hôtel Holiday Inn, qui de sa position stratégique, était devenu un repère pour les tireurs d’élite durant la guerre civile. Haut perché et jamais retapé, il détonne parmi les grattes ciel lustrés et surprend d’être encore debout. À plus petite échelle, on peut y voir quelques appartements non rénovés, encore calcinés et criblés de balles.
Cela laisse une impression bizarre de déambuler dans une histoire si récente. Le remède à ceci est d’aller au « central district ». Là-bas, tout est neuf, frais et immaculé. Des magasins chics, des restaurants, des terrasses, des voitures qu’on ne côtoie pas souvent et une tour à horloge Rolex. À dix dollars la bière, vous comprendrez qu’on ne croise pas beaucoup de réfugiés palestiniens, mais des familles aisées, des hommes d’affaires, des jeunes riches, des touristes et des expatriés.
C’est vrai que c’est beau, que c’est bon, mais il manque un petit détail qui change tout, la même chose qu’on ne retrouve pas à Dubaï, par exemple : une âme…
Je ne dis pas que c’est désagréable, loin de là. Cependant, je préfère le quartier de Gemmayzeh, moins faux, qui est doté d’une jolie rue remplie de cafés, de restos et de bars, mais aussi de petits commerces à shish taouk, d’échoppes de fruits et légumes, etc. Vous y trouvez même une Lisa aux dents fantômes qui se fait un plaisir de délaisser ses chats quelques minutes pour nous offrir un jus et nous parler de propos décousus. Que serait une ville sans sa vieille illuminée qui fait des mots cachés en forme de « L » !
On quitte cette dame difficilement car elle n’arrête plus de parler et va même jusqu’à nous montrer tous les objets qui se trouvent dans son sac à main : son étui de maquillage, ses carnets de banque… La fuite réussie, nous reprenons notre chemin dans la ville pour une dernière soirée au bord de la Méditerranée.
Cette fois-ci, ce n’est pas la recherche des traces des explosions qui nous interpelle, mais celle de l’érosion.
-Will


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