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Kick Ass : Une raclée qui fait du bien

Publié le 18 avril 2010 par Cuttingpapers

Critique du film Kick Ass

Kick Ass, réalisé par Matthew Vaughn, avec Aaron Johnson, Chloé Moretz, Mark Strong et Nicolas Cage.

Durée : 1h53

! La critique doit prendre en compte le fait que je n’ai pas encore lu le comics !

Critique Fast food

Dave Lizewski est un geek banal qui décide de devenir un super-héros. Il prend alors l’identité de Kick Ass. Mais alors qu’il devient célèbre, il s’attire les foudres du parrain local, Franck D’Amico, et rencontre deux autres allumés : Big Daddy et Hit Girl.

Basé sur le comic de Mark Millar(Wanted, Superman Red Son), Matthew Vaughn (Layer Cake) signe un film de super-héros anticonformiste, fun et jouissif, qui se permet d’être vulgaire, violent et aussi immoral que subversif. A voir pour les fans du genre, ou pour les amateurs de films d’action survitaminés.

Note : 5/5

La bande annonce (une des plus fidèles au film) :

Critique Director’s cut

Depuis que Grobatar est devenu l’arrête qui obstru ma gorge depuis la fin d’année dernière, j’ai adopté un comportement bizarre dans le choix et le visionnage de mes films.
Je ne lis plus les critiques (un comble me direz-vous puisqu’il nous emmerde avec les siennes), et je vais uniquement voir ce qui me semblera séduisant. Je me fie à mon instinct, qui ne m’avait d’ailleurs pas trompé lorsque j’avais été voir Démineurs (oui, je suis un fervent défenseur de ce film).
Je ne cours donc plus après le messie, je vais uniquement là ou j’estimerai prendre mon pied. Peu importe le film. Qu’il soit d’une connerie sans fin, ou avec un propos.

Bon. Il se trouve que ce Kick Ass me faisait furieusement envie. Un peu comme un super hamburger dégoulinant de sauce. Le genre de ceux qui vous fileraient la dalle à un moment incongru de la journée.
Alors quand j’ai su qu’il y aurait une avant première, pensez bien que j’y suis allé tête baissée.

Et je suis ressorti de la salle survolté, avec la sensation de m’être descendu un tube complet de Vitamine C.
N’en déplaise à certains, Kick Ass est fun, Kick Ass est jouissif, Kick Ass est à voir pour qui souhaite aller se défouler un peu.
Bref résumé de l’histoire. Dave Lizewski(Aaron Johnson) est un adolescent comme il en existe des milliards sur terre. Geek, branleur (dans tous les sens du terme) compulsif, amorphe, transparent, il tente comme tout un chacun de combler sa vacuité existentielle par un vide tout aussi abyssale.
Jusqu’au jour ou il se met en tête de devenir un super-héros, de devenir Kick Ass. Oui, oui, un vrai, super héro, comme Spidey ou Batman. Le problème c’est que dans la vrai vie, les mecs qui se trimballent en slip au dessus du pantalon ça n’existe pas, et les coups dans la tronche, si.
Alors qu’il s’attire la célébrité autant que les foudres du parrain local Franck D’Amico (Mark Strong), notre sympathique crétin croise la route de Big Daddy (Nicolas Cage, qui semble s’amuser à nouveau depuis quelques temps), un clone du Dark Knight et Hit Girl (Chloe Moretz), une version junior de La Mariée dans Kill Bill, super-héros eux aussi, mais versions plus entraînés et plus remontés…

Ce film est une attraction, genre montagne russe. C’est aussi le résultat d’une foule de références pop (KIll Bill, Lost…) et d’idées passées au shaker. Un blockbuster survitaminé.
Bien que calibré pour attirer les masses, Kick Ass s’autorise la déviance.
Dans son humour, dans son action, dans sa violence, et dans son immoralité latente.
Si la vulgarité et les propos crus ne vous choquent pas outre mesure, il est fort probable que vous rigoliez assez souvent durant le film.

Et si vous êtes amateur d’action, sachez que vous ne serez pas déçu non plus. Parce que là, vous allez en prendre plain les dents.
Les scènes sont menées tambours battants, sur une BO bien punchy (Joan Jett, Prodigy, Primal Scream…), et elles ne font pas dans la dentelle. Il arrive même que l’on arrive à avoir mal à la place des protagonistes. Au couteau, à mains nues, avec ou sans arme, ça saigne (oui, quand même pas mal, même si on est très loin de Kill Bill), ça bourrine, ça bastonne et ça fait finalement un bien fou.
L’intégralité de la scène de fin en est un bon exemple. Une montée en puissance jouissive pour un feu d’artifice final aussi gros que fendard.

Matthew Vaughn s’autorise même quelques fantaisies graphiques, dont une séquence en cell-shading bien integrée et un trip FPS mieux maitrisé que dans Doom.

Mais derrière ce cirque, le film cache finalement autre chose. Il met en lumière les défauts de la société actuelle. Du voyeurisme décomplexé et lache de la génération You Tube, aux filles de 11 ans qui se prennent pour des femmes (une scène particulière avec Hit Girl) c’est finalement le portrait d’une époque déphasée et ou les rôles sont de plus en plus flous qui se dessine en filigrane.

Le personnage de Big Daddy lui-même est plus qu’ambigu. Sous ces traits de papa gâteau super sympa, il n’en reste pas moins un dangereux psychopathe qui utilise sa fille à des fins compréhensibles, mais à bien des points de vue contestables…

Le film se permet même à certains moments une certaine noirceur pour peu que l’on y prête attention.

Seul bémol, bien que la dose de pathos soit assez inférieur à la moyenne générale, on pourra lui reprocher un (léger) retour à la moral sur la fin, qui fait un peu tache sur l’ensemble.

Quoi qu’il en soit Kick Ass est un film à voir absolument pour les fans du genre, en attendant la sortie prochaine d’Iron Man 2, mais aussi pour tous les amateurs de films agités qui auront envie de passer un bon moment.


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