16 avril 2010 dans Dépêches, Economie, Finance 33 vues
APA Libreville (Gabon) Le continent africain a enregistré une évasion de fonds estimée à 854,1 milliards de dollars soit 427.000 milliards de FCFA, entre 1970 et 2008, selon une étude menée par une équipe de chercheurs avec le soutien de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international (FMI) et du Global financial integrity.
Les capitaux fuient par divers canaux: détournement de fonds publics et de l’aide au développement, transfert clandestin des dividendes, évasion fiscale, surfacturation des produits importés, sous-évaluation des recettes d’exportation (…), selon l'étude dont APA a pu obtenir copie.
Pays le plus peuplé du continent, le Nigeria arrive en tête des Etats où l’évasion illicite des capitaux est aussi la plus forte avec 120.000 milliards de FCFA, suivi par l’Egypte (65.500 milliards de FCFA), l’Afrique du Sud (38.000 milliards), le Maroc (20.500 milliards), l’Algérie (17.500 milliards), l’Angola (29,8 milliards) et la Côte d’Ivoire (25,8 milliards), le Cameroun 19,5 milliards), le Congo (19 milliards), la Tunisie (17,7 milliards), le Soudan (17,5 milliards), le Zimbabwe (16,7 milliards), l’Ethiopie (16,6 milliards), la Zambie (14,6 milliards), le Gabon (12,1 milliards).
Dans le cas du Gabon, l’étude montre que la moitié des fonds sortis frauduleusement du pays s’est effectué en huit ans. Entre 2000 et 2008, se sont évaporés 2852 milliards de FCFA, dont 850 milliards au cours de la seule année 2005, soit 34 milliards de plus que la décennie (1980-1990) au cours de laquelle l’Etat a perdu 816 milliards de FCFA.
Selon le rapport, l’ampleur de l’hémorragie financière représente sept fois le montant de la dette extérieure de l’Afrique et deux fois son produit intérieur brut (PIB). «Tant que l’Afrique continuera à perdre un volume aussi massif de capitaux, le développement économique et la prospérité resteront une chimère», conclut le document.
Pourtant nombre de pays du continent arrivent à limiter les dégâts en matière d’évasion fiscale.
Au nombre des bons élèves, le rapport cite la Namibie où rien ne se perd, la Guinée-équatoriale et l’Erythrée qui ont tout de même perdu 0,1 milliard de FCFA, les Comores et Sao Tomé et Principe (0,2 milliard), le Cap vert et la Guinée-Bissau (0,6 milliard de FCFA) et le Tchad (0,7 milliard de FCFA).
Viennent ensuite, dans une moindre mesure, Djibouti (1,4 milliard), le Bénin et le Lesotho (1,5 milliard), la Gambie, la Centrafrique et la Somalie (1,6 milliard), le Swaziland (1,8).
Le Sénégal, le Burkina Faso, la Mauritanie, le Niger et le Togo ont perdu respectivement 2,2 ; 2,4 ; 2,6 ; 2,7 et 2,9 milliards de FCFA, les Seychelles (3, milliards), le Rwanda (3,3 milliards), la Sierra Leone (3,5 milliards), le Malawi (4,4 milliards), le Botswana (4,5), la Libye (4,6), l’Île Maurice (4,8), l’Ouganda (6,5), le Ghana (6,6), le Mozambique (6,9), le Kenya (7,3), la Guinée (7,5), le Mali (8,7), la Tanzanie (9 milliards de FCFA), Madagascar (10), la RDC (10,2), le Liberia (11,2).
source : http://www.afriqueavenir.org/2010/04/16/la-fuite-illicite-des-capitaux-estimee-a-8541-milliards-de-dollars-en-afrique/