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Retour en vrac : Onfray, les avions et les cendres

Publié le 20 avril 2010 par Bix

Difficulté à bloguer : manque de temps, un peu d'envie aussi. Les statistiques de ce blog me foutent le bourdon en plus. La faute au couple infernal Twittter/Facebook ? Je plaide coupable, en y passant beaucoup du temps et de l'énergie que je mettais auparavant dans ce blog.

Onfray et la littérature de vespasienne

Michel Onfray part en guerre contre les littératures de vespasiennes, à savoir les commentaires "anonymes" des articles de la presse en ligne. Cette guillotine virtuelle [qui] fait jouir les impuissants qui ne jubilent que du sang versé (admirez le sens de la mesure). Il imagine le pire : que ferait cette foule dans un régime totalitaire ? Il ne manque dans cet article que la phrase-cliché "qui nous rappelle les heures les plus sombres de notre histoire" pour être complet.

Michel devrait passer un peu plus de temps sur le Net, il verrait qu'on n'y trouve souvent que ce qu'on cherche. Le Facebook décrit dans les médias est rarement celui que je pratique et fréquente, les pratiques en ligne du JT de 20h sont rarement les miennes. Même sur Libé.fr ou LePost.fr j'ai vu des commentaires de qualité, corrigeant ou complétant l'article (quand je parle de cinéma par exemple).

Michel Onfray prépare-t-il le déluge de commentaires négatifs dont il ne manquera pas d'être victime à la sortie de son bouquin anti-Freud ? Mettra-t-il dans le même panier les commentaires limite injurieux qui ne manqueront pas d'être écrits sur les psys en général ? J'ai hâte d'avoir son avis.

Les avions, les cendres et le principe de précaution

C'est peut-être scientifique et médical : le nuage de cendres islandais fait proférer des bouffoneries. J'ai dégoté 2 textes qui illustrent ce terrible mal qui smeble toucher nos élites pseudo-libérales : Jean-Dominique Giuliani, pour qui l'Europe est victime du principe de précaution, ou Hugues Rondeau, maire de Bussy-Saint-Georges, pour qui trop de précautions tue l’économie aéroportuaire.

Des réacteurs de F18 finlandais ont été endommagés par ce nuage, mais des avions de ligne auraient dû passer à travers, au risque de s'écraser en pleine mer. À part ça, on a pêché par excès de prudence.

Deux citations, une pour chacun. Au menu, pensée magique, fantasmes sur l'Amérique, chantage à l'emploi, victimisation de vacanciers... Tout y passe. J'ai beaucoup ri :

On n'imagine pas, en effet, une situation de même nature, aux Etats-Unis, en Asie ou ailleurs. Le Président russe a d'ailleurs su passer entre les cendres pour faire le voyage de Cracovie. Les compagnies aériennes ont été autorisées à faire voler leurs avions à vide pour regagner, sans dommages, leurs parkings et si le volcan islandais Eyjafjöll continue son activité, il y a fort à parier qu'on trouvera le moyen de reprendre les vols commerciaux, tant le sens de la mesure semble étranger à cette décision.

En effet, si la sécurité est bien une priorité absolue, on peut tout de même s'interroger sur la proportionnalité des restrictions de vol imposées. Le principe de précaution, appliqué de façon anarchique et fractionné - sous l’impulsion de la Commission Européenne sur le territoire de l’U.E - met en péril toute une partie de notre économie.

Le trader à haute fréquence

Les Échos pointent la montée en puissance du "trading de haute fréquence". En clair des ordinateurs, des super calculateurs, dopés aux logiciels algorithmiques pour passer des ordres de vente et d'achat au millième de seconde près. Au moindre bug, Jérôme Kerviel passera pour un gentil gugusse qui a perdu sa tirelire.

Des opérateurs de premier plan, comme Nyse Euronext et le London Stock Exchange (LSE), offrent désormais des services dits de « colocation ». Ces derniers consistent à loger les serveurs des machines automatisées au plus près du coeur informatique de la Bourse, afin de réduire au maximum le temps de latence entre l'émission des ordres et leur exécution. En outre, nombre de courtiers proposent à leurs clients avertis un service d'accès direct au marché pour gagner du temps.

Quand on en est à jouer sur le temps de latence du réseau, on est bien loin de la prise de risque de l'investisseur ou du banquier, bien loin même de la spéculation sur un marché de matières premières. L'augmentation de la part de ces ordinateurs dans la gestion de masses énormes d'argent va faire émerger une super bulle d'hyper spéculation à très très court terme (ou immédiat-terme). Un commentaire (que devrait lire Michel Onfray, il n'insulte personne) m'enlève les mots de la bouche :

Le problème est la déstabilisation et le transfert d’argent que ce genre d’activité génère. Elle ne sert à rien d’autre que de donner à de petits malins la possibilité de s’enrichir sans créer la moindre richesse. C’est une perversion du capitalisme et c’est un mauvais coup qu’on lui donne et un « impôt » exorbitant payé par l’économie.


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