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L’Etat ‘Belgique’ agonise. A quand le coup de grâce ?

Publié le 21 avril 2010 par François Collette

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L’inénarrable dossier « BHV » est bien l’ultime clou du cercueil de l’Etat ‘Belgique’. Jean-Luc Dehaene, missionnaire délégué du Roy des Belge vient de rendre son tablier. Le célébrissime « ingénieur en compromis » de la Belgique fédéral n’est en effet pas parvenu à forcer un accord global entre les deux grandes communautés sur les exigences flamandes et les nécessaires contreparties réclamées par les francophones. 

Pour rappel, les partis flamands exigent depuis des années mais sans succès la scission de l’arrondissement électoral bilingue de Bruxelles-Hal-Vilvorde – dernier vestige de la Belgique de papa - afin de rendre la Flandre exclusivement flamande et isoler la Région Bruxelles-Capitale, francophone à 90 pc, de la partie francophone du pays. En contrepartie, les partis francophones réclament, pour l’essentiel, l’élargissement de Bruxelles aux six communes à facilités de la périphéries, la nomination des trois bourgmestres francophones élus mais non nommés et un refinancement très substantiel de la Région Bruxelles-Capitale.

Cet échec qui aura sans aucun doute de très graves conséquence sur l’avenir du pays, est un peu l’œuvre de Jean-Luc Dehaene, flamingant pur jus (je me répète) et rusé comme un renard. Son objectivité dans sa mission confiée par le pauvre Albert II est mise en cause par nombre de négociateurs francophones qui estiment avoir été « menés en bateau » par celui que l’on surnomme « le taureau de Vilvorde » avec des propositions de compensations « ridicules ». Un agent du CD&V déguisé en médiateur, en quelque sorte mais contré par le front des sudistes. 

Exit Dehaene et voilà la patate chaude qui tombe dans les mains du célèbre Yves Leterme. Bonjour les dégâts. Le très pâle Premier ministre, imposé par le CD&V (le parti de Dehaene) après le départ pour l’Europe de Van Rompuy il y a quelques mois, s’est rendu célèbre par ses échecs personnels successifs au fédéral et son incompétence notoire en matière de négociation. C’était d’ailleurs pour ces raisons qu’on lui avait imposé Dehaene en tant que tuteur.

Le premier gros obstacle à franchir se dressera jeudi, lors de la séance plénière de la Chambre où les Flamands représentent près de 60 pc des élus (88 sur 150). Ils pourraient donc passer en force comme ils ont voulu le faire en novembre 2007. D’autant que les partis flamands au gouvernement fédéral ne disposent due de 45 députés sur les 88, les autres étant des élus des formations résolument séparatistes (NV-A, Vlaams Belang, LLD et sPA) qui ont annoncé la couleur. Un fameux moyen de pression. 

La suite, c’est en principe pour jeudi. Entre-temps, vous pouvez vous repaître des multiples épisodes de la Saga Belgica.


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