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Nuits d’ivresse printanière : Le tourbillon

Publié le 22 avril 2010 par Diana
Nuits d’ivresse printanière : Le tourbillonCe n’est pas sans appréhension (le souvenir d’Une jeunesse chinoise en est pour quelque chose) que j’ai découvert le dernier Lou Ye, Nuits d'ivresse printanière / Chūn fēng chén zuì de wǎn shàng (2009). Le cinéaste encensé en 2009 à Cannes pour le prix du meilleur scénario, nous livre une belle réussite. Fresque sensible, Lou Ye se penche sur les bouleversements sentimentaux d’hommes surtout, mais aussi de femmes.
Nuits d’ivresse printanière : Le tourbillonLuo Haito est engagé par une femme pour espionner la relation passionnée que son mari entretient avec un homme. Cette découverte va tragiquement affecter le couple, pour plus tard atteindre, de façon imprévisible, Luo Haito.
La trame je la connaissais et c’est pour sur une des raisons qui m’a fait craindre la vision de ce film. Dans Une jeunesse chinoise, la redondance d’étreintes amoureuses avait suscité pour ma part un ennui et un fort agacement, ayant le sentiment d’assister lourdement à la volonté d’un cinéaste d’être à contre-courant. Nuits d’ivresse printanière n’a heureusement pas emprunté cette insistance, se dotant avec panache d’une belle sensibilité. La sobriété était au rendez-vous, jouant sur la luminosité et les contrastes apportées par les lieux choisis, Lou Ye se fond dans l’intimité de ces couples pour livrer des portraits touchants. Le cinéaste parvient à ne pas tomber dans un piège où lourdeurs et maladresses auraient pu plomber une bien belle réflexion.
Nuits d’ivresse printanière : Le tourbillonLa force du film réside incontestablement dans l’écriture de ces personnages. Le cinéaste fait évoluer ces personnages dans un tourbillon émotionnel, où ils seront chacun à leur tour acteurs d’un même tourment. Débutant part cette histoire d’adultère, Lou Ye distille tout au long du film, ces personnages pour les réunir autour d’une réflexion commune : la recherche de soi. Troublés par l’ambivalence qui les animent, ils se chercheront jusqu’à trouver la juste réponse, ou pour certain, la moins douloureuse.
La censure chinoise, on la connait, Lou Ye encore plus. Sous le rang d’une interdiction de tourner, le cinéaste parvient à réaliser d’admirables plans dans les rues de Nankin ou dans des lieux plus reculés, comme cette montagne où les amoureux s’étreignent. Il nous livre une belle composition avec par instant des enchaînements pour le peu étonnants apportant une dynamique à son long métrage. Vraiment, Nuits d’ivresse printanière est le résultat d’une belle réflexion appuyée par la maîtrise d’un cinéaste. Admirable.
Diana

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