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"Le Choc des Titans".

Par Loulouti

 

La chevelure d’Harry Hamlin, le hibou mécanique, l’horrible Calibos, le superbe duel avec Méduse, Pégase, Le Kraken, les effets de Ray Harryhausen, la prestance d’un Laurence Olivier charismatique à souhait ne sont qu’une infime partie des ces dizaines d’images qui m’assaillent quand je repense au long métrage "Le Choc des Titans" mis en scène par Demond Davis en 1981. Un long métrage qui fait partie de notre imaginaire collectif depuis près de 30 ans.


Son petit côté désuet nous charme. "Le Choc des Titans" est assurément un classique, une référence.


L’annonce d’un remake a fait dresser plus d’un sourcil. Certains ont parlé de véritable sacrilège.


La version de Louis Leterrier ne réconciliera pas les avant-gardistes et les gardiens du temple. Même si son long métrage est une réussite esthétique la variante 2010 souffre de défauts et de partis pris qui gâchent quelque peu le plaisir du spectateur.


Je dois dire que j’ai apprécié le film dans sa globalité même si j’en attendais plus. Il manque à mon sens des éléments qui font franchir à une production l’invisible frontière qui sépare un travail honnête d’une œuvre mythique.


J’ai vu "Le Choc des Titans" en 2D car il ressortait de vos commentaires que la 3D était un simple rajout, inutile dans le cas présent.


"Le Choc des Titans" est un long métrage d’action bourré de séquences chocs. La mythologie n’est qu’un prétexte à un enchaînement de scènes énergiques soulignées par une bande son ultra vitaminée (parfois envahissante). Sur ce plan l’œuvre remplit pleinement sa mission première. Le spectateur en prend plein la tronche et se défoule avec cette débauche d’effets en tout genre.


Et je ne vais pas non plus cracher dans la soupe. Je savais que la tonalité du film serait ainsi en entrant dans la salle de projection.


Mais le long métrage pâtît d’un vide scénaristique évident. Le film de Leterrier ressemble à un défouloir ludique et laisse de côté une trame narrative qui aurait du être plus dense. Certes nous sommes au cœur d’un divertissement mais l'amusement du spectateur prend le pas sur la consistance de l’histoire. L’intrigue est posée en quelques minutes et le reste du long métrage ressemble à une succession d’épreuves, à une sorte de jeu vidéo qui voit le héros affronter un méchant différent dans chaque nouveau tableau.


Il manque une dimension poétique, une approche bien plus humaine. La transformation de Persée (Sam Worthington au demeurant irréprochable de bout en bout) en héros légendaire est bien trop rapide et illusoire.


Le long métrage peut s'assimiler à une mécanique bien huilée parfaitement rodée. L’ensemble de souffre à aucun moment d’une baisse de rythme. Leterrier insuffle une vitalité incroyable à son dernier né. Tout va très vite.


Le réalisateur français multiplie les personnages et le spectateur a du mal à s’attacher à l’un ou à l’autre. Seuls Persée, Io (Gemma Atherton) et Draco (Mads Mikkelsen) retiennent suffisamment notre attention. Zeus (Liam Neeson) et Hadès (Raph Fiennes) surnagent tant bien que mal dans ce fatras de Dieux et Déesses réduits au rang d’utilité. Et que dire du personnage d’Andromède qui était l’un des piliers du film de 1981 et qui dans "Le choc des Titans" de 2010 a vraiment du mal à exister. Pauvre Alexa Davalos.


Par contre le côté spectaculaire du long métrage marque immanquablement les esprits. Le duel entre nos héros et Méduse vaut plus que le détour alors que la séquence finale avec le Kraken est carrément jouissive.


Sur la question de la révélation de la morphologie du Kraken aux cinéphiles au moyen des différentes bandes annonces je rejoins pleinement la position de Louis Leterrier : le Kraken aurait du être nimbé d’un voile mystérieux au lieu d’apparaître de manière si évidente plusieurs mois à l’avance. Son apparition dans "Le Choc des Titans" est tout sauf une surprise. Mais notre frenchie a du céder à la pression du studio, seul vrai décisionnaire en la matière. Regrettable mais inéluctable.


Les effets visuels sont particulièrement efficaces. Les bébêtes en tout genre témoignent d’une générosité et d’une créativité de tous les instants. Mais comme je l’ai dit plus haut, leur omniprésence participe à la suprématie prise par la technologie sur le matériau purement humain.


L’angle d’attaque choisi n’est pourtant pas une surprise. Nous sommes plongés dans une ère cinématographique qui privilégie le tout spectacle et la vitesse. "Le Choc des Titans" 2010 aurait gagné en profondeur avec une présentation sous forme de diptyque. Le long métrage manque de densité et d’audace malgré des qualités qui en font un honnête divertissement.


Un film à voir mais qui laisse un arrière goût d’inachevé.


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