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21 avril 2002 : Jospin, Zidane : une vie commune

Publié le 24 avril 2010 par Foothese

21 avril 2002 : Jospin, Zidane : une vie commune

Il y a 3 jours, dans l’indifférence générale, le PS « fêtait » les 8 ans de sa triste défaite du 21 avril 2002. Au top quelques jours avant l’élection, grandissime favori, Lionel Jospin allait s’écraser. Comme l’équipe de France de Zidane, magnifique au Real puis blessé et meurtri par l’élimation des Bleus pourtant impressionnants pendant toute la préparation.

Premier Ministre depuis 1997, Lionel Jospin présente objectivement un bilan de qualité. Comme l’équipe de France il aborde la grande épreuve avec le statut de grand favori et une confiance certaine.

La boulette pendant la préparation : véritable machine à gagner les Bleus sont, à la suprise générale, battus par une pauvre Belgique (1-2) juste avant le départ pour l’Asie. Une prestation en guise d’avertissement qui ne sera jamais entendu par les joueurs. Des joueurs cramés par une saison de toutes les réussites avec 3 buteurs en grande forme : Trézéguet, Henry et Cissé, tous trois meilleurs buteurs de leur championnat.

Lionel Jospin va suivre la même trajectoire. Intouchable, sa Dream Team comme il l’a lui même qualifié enchaîne les succès : croissance, création d’emplois, les 35 heures. Mais Lionel va commettre une grosse faute pendant sa préparation. En déplacement en avion, il s’égare avec des journalistes et accuse son principal adversaire, Jacques d’être vieux et usé. Il devra s’excuser et perd son aura d’homme calme, pondéré et au-dessus des bassesses.

Le mensonge : si l’encadrement des Bleus a longtemps fait croire que la blessure à la cuisse de Zinédine Zidane n’était pas grave, le Premier Ministre cachera au pays son passé trotskiste. Sommé de s’expliquer devant la presse, Roger Lemerre perd les pédales. Sommé de s’expliquer devant les députés, Lionel s’emporte et balance : « au moins je n’ai pas tardé à m’expliquer devant des juges ». Boum. Lionel s’est encore énervé, il vient de mourir politiquement.

L’ennemi était partout : la France a eu de la chance. Elle a hérité d’un groupe plus qu’abordable pour débuter l’épreuve (Sénégal, Danemark et Uruguay). Mais dès le 1er match, tout s’écroule, la France perd contre le Sénégal. Jospin aussi ne passera pas le 1er tour battu par un homme dont on n’aurait jamais imaginé qu’il pouvait avoir un point commun avec le Sénégal : Jean-Marie Le Pen.

La double peine : Zidane blessé, l’absence du meneur de jeu français s’ajoute à celle de Robert Pirès, touché aux ligaments. Le Gunner était alors monstrueux, il va manquer. Tout comme Thierry Henry, exclu contre l’Uruguay. Au PS, c’est la consternation, le Premier Ministre vient d’échouer et laisse le FN au second tour. Mais la double peine arrive : Lionel Jospin se retire de la vie politique et laisse le grand parti de la gauche dans une déprime complète. Et dans un no man’s land dans lequel une women tirera son épingle du jeu en 2007 : Ségolène Royal.

Revenir or not revenir : Zidane enchaîne avec l’Euro 2004 au Portugal mais perd en quart de finale. Il se retire lui aussi de la vie professionnelle. Devant la médiocrité des Bleus, il revient aux affaires et qualifie la France pour la coupe du monde 2006. Lionel Jospin aussi a connu cette tentation. Même s’il s’en défend il a bien entendu songé à revenir pour masquer les fantaisies de Dame Royal. Un peu effrayé par l’accueil hostile des militants, il fait marche arrière et reste un spectateur réservé lors de la défaite du PS en finale contre Sarkozy.

Zidane-Jospin, trajectoire commune pour deux hommes de ballons. Le Ballon d’Or en 98 pour Zizou, le ballon…de basket pour Lionel dans sa jeunesse. Ils ont même poussé les points communs jusqu’à avoir le même départ : sur un coup de tête.

François Hollande


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