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Le « Marseille, ville ouverte » de Pascal Kané

Par Mickabenda @judaicine


Inspiré de la propre histoire familliale du réalisateur Pascal Kané, Je vous oublierai jamais retrace le destin de sa famille durant la Seconde Guerre mondiale à Marseille, sous le régime de Vichy. L’histoire:

Louis est venu de Pologne en 1935 faire ses études de médecine en France. La guerre le surprend avant qu’il n’ait eu le temps de faire venir de Lodz sa mère et ses deux sœurs comme il s’y était engagé en partant. Avec l’aide d’un oncle bruxellois, il tente d’organiser pour elles une fuite in extremis hors de la Pologne occupée. Louis part ensuite à Marseille chercher des billets pour l’Argentine.
Une lettre de l’oncle annonce à Louis de très mauvaises nouvelles de Lodz. Malgré cela, un jour, les trois femmes débarquent miraculeusement à Marseille. Elles ne semblent pas avoir été éprouvées par la guerre. Louis ressent un immense soulagement.
Il se heurte alors à la difficulté de se procurer des billets de bateau, puis fait la connaissance, dans un music-hall, de Rosa, une chanteuse dont il tombe amoureux. Malgré la possessivité maternelle et l’imminence du départ, Louis tente de poursuivre sa liaison.

L’amour de Rosa va tout changer : elle comprendra les raisons de l’empire des trois femmes sur Louis et percera l’énigme de leur étrange et soudaine venue.
Rosa sauvera ainsi l’homme qu’elle aime de la police des frontières mais aussi des illusions mortelles qu’il entretenait.

interview de Pascal Kané (scénariste et réalisateur)
Thème de départ
Alors qu’il est à Marseille, fin 41, où il s’occupe de trouver des billets à destination de l’Argentine pour sa mère et ses sœurs, le jeune Levilé apprend par une lettre de son oncle bruxellois, la disparition probable de celles-ci en Pologne. Cette brusque nouvelle, invérifiable, va susciter chez lui des réactions inattendues : insomnies et cauchemars ou encore hallucinations… Toute une construction mentale en forme de refus de la nouvelle annoncée.
Le parti pris du film est de restituer de façon littérale cette vie psychique tourmentée de Levilé, où se mêlent le réel et l’imaginaire, sans qu’on puisse les dissocier. Cela donne au film une composante réaliste et une composante “ fantastique ” – laquelle caractérise plutôt les films de genre.

Récit authentique ou film de genre ?
Peut-on transformer un récit familial authentique, auto- biographique, qui a son origine dans la Shoah, en pur film de genre ? Je crois que tout sujet n’est pas “ recyclable ” en France aujourd’hui sous forme de film de genre comme en Amérique, et je n’ai donc pas essayé de le faire. J’ai tenté en revanche de maintenir l’authenticité d’un récit réaliste où les éléments fantastiques ne viendraient pas de l’extérieur – de la contrainte du genre choisi – mais de ce qui est élaboré réellement par mon personnage, au bord de la folie…
Dans le film, le spectateur va d’abord voir le monde à travers le regard de Levilé. Mais peu à peu l’“objectivité ” de ce point de vue va être suspectée par ce spectateur. Un autre point de vue se fait jour. Celui de Rosa, la femme qu’il rencontre. On s’aperçoit alors que sa réalité à elle est différente. Et on est amené à lui donner plus de crédit, à ce regard, qu’à celui de Levilé. Rosa n’est pas folle et, comme le spectateur, elle s’aperçoit tout d’un coup que Levilé lui a raconté des histoires ! Ce qui était montré à travers son regard à lui n’était pas ( toujours ) la réalité…

Réalité ou fantasme ?
Le spectateur est comme Rosa : il doit savoir. Il faut donc qu’il y ait quelque chose que Levilé et Rosa voient ensemble! Là, tout pourrait encore basculer: si Levilé persiste à voir “autre chose” que Rosa, il sombre dans la folie ; s’il fait marche arrière, il pourra encore se raccrocher à la bonne santé mentale de Rosa, reprendre pied. Et c’est ce qui se produit… Le spectateur choisit donc définitivement le point de vue de Rosa.
La question qui se pose ici est donc celle du point de vue. Par quel personnage est vu tel plan ? Ce regard est-il “ objectif ” ? C’est là où commence la fiction. Dans ce scénario, la distinction était essentielle…
Aujourd’hui, on est souvent moins rigoureux sur cette question que du temps d’Hitchcock, par exemple. On est plus dans une sorte d’imaginaire global qui accepte qu’une chose soit vue indifféremment par X ou Y. Plus de spectacle et moins de romanesque…

Ancienneté du projet
Le film concerne la vie compliquée de mon père, et il m’a bien fallu la moitié de la mienne pour la comprendre ! J’avais d’ailleurs déjà tourné un documentaire en 2000 autour de cette même thématique, qui s’appelait significativement “ La théorie du Fantôme ”. Il fallait d’abord que je comprenne ce qui s’était passé pour mon père et ses proches, pendant la guerre, en Pologne, et dont il n’avait rien voulu savoir. Et il fallait que je comprenne les raisons de ce déni, et ce que ça avait produit dans sa vie ultérieure ( au delà de sa souffrance et du malentendu avec moi… ). Après cela, je pouvais plus facilement développer une fiction sur le thème des effets psychiques de la disparition brutale – mais abstraite – de ses proches pour quelqu’un.
“ La théorie du Fantôme ” tournait donc autour de la recherche d’un mystère relatif à la vie antérieure de mon père, un secret lié à son passé et qui avait, sa vie durant, rongé nos propres relations. Il y avait comme un mur entre son passé et sa vie présente, et son refus de communiquer là dessus nous a gravement séparés.
Bien après sa mort, j’ai donc voulu comprendre, briser ce secret pour me rapprocher de lui. J’y ai été aidé par la découverte, dans son coffre, de lettres, que ma mère connaissait, envoyées de Pologne par sa famille entre 1939 et 1941. Des lettres tragiques et accusatrices, écrites en Polonais. Il n’avait pu s’en séparer car elles étaient les seules traces matérielles qui lui restaient de ces femmes disparues. C’est en les faisant traduire que j’ai pu reconstruire son histoire, une histoire à laquelle ma mère avait également participé comme témoin et soutien moral essentiel. Durant cette plongée dans les méandres de la vie de mon père, je me suis aperçu que certains tableaux qu’il affectionnait et avait accrochés sur les murs de l’appartement, avaient un lien étroit avec sa vie passée. Ce qu’il refusait de me confier, je pouvais finalement le saisir en interprétant ces peintures qui lui étaient chères, dont la première fut achetée en 1942, au moment où il apprit la disparition de sa famille en Pologne.
Le voyage en Pologne décrit dans le film, avait donc trois buts :

- enquêter sur les conditions exactes de la disparition de notre famille en Pologne,

- donner enfin une sépulture “symbolique” à ces trois femmes en apposant une plaque à leur nom au cimetière juif de Lodz,

- vérifier l’interprétation que j’avais faite des tableaux accrochés aux murs de l’appartement et en comprendre l’enjeu. Cette simultanéité d’objectifs ne pouvait exister que dans un film qui les organiserait dans une continuité narrative. Tous ces éléments, je les ai repris dans Je ne vous oublierai jamais .

Fantômes / Fiction
Ce qui précède m’a amené à me poser des questions relatives tant au domaine du cinéma qu’à celui de la psychanalyse, à travers la problématique des “ fantômes ” que certains analystes comme Nicolas Abraham et Maria Torök abordent. Ceux-ci, je dois dire, m’ont vraiment éclairé, permis de comprendre ce qu’était un fantôme dans l’inconscient  et pourquoi corrélativement le désir de les représenter existe aussi fortement pour des peintres ou des cinéastes.
L’élaboration de ces personnages, qui ont aussi à voir avec les fantômes qu’on rencontre au cinéma, m’a donc donné naturellement envie, après le documentaire, de prolonger cette exploration de façon plus conforme à mon désir cinématographique de base, c’est-à-dire par la fiction. Connaître plus intimement ces personnages familiers, étrangers qui avaient hanté mon enfance, leur donner cette dimension à la fois de vivants et de morts à l’image, a été à la base de mon travail scénaristique sur  Je ne vous oublierai jamais, appuyé ponctuellement par des conversations avec Jacques Fieschi et Philippe Lamensch.

Levilé : souffrance ou culpabilité ?
Les deux, en fait : classiquement, les fantômes ne demandent pas leur avis à ceux qu’ils viennent hanter et qu’ils veulent faire souffrir. C’est pourquoi le personnage hanté, au cinéma, cherche avant tout à se débarrasser du fantôme. Mais dans l’inconscient, évidemment, c’est l’inverse : le fantôme est une production psychique de celui qui éprouve une culpabilité vis-à-vis de ses morts. C’est la culpabilité qui est première, et c’est ce que j’ai voulu reconstituer.
Ces “fantômes” ont pesé sur mon enfance, inconsciemment. Ils étaient devenus des êtres terrifiants, dépositaires d’une demande inextinguible, une demande par rapport à laquelle mon père ne pouvait qu’être en défaut toute sa vie. Ils règnent ici sur l’esprit de Levilé et symbolisent en effet sa culpabilité.

Victimes de la shoah et autres
La mère et les sœurs ont été, historiquement, des victimes de la Shoah. Mais j’ai choisi de ne pas les montrer seulement comme des victimes désarmées. J’ai au contraire transgressé une certaine image “comme il faut” dans la représentation des victimes de la Shoah, car ces sœurs et cette mère sont aussi harcelantes, “ invivables ” pour Levilé. Trop possessives, bien que victimes, alors qu’en général on a tendance à idéaliser les disparus, à leur trouver toutes les qualités.
De plus, elles ne sont pas les seules victimes. En parallèle, la représentation de la femme enceinte du couple allemand, Madame Schirmer, qui meurt défenestrée, se propose com- me un parallèle inattendu. Levilé la voit revenir lui demander des comptes après sa mort. Car il sait qu’il a une certaine responsabilité là-dessus. Il a acheté des billets de bateau en commettant un acte un peu répréhensible (changer leurs dollars au marché noir), qui donne bien le sentiment de la nécessité pratique dans cette histoire. Mais du coup, ça ra- vive sa culpabilité, ça le replonge dans son cauchemar… Là, il est bien au bord de la folie. Il s’en dégage en quittant brusquement Marseille, en allant retrouver Rosa à Aix, dans sa loge. Il se rend alors compte qu’elle a aussi besoin de lui, qu’il peut se rendre utile en tant que médecin, et du coup, comme ça marche, il reprend pied, il se retrouve dans le “ réel ”.

Marseille
Il y a dans le film un autre élément important, dont il faut parler : le fait de situer toute cette histoire à Marseille, au moment où de nombreux européens en danger transitaient par ce port pour tenter de quitter la France. Je connais bien Marseille et son histoire, et savais trouver, dans cette période ( 1941 ), des éléments cinématographiquement pas- sionnants à reconstituer, ce qui a été très peu le cas jusqu’à maintenant dans le cinéma français. L’afflux d’étrangers d’Europe de l’Est et d’ailleurs, les trafics sur les devises et sur les visas avec les consulats, les organisations parallèles comme celle de Varian Fry ou ce Croqu’Fruit où certains travaillaient dans l’esprit de “ la Belle Equipe ” et du Front Populaire, mais aussi le succès des opérettes… tout cela donnait un cadre original et dramatique à l’histoire.

Voix
Il y a un autre élément autobiographique dans le scénario, lié à l’identité de Rosa, la chanteuse que Levilé rencontre à Marseille : ma mère avait été elle aussi chanteuse lyrique. Je n’y tenais pas seulement de façon anecdotique, mais parce qu’ainsi Levilé se trouve au centre de deux champs d’attraction vocaux opposés : la voix de sa mère et de ses soeurs et celle de Rosa. J’ai toujours ressenti très forte- ment la dimension envoûtante, ensorcelante des voix, et il était essentiel que ce registre vocal soit au premier plan.

Rudi Rosenberg / Levilé

Pour le rôle de Levilé, je ne cherchais pas une réelle ressemblance physique avec mon père. Pourtant d’une certaine façon Rudi lui ressemble. Je cherchais un acteur collant au type de personnalité de mon père, ayant un accent polonais juste, et qui pouvait jouer ce comportement général qui devait être celui de mon père lorsqu’il est arrivé en France. Je voulais restituer l’état d’esprit d’un jeune juif polonais arrivant d’une petite ville pour faire ses études à la fac de médecine de Montpellier et éprouvant une certaine fascination pour la société française de l’époque et sa liberté, notamment pour le milieu du spectacle. Je voulais donc un comédien pouvant jouer une certaine raideur polonaise, une certaine timidité, tout en ressentant une attirance pour la scène, les girls un peu déshabillées, les chanteuses de cabaret… Levilé devait ressembler à un petit puritain qui “ s’encanaille ” avec délice, au grand dam de sa famille, et grâce à un “ tentateur ”, Albert ( Samuel Wizman ), un copain de fac, plus dessalé que lui… Derrière ça, on comprend qu’il rejette par moments l’angoisse de sa situation précaire et surtout de la culpabilité que sa famille fait peser sur lui. Et puis il retombe dans l’angoisse et la culpabilité…

Fanny Valette / Rosa
Fanny est, comme je le souhaitais pour Rosa, terrienne, sensuelle, charnelle, vivante. C’est l’envers de ce personnage aérien et déraciné qu’est Levilé, sans parler des trois femmes. Rosa ancre Levilé dans une réalité de l’époque qui n’a rien à voir avec celle, fantasmagorique, des fantômes. Et puis elle doit gérer des problèmes concrets : comment faire carrière tout en se dépatouillant d’un admirateur insistant et puissant comme la Frémerie ! C’est tout cela qui fait que Levilé pourra, à la fin, se raccrocher à elle et s’en sortir… Fanny a cette fraîcheur et cette force morale. Elle rend crédible le côté “ plomb dans la cervelle ” et une certaine frivolité du personnage. Et puis elle a le timbre de voix qui convient. Au départ, je pensais à une comédienne plus âgée, mais quand je l’ai rencontrée, elle m’a aussitôt convaincu…

Pierre arditi / La Frémerie

La Frémerie se tient sur le versant réaliste de l’Histoire, celui sur lequel se tient également Rosa avant d’entrer dans le monde de Levilé. Avec lui, on respire : il est question d’un monde concret, de pouvoir, de plaisirs, de calculs matériels. Il représente aussi pour Rosa certaines possibilités d’avenir, de perspectives de carrière.
Il ne fallait pas que Louis soit seulement dévoré par la présence de ses fantômes, il fallait également le confronter au monde quotidien. Qu’il entre ainsi dans une sorte de rivalité amoureuse avec un haut fonctionnaire pétainiste me paraissait intéressant. Là, on se retrouve sur le terrain de la stratégie amoureuse, pas sur celui des grands mots. Et sur ce terrain, La Frémerie est assez performant, alors que Levilé a tout du gaffeur ! Et Rosa, comme toutes les femmes, observe tout : les idées mais aussi les conduites. Et la comparaison n’est pas toujours en faveur de Levilé ! Heureusement qu’il est un peu mélomane, quand même ! Il y avait plusieurs registres à jouer pour Arditi, sans parler de la claudication. La Frémerie est tout sauf une effigie de pétainiste. J’ai toujours eu horreur des personnages à étiquette simplette et voulais éviter le cliché du fonctionnaire borné s’en prenant aux Juifs et aux “ étrangers ” par idéologie. Je savais qu’avec Pierre Arditi, ce serait avant tout l’homme qui compterait, dans sa complexité, l’homme de désir ; entre autres le type pas trop fier d’employer des moyens déloyaux avec cette petite chanteuse, mais qui croit que ça va marcher, et que ça justifie les moyens… et puis qui se venge quand il voit que ça ne marche pas et que la fille convoitée lui préfère un pauvre émigrant ! Ca n’en fait pas un monstre d’ailleurs, plutôt un salaud. Un jaloux ne peut pas être un monstre, c’est un type touchant quelque part… Les personnages tout d’un pièce ne sont jamais intéressants et Arditi apporte ces nuances.

Les rôles de Salomé, Zelda et Esther
Hannelore Elsner est une comédienne très connue en Allemagne, très “ césarisée ”. Mais c’est bizarre comme ces réputations ne passent pas les frontières ! Je l’avais ren- contrée pour un très petit rôle dans le film ( et elle avait accepté, ce qui est à souligner ). Elle m’a tellement plu alors, que je lui ai proposé le rôle de Salomé ( à deux semaines du tournage ! ). Elle a une présence à l’image et une justesse formidables.
Andrea Sawatzki est une actrice de télévision très connue aussi outre Rhin ( et très demandée ), sans doute à cause de ce physique incroyable et d’un registre assez large, incluant le comique. C’était vraiment un grand plaisir de tourner avec ces actrices aux voix exquises, de même qu’avec Alexa Doctorow et Wiebke Frost, qui sont plutôt des actrices de théâtre, mais qui apportent ce parfum d’Europe Centrale que je recherchais.

La production
Le tournage fut jubilatoire, même si cette aventure complexe a généré de nombreuses difficultés et parfois une certaine solitude, puisque j’ai consacré presque quatre ans de ma vie à cette aventure, très risquée et très morcelée dans le temps. Mais j’ai tout de même eu la chance d’avoir été accompagné tout du long par Shu Aïello, la productrice exécutive du film, avec qui j’avais déjà travaillé, et qui a été, pour ce projet-marathon, d’une disponibilité merveilleuse, partageant aussi bien les soucis économiques que scénaristiques ! C’est elle qui m’a fait rencontrer Fred Prémel, le producteur délégué et Serge Kestemont, le producteur belge, qui ont dû eux aussi manifester beaucoup de courage pour mener à bien cette entreprise!
Aujourd’hui, j’ai le sentiment d’avoir enfin réussi à “objectiver ” ces fantômes qui hantaient la vie de mon père et du coup ma propre vie, dans une œuvre de création. J’ai aussi pu m’affranchir du poids des lettres polonaises… et en affranchir ma descendance ! Mais c’est aussi un film de mise en scène où j’ai pu investir ce qui m’intéresse dans le cinéma. J’espère qu’un certain public sera sensible à ce que cette démarche peut avoir de nécessaire, si l’on veut faire tenir ensemble, dans une vie et dans un film, passé et présent…

Propos recueillis par Sophie Wittmer

Réalisé par: Pascal Kané

Avec: Fanny Valette, Rudi Rosenberg, Pierre Arditi, Hannelore Elsner .

Long-métrage français

Genre : Drame

Durée : 01h25

Année de production : 2009


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