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Max | Evelyne

Publié le 30 avril 2010 par Aragon

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Hugo a dit : "Le théâtre, c'est le pays du vrai : il y a des coeurs humains sur la scène, des coeurs humains dans la coulisse, des coeurs humains dans la salle."

Evelyne est comptable des coeurs dont parle ci-dessus le père Hugo. Elle ne fait pas semblant d'entrer dans la fonction qui est la sienne, elle n'en reste pas aux marches ; à chaque fois - une fois par mois -  qu'elle nous prend  dans son regard, elle grimpe l'échelle menant au plongeoir : plongeon à dix mètres.

Tu bluffes pas quand t'es sur scène. Silence. Au commencement est le silence. Evelyne nous regarde après nous avoir rassemblé en cercle, elle nous dévisage lentement, c'est à dire qu'elle nous invite d'un simple regard à ôter nos anciens visages,  comme s'il s'agissait de masques, puis sa main ondule, s'anime, fait un signe, des signes. Invitation. Tout commence. On commence à vivre en vérité pour la première fois après de longues journées d'hibernation, figés que nous sommes dans nos obligatoires contraintes socio-professio-familiales. La main s'anime, puis vient le temps de la concentration, celui du geste, celui des mots.

Là : ça prend forme. Evelyne est metteuse en scène de théâtre. Elle est tout à la fois bergère, responsable d'âmes & ministre du culte,  artisane du bâtiment, paysanne laboureuse & semeuse & récoltante, générale en chef, sculptrice, balayeuse, raccommodeuse, dresseuse d'animaux amorphes, domestiques ou sauvages, boulangère, etc. elle fait donc mille et un métiers qui tiennent pourtant tous dans sa main, qui tiennent tous en un seul, le sien : metteuse en scène.

Ce n'est pas un métier à vrai dire. La mise en forme du vital, du vivant, c'est ça le théâtre. Donner la vie. Au théâtre la metteuse en scène, toi, Evelyne, est également tout à la fois parturiente et sage-femme. Et c'est nous qui braillons  en étant expulsés sur les planches, c'est dans le rideau de velours rouge "que tu nous langes que tu nous torches." C'est dans nos gosiers que tu fourres du texte premier âge, puis second et troisième, c'est dans nos corps que tu dresses le juste plan...

Si des plumes se déplient un jour sur nos "croupions", c'est à toi que nous les devrons. Le théâtre c'est un nid. Le théâtre c'est du figuratif. Les spectateurs sont assis sur un banc posé contre le mur d'une maison. C'est l'image que je revois, celle de mon enfance, assis avec ma grand-mère à Castelsarrazin. Nous observons un nid d'hirondelles collé sous l'avant-toit. Và et vient incessant du ballet des parents qui invitent à force cris. Puis les cinq petites têtes se décident. Les unes après les autres. Accroché, un peu paniqué au bord du nid, le premier s'engage, puis, saut dans le vide sous l'acclamation des parents. Le théâtre c'est ça, c'est un nid. C'est de la maturation, c'est de l'attente, c'est de la patience, c'est des jabots gavés, c'est du "plumion" qui pousse sur de la chair nue, puis c'est le grand jour de l'envol. Le théâtre c'est écrire des mots plein ciel. C'est la seule école de sincérité.

Ta passion Evelyne, c'est la nôtre, grâce à toi. Evelyne, je réfléchissais à un petit cadeau, trouver une belle vidéo de théâtre, quelque chose de fort, d'immense : Ariane, Terzieff, Wilson, Genet, Ionesco, etc. Puis j'ai soudainement pensé à quelque chose qui n' a rien à voir avec le théâtre mais avec ton prénom . Pourquoi pas ? Je vais donc t'offrir cette chanson d'amour, en mon nom, mais en celui aussi des autres, tous ceux de notre Illustre Théâtre : Marie-Paule, Nathalie,  Joëlle, Dominique, Maéva, Manon,  Julie, Micka, Pierre, Eric, Gérald... Chanson adressée en tout bien tout honneur, simplement parce que je voulais t'offrir quelque chose de beau en ce jour. Quelques vers joliment ciselés sur une mélodie de velours rouge, comme notre rideau. La voix de Chelon, ce titre qui est ton prénom. C'est tout simple.



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