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Max | A.L.G. ma mie

Publié le 01 mai 2010 par Aragon

Artemisiaautoportrait.jpg... tu es née un huit juillet, comme mon fils, tu peins parce que c'est ta vie, tu le sais dès l'âge de sept ans. Galileo te prend par la main, te montre le chemin des étoiles, tu es émerveillée, Cosme, le grand Cosme, te protège, t'encourage, et Christine, ta reine, ainsi l'appelles-tu., t'apprend à être femme. Découverte : étude et découverte. Travail : étude et découverte. Tu as soif. Tu bois. Tu peins, bien mieux qu'un homme car les hommes-peintre seront toujours dépossédés de ce qu'une femme-peintre possède : intuition lumineuse.

Tu es belle, si belle. Puis le temps vient sur ta tête, tes épaules, va frapper à la porte de ton corps, le dévaster, le briser. L'Homme n'a rien compris. Depuis la nuit des temps il n'a rien compris. Puis un soir il rentre dans ta chambre...

"Il ferma la chambre à clef et après l'avoir fermée il me jeta sur le bord du lit en me frappant sur la poitrine avec une main, me mit un genou entre les cuisses pour que je ne puisse pas les serrer et me releva les vêtements, qu'il eut beaucoup de mal à m'enlever, me mit une main à la gorge et un mouchoir dans la bouche pour que je ne crie pas et il me lâcha les mains qu'il me tenait avant avec l'autre main, ayant d'abord mis les deux genoux entre mes jambes et appuyant son membre sur mon sexe il commença à pousser et le mit dedans, je lui griffai le visage et lui tirai les cheveux et avant qu'il le mette encore dedans je lui écrasai le membre en lui arrachant un morceau de chair."

On te torture, monstrueusement, pour savoir si tu dis vrai de tes accusations. La vérité est couleur rouge sang. Tu sais tout en matière de peinture. Pigments obscurs. Tu crées aussi ce jaune incomparable. Tu fais de la soie sombre, presque aux portes de la nuit. Ta palette ne s'y trompera jamais. Veermer te sait, te regarde dans l'ombre. Il te sourit.

Tu me donnes ce matin le plus extraordinaire auto-portrait de cinq mille ans d'histoire de peinture. Tu me laisses sur le chemin. Tu dois continuer me dis-tu. Qu'importe si je t'aime. Va.



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