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Ribambelle, ripopées et ricochets

Publié le 02 mai 2010 par Desiderio

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Voici une série admirable, une de celles que l'on aime parce qu'elles sont pleines de valeurs et d'idées généreuses. Le très gentil Jean Roba a commis en 1962 une bande dessinée autour d'une bande de gamins des rues.

On est dans la convention la plus pure. Les histoires de gosses des rues abondent dans la première BD d'avant-guerre. Denis la Malice ou Quick et Flupke sont des représentants du genre qui peuvent dire quelque chose aux personnes qui ont plus que vingt ans . Il fallait donner aux enfants de milieux populaire des images auxquelles ils pourraient s'identifier et forcément   adhérer au discours. Cela a commencé avec Winnie Winkle alias Bicot en France et Belgique. La Ribambelle est l'héritière directe de cette série américaine, tout comme Boule et Bill est celle de Blondie
pour la bande dessinée familiale avec père, mère et enfant, plus problèmes conjugaux. On a connu dans les années soixante une pullulation de bandes dessinées mettant en scène des bandes de gosses sans aucun liens familiaux  : les 3 A, les 4 As, les 5 As, la Patrouille des Castors et je n'en compte plus ! Mais là, on vire très vite vers le fantastique et la dérision du genre, je dois avouer que c'est réussi.

Un des très grands problèmes à aborder par la BD a été la sexualité : d'où viennent les enfants et qui sont leurs parents ? C'est très problématique. Si Roba donne un père et une mère à Boule, dans cette série il se retrouve face à un dilemme. Phil (le blond à houppe tintinesque) et Grenadine (la rousse ou la fille de service) ont bien une mère et semble-t-il Dizzy le noir, mais étrangement ils n'ont jamais eu de père. Et ils sont toujours libres dans leur lieu de réunion qui est une sorte de terrain vague empli de pièges divers. Hum... cela ressemble fort à une série patronnée par Alfred Hitchcock.

Je donne ici la page de l'édition de 1968 et puis celle de la republication dans Spirou de l'aventure en 1975. C'est presque la même illustration, la Rolls est en avant, James le majordome anglais toujours aussi placide et flegmatique est toujours au volant, mais on voit deux modifications majeures : Dizzy est au centre et surtout Archibald (qui est le vrai héros de la série apostrophe le lecteur). On a une transformation des représentations dans cette période : le héros tintinien est désormais mort, le très fade Phil va devoir s'écraser devant la fille Grenadine, le noir Dizzy, et surtout le personnage exubérant d'Archibald qui me semble un poème et sans lequel la série ne tiendrait pas.

Le titre de la série est un bonheur pur, c'est un très beau mot qui échappe aux conventions. Comment dire le pluriel en utilisant le singulier ?     


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