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Késako la TVA anti-sociale ?

Publié le 14 juin 2007 par Kesjendi

Bien que la fine équipe n'a pas encore rendu sa copie concernant la TVA sociale, je me dois d'évoquer le sujet au moins en surface ne serait ce que pour donner un peu de matière à geugeul et ses congénères.

Du projet nous ne savons pas grand chose si ce n'est qu'il ne faut plus dire TVA sociale mais TVA anti-délocalisations.
Ensuite nous savons par la voix de François Fillon que l'augmentation devrait être de l'ordre de 5 points, et puis c'est tout laissez nous plancher maintenant !
Et puis n'oubliez pas d'aller voter dimanche pour la rupture de la France d'après au lieu de vous poser des questions sur des trucs que vous ne comprenez pas. Si on vous dit que c'est mieux, c'est parce que c'est mieux car c'est nous qui le faisons.

Le principe de la TVA sociale (continuons à l'appelons comme ça puisque c'est de ça qu'il s'agit) est à première vue simple : transférer une partie des charges servant à financer la protection sociale du travail vers la consommation en augmentant la TVA et en diminuant les charges sociales patronales.
Cela satisfait à un souhait que l'on peut désormais qualifier de gimmick au MEDEF : abaisser le coût du travail pour les entreprises. Car vous savez ça coûte de l'argent que des gens travaillent pour nous, et puis en plus de ça c'est compliqué et ça coûte encore de l'argent de les licencier quand on veut (euh ça non, on en parle pas pour l'instant on verra avec le contrat unique, sinon ils vont regretter d'avoir voté pour nous vous).
Ensuite, cela permet de faire contribuer les produits importés au financement de notre système sociale, car bon puisqu'ils ne paient pas ou peu de charges sociales chez eux, et ben autant qu'ils en paient indirectement chez nous.

De là à dire que ce dispositif va lutter contre les délocalisations comme le fait le  premier ministre, il y un fossé franchi trop allègrement et sans discernement l'ami.

Avant même d'approfondir notre réflexion sur le sujet il faut le dire clairement : ceci est illusoire.
Face à des pays aux coûts salariaux plusieurs dizaine de fois inférieurs aux notres, baisser de quelques points les charges patronales de nos entreprises pour qu'elles soient compétitives c'est comme croire que Thomas Voekler ne se fera pas distancer dans l'Alpe d'Huez face à un coureur de l'équipe T-Mobile des années 90.
Si tu n'as rien compris à ce que tu viens de lire, je fais une autre comparaison plus proche des références de la France d'après : c'est comme croire que Miss Dominique fera la même carrière que Johnny Hallyday. Ben tiens, là t'as compris, c'est étonnant ça.
Présenter la TVA sociale comme le fait Fillon est mensonger car la finalité est simplement d'alléger le coût du travail, tout le reste relève du même délire mythomaniaque qu'un Omar Harfouch.
Cela ne doit pas t'empêcher d'approfondir, car tu vas le voir très vite il y a plus grave que ça.

Nous ne savons pas encore si tous les produits seront concernés par la TVA sociale, et s'ils ne le sont pas tous lesquels le seront.
Malgré cette relative méconnaissance nous pourrions tout de même essayer de trouver un exemple pratique judicieux afin de clarifier tout ça. Mais je n'ai pas encore eu le temps de plancher là-dessus, je m'en vais donc conclure ce billet.

Avant cela une petite clarification pas inutile : logiquement si le coût du travail baisse, le prix de revient du produit local devrait baisser suffisamment pour compenser l'augmentation de TVA c'est ce qui doit lui permettre d'être compétitif avec le produit importé dont le prix final aura lui augmenté (TVA sociale qu'il ne supportait pas auparavant).
Euh oui d'accord, tout ça pour dire quoi ?
Tout ça pour dire qu'au mieux le prix du produit local n'a pas bougé (hausse de TVA compensée par baisse des charges) alors que le prix du produit importé à augmenté de 5%.
Si on fait un prix moyen (qui n'a pas forcément grand sens je le concède) celui-ci a bel et bien augmenté.

D'ailleurs à ce propos la fine équipe a tout de même concédé qu'il n'est pas exclu que ce dispositif amène une hausse des prix.
Ils prennent des précautions oratoires car ils savent très bien qu'il y a pleins de gens comme toi et moi qui vont se creuser les méninges à ce sujet.

Ceci sera mon mot de la fin, du mal à finir moi aujourd'hui.


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