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Euro 2008: on s’en foot !

Publié le 02 décembre 2007 par Kalvin Whiteoak
Il y a vraiment des sujets prêts à mâcher qui font la joie des chroniqueurs sportifs et qui permettent à notre bon Samuel Schmid de passer ses dimanches hilare en compagnie du chancelier autrichien Alfred Gusenbauerse en villégiature à Lucerne pour la fête de l'UEFA et des petites boules.   La presse attendait ce tirage au sort des fameux groupes comme si une météeorite géante allait juste éviter la Terre dans un nombre de secondes donné. Les titres étaient révélateurs, du genre tout le monde retient son souffle, la minute de vérité a sonné, l'heure fatidique arrive, bref …franchement, notre vaillante "Mannschaft" ou Nati pour les intimes va encore se faire rétamer contre des adversaires déjà bien difficiles à manoeuvrer, et ceci après ses trois premiers matches, Kuhn pourra prendre sa retraite tranquillement en expliquant que les adversaires étaient bons, que la Suisse a bien joué mais que le football, c'est comme ça, on ne peut pas toujours tout gagner.   Bâle sera contente. Genève va remplir son stade deux ou trois fois, ce qui patinera un peu les sièges trop neufs et trop chers, on aura des flics dans tous les coins de rue et cachés derrière chaque poubelle, oreillette en bandouillère derrière et le regard fier et aiguisé (pour une fois), des problèmes de circulation monstres, enfin un peu plus que d'habitude, les hôteliers et restaurateurs vont se marrer un peu en fin de mois en faisant leur caisse, et le peuple aura eu ses jeux (très chers en plus, lorsqu'on regarde le prix des billets).   Non, cet événement nous casse les pieds d'avance, d'autant finalement qu'on ne nous a pas consultés pour savoir ce que l'on en pensait avant de décider de l'accueillir et de dépenser des dizaines de millions pendant que l'UEFA en engrangera des centaines (hors taxe) de son côté. Il y a un aspect grégaire, primaire et franchement navrant dans l'attitude de tous ceux qui se réjouissent de cette compétition. Le football sport est sans doute un beau sport, sauf que l'Eurofoot n'a plus rien à voir avec le sport: ce n'est qu'une vaste fête destinée à générer du fric et à payer à prix d'or des gugusses aux esprits souvent assez primaires et qui passent leur temps à courir après un ballon pour des salaires qui se comptent en millions par année, voire par mois pour certains.   Bref le lecteur attentif de ce blog aura compris que très honnêtement, l'Eurochose 2008 nous laisse froid, pour ne pas dire plus. On veut montrer à la TV en 16/9 une Suisse moderne et performante (je parle du pays, pas de l'équipe de football), on veut prétendre en retirer des retombées touristiques, des sages calculent ces retombées en milliards tout en ne sachant pas calculer les coûts de l'exercice.   En plus, comme si on n'avait pas encore assez de flics dans les rues, on va en importer de France en intérimaires avec une légitimité juridique plus que discutable et une utilité qui ne le sera pas moins. Si on pensait plutôt à dépenser les sommes en question dans des causes un peu plus utiles comme la remise à niveau des prestations sociales, la Suisse en sortirait nettement plus moderne et nettement plus montrable. Mais c'est vrai que ce genre de choses n'est pas vendeur.   Les Romains parlaient de pain et de jeux pour calmer les foules. Les Helvètes eux parlent de jeux, les organisent et en oublient le pain pour toute une couche de la population. Ils n'ont donc pas retenu la leçon des Césars, dommage.

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