Le PSG en Europa Ligue… pour quoi faire?

Samedi dernier, le PSG a empoché sa 8^ème coupe de France depuis la création du club en 1970. Ce trophée inespéré,  obtenu à l’issue d’une saison chaotique,  n’est peut être pas une si bonne nouvelle pour le club parisien, dans l’optique de la saison prochaine.

Je vois déjà mes amis parigos  se gratter le cuir chevelu  en se demandant ce que je consomme comme stupéfiants ou ce que je distille au fond de ma cave pour tenir un pareil raisonnement.

Oui, le PSG a logiquement remporté cette finale de coupe de France après un bon match, compte tenu de l’enjeu pour les deux protagonistes, médiocres pensionnaires du ventre mou de la L1, malgré un potentiel soit disant séduisant.  La fortune du PSG résidant surtout, dans le fait qu’il a récupéré l’ensemble de ses titulaires pour ce match de la dernière chance, comme l’ont appelé certains médias.

Et c’est là que je rebondit sur mon postulat, selon lequel cette victoire n’est pas forcément  annonciatrice de lendemain qui chante, bien au contraire. Car quand je dis que le PSG a récupéré ses titulaires, c’est qu’il n’existe à Paris que onze ou douze joueurs qui ont réellement les moyens de permettre au club de la capitale de se hisser à un niveau attendu en L1.  A ce titre, on a pu observer tout au long de la saison à quel point l’absence conjuguée ou séparée des Sakho, Erding, Coupet, Hoarau, ou la méforme d’Armand et de Ceara avaient pu être préjudiciable au club, compte tenu de la pauvreté qualitative de son banc.  En effet les Kezman, Luyindula, Traoré, Ngoyi ou même Edel ont eu bien du mal à faire oublier qu’ils ne sont, en réalité, que des doublures de fin de matchs et non pas des concurrents sérieux des joueurs en place. Même l’éternel espoir du PSG, Clément Chantôme – parfois aussi utilisé contre nature pour ne pas dire sacrifié par AK, il faut bien l’admettre, ce qu’il lui vaudra l’ire de son entraîneur quand il  s’en épanchera dans la presse  -  n’a pas su saisir sa chance, quand le milieu parisien battait sérieusement de l’aile. Au final, seul Jallet a su tirer son épingle du jeu, au  point d’avoir envoyé Ceara sur le banc, en cette fin de saison. Il apparaît donc difficile d’aligner ces joueurs sur la  feuille de match pour faire tourner l’effectif et espérer, dans le même temps, obtenir des résultats probants, comme l’a tristement démontré le dernier déplacement du PSG à Grenoble,  conclu par un cinglante défaite de l’équipe « bis » parisienne,  contre le dernier de la classe.

Voilà donc le PSG qualifié en Europa League, la belle affaire, la coupe dont tu ne sais jamais si tu dois la jouer à fond, ou s’il vaut mieux viser le championnat. Et oui, les retombées – toutes théoriques – financières de l’EL n’ont rien à voir avec celles de sa grande sœur, la CL. Quant à l’aura et la médiatisation de cette compétition, n’en parlons pas, je suis pratiquement certain que la majorité des footeux ignore l’affiche de la future finale.

Donc, compte tenu de ce qui précède, je n’envisage pas – et lui non plus – Monsieur Bazin investir au-delà du raisonnable, sachant que le raisonnable se situe régulièrement au alentours de 10 M€  pour le recrutement , en réalité une misère pour constituer un effectif qualitatif et quantitatif, conserver les meilleurs éléments  et  jouer sur tous les tableaux. Ajoutons à ce décompte, le renflouement du déficit de la saison, annoncé entre 15 et 20M€,  pour s’apercevoir que le PSG devra monter à l’assaut de l’EL avec un effectif réduit et que s’il veut réellement espérer bien figurer, il devra sacrifier le championnat et ses rêves de CL ainsi que les coupes nationales – sources de trophées pour les parisiens.

Hypothèse absurde puisque l’objectif affiché des « gros » de la L1, c’est avant tout de se qualifier pour la CL et de bénéficier de la manne financière qui en découle, même après une élimination à l’issue des poules de classement, qui de toute façon, avec un peu de chance, vous reverse en EL.

C’est pour ces raisons que je ne suis pas persuadé que cette qualification en EL soit une bonne chose pour le PSG, car elle n’induit pas un investissement conséquent du principal actionnaire et sera préjudiciable aux performances du club en championnat. D’ailleurs Bazin a rapidement calmé les esprits et anéanti  les espoirs naissants des supporters parisiens de voir enfin un effectif complet la saison prochaine, en affirmant – après avoir évacué l’éventualité de nouveaux investisseurs -  que cette qualification ne changerait pas le plan d’investissement, sans oublier de nous servir l’habituel couplet sur l’attachement de Colony au club et que bâtir, ça prend du temps – déjà quatre ans quand même et toujours pas grand chose à se mettre sous la dent, surtout si on tient compte de l’exercice en cours !