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"L'homme qui arrêta d'écrire" de Nabe.

Par Manus

"L'homme qui arrЖta d'жcrire" de Nabe.

Nous voici enfin avec ce fameux roman de Nabe, tant dжcriж par certains, qui ne se sont mЖme pas donnж la peine de le lire, je parie. Cet unique et premier roman issu du milieu de l'anti-жdition dont Nabe est dжsormais porteur de la bonne parole (v. billet : Nabe : prophУte de l'anti-жdition) comporte exactement 695 pages, et se lit comme s'il en avait 250, tant il est fluide et agrжable. Oui.  Agrжable.  C'est le mot. J'avoue que j'жtais trУs, mais alors trУs sceptique sur ce livre, d'autant plus que l'ouragan mжdiatique qui a tournж autour de Nabe m'avait plutЗt laissж une mauvaise impression. Comme j'avais participж Я une discussion chez Lжo Scheer concernant ce livre, que j'y жtais d'ailleurs d'assez mauvaise foi, je ne pouvais plus continuer Я argumenter au risque certain de me discrжditer, sans que j'eusse au moins lu ce roman. Ce que je fis.  Je le commandai.  Et j'avais cette peur au ventre de me dire que j'allais Жtre dжуue.  Que ce type ne cesserait de geindre au fil des pages sur son triste sort d'жcrivain incompris, et qu'il userait de sa plume pour noircir au vitriol toutes les personnalitжs du monde littжraire, et surtout de l'жdition. Pour ne pas arranger les choses, j'avais en tЖte cette pub publiж chez Chronic'Art oщ on voit Nabe en train de cramer un roman de chez Gallimard (je crois), histoire de faire le parallУle avec Gainsbourg et son fameux billet qu'il brчle devant les camжras.  Je me disais que ce mec lЯ, Nabe, se la jouait, et qu'il n'assumait pas vraiment son rЗle d'жcrivain de l'anti-жdition, qu'il lui fallait cette gloire mжdiatique dont la plupart son si friands.  J'avais lu жgalement des critiques qui ne le hissaient pas spжcialement vers le haut, donc j'жtais pжtrie de prжjugжs, Я en crever mЖme. Les premiУres pages du livre, j'avais du mal.  J'avoue.  Il fallait que je sorte de ce rejet que j'avais de lui, de ce guignol qui se proclamait de l'anti-жdition, ce que je trouvais Я la base complУtement ridicule. J'ai fini par les manger, toutes ces pages.  Goulument, avidement, sans jamais m'en lasser.  C'жtait sans compter les quelques fous-rires qui m'ont secouжs, et le ton bon enfant, mais Я l'жcriture acжrжe, qui ont parcouru ce livre. Nabe avance tel son hжros жcrivain, qui dжcide d'arrЖter d'жcrire du jour au lendemain.  Depuis ce jour lЯ, il s'enfonce dans la vie parisienne, accompagnж par un jeune blogueur qui lui montre toutes les facettes de cet univers de paillettes et de rЖves. Il ne les rate pas, le Nabe.  Les personnalitжs qu'il croise au cours de son pжriple sont quelques peu malmenжes, mais il le fait avec un ton si amusant, que c'est Я mourir de rire; de mЖme, il жpingle les endroits cultes tels que le Baron, dжcrit les choses avec mordant, ironie, et avec bon coeur aussi.  Si, si.  Ce n'est jamais mжchant.  Une vision du monde parisien d'aujourd'hui, dжcalжe peut-Жtre, mais qui au moins a le mжrite de parler sans faux-semblants, et qui vous jette en plein visage la vжritж crue, mЖme si au moment mЖme on en rigole, alors qu'au fond, ce qu'il dit lЯ, est la triste, si triste vжritж. A lire bien entendu, cela va de soi. PanthУre.

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