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Publié le 22 octobre 2006 par Raymond Viger

«On tente de garder l’exclusivité. Si le programme s’offre ailleurs, nous ne pourrons plus remplir nos classes. C’est une question de survie en région. Et ça correspond bien à notre région, qui est un laboratoire», explique Gérard Gagnon, enseignant en tourisme d’aventure.

Les élèves viennent de partout, pour étudier ce tourisme nouveau genre. Des autres régions du Québec, mais également d’Europe. La formation comprend des cours de kayak, de randonnée pédestre, de ski nautique, de déclenchement préventif d’avalanches, de secourisme en région éloignée, mais aussi d’interprétation de la nature. Beaucoup de plein air pour ces jeunes qui doivent, comme tout bon élève, réussir le cours de français et de philosophie. La dizaine d’enseignants, allie expérience en tourisme d’aventure et études universitaires.

Escapade mexicaine

Gérard Gagnon ne pensait pas qu’une rencontre avec une délégation de l’Université technologique de Nayarit (niveau collégial), il y a deux ans, allait s’ouvrir sur une si belle opportunité. «Nous sommes allés à Montréal, montrer, en espagnol, ce que nous offrions, lors d’une rencontre organisée par Cégep International. Les Mexicains nous ont demandé d’aller les rencontrer. En juin 2004, j’étais dans l’État de Nayarit pour évaluer une possible entente».

Un an plus tard, quatre étudiants de Gaspé ont participé à un stage de trois mois au Mexique. La pointe gaspésienne a, quant à elle, accueilli de jeunes Mexicains. Une occasion également pour les enseignants d’améliorer leurs connaissances. «On veut un échange de stagiaires et d’enseignants. Ouvrir le monde pour nos élèves. On veut faire du Mexique une première expérience pour la développer ensuite ailleurs», raconte M. Gagnon.

Le Cégep reçoit sa part de bénéfices. Les deux institutions discutent de la participation gaspésienne dans la formation d’enseignants Mexicains pour que ceux-ci puissent aussi offrir ce programme. «On a fait un diagnostic de leurs besoins. On va former leurs enseignants. Pour le moment, le projet est piloté par le cégep, mais il pourrait être ouvert à l’extérieur. On a les compétences pour gérer ça. Mais, comme on travaille en réseau, on devrait y faire appel. On n’est pas encore à cette étape», dit M. Gagnon.

Les retombées avec le Mexique sont vastes: des élèves à qui l’on ouvre les portes du monde, une expertise qui s’exporte… «On a comme objectif ultime de développer un diplôme international pour que les enseignants et les élèves puissent circuler entre les deux pays. Que le diplôme soit reconnu des deux côtés, parce que les programmes se ressemblent», ajoute l’employé du cégep.

La petite ouverture peut déboucher sur l’infini. Après le Mexique comme laboratoire, l’expérience pourrait se répéter ailleurs, qui bonifierait l’idée du diplôme international. Plus d’offres pour les élèves davantage de débouchés, de la formation d’enseignants un peu partout sur la planète; tout est possible.

Même la région pourrait bénéficier de ces échanges. «Ça va déborder du cadre des deux institutions. On espère que les deux économies se rencontrent. Les retombées, on ne peut pas toutes les connaître. La délégation mexicaine a déjà rencontré notre Chambre de commerce. Une étape à la fois», avance prudemment, M. Gagnon.


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