A la rencontre de Sabine

C'est ma semaine Sandrine Bonnaire, assurément. Lu d'abord une interview d'elle. Puis regardé à la télé le documentaire qu'elle a tourné et qui raconte la vie de sa soeur, autiste : Elle s'appelle Sabine.
Le film est bouleversant. Il force le regard, quasiment.
On ne peut qu'être touché par le destin de cette frangine dont la différence s'est accentuée à tous les sens du terme. Et dont la métamorphose physique proposée par le contraste entre les images "d'avant" et celles de "maintenant" est saisissant.
La dernière phrase de SB, qui s'interroge sur l'évolution de sa soeur malade (est-ce dû à son long séjour en hôpital psychiatrique ? Est-ce une évolution normale ? Pourrons nous un jour partir en voyage ?) est de ces questions qui posent une réflexion plus qu'elles n'appellent des réponses.
Avec elle, on se demande. Et on se dit qu'assurément, la "société" n'en fait pas assez.
Le film n'est pas là pour donner des réponses.
Il pose une réalité, il montre une vie, offre un regard, et éparpille les interrogations. Au fur et à mesure, on se sensibilise.
A ces êtres différents, à leur place dans la société, aux familles qui les entourent, à la "société" qui répond comme elle peut et pas toujours bien à ces situations, au vieillissement de ces personnes et à leur prise en charge. Mais aussi à ces professionnels qui entourent ces "malades". La caméra suit le quotidien de Sabine.
Elle vit dans une petite unité avec trois autres personnes. La structure s'efforce d'offrir un "cadre" qui va rassurer autant que faire se peut Sabine et les autres résidents. Avec des rites tous simples (jardiner, dessiner, écouter de la musique, se promener, manger, dormir).
Jusque dans le titre dont la simplicité dit qu'avant tout, on parle ici d'êtres humains. Différents.