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Par delà bien et mal dans le jardin des Bobos...

Publié le 08 mai 2010 par Lheretique

L'échange aigre-doux, entre Bruno Roger-Petit et moi-même sur l'idée d'une acquisition de la nationalité via un système de points et une période probatoire a produit quelques commentaires sur le site du Post qui valent d'être reproduits pour éclairage.

Bruno Roger-Petit

Eh ben voilà... On touche au vrai point de divergence. Oui, je crois au relativisme des valeurs. Et c'est bien pour cela que je suis hostile à cette loi ridicule contre les visages dissimulés. Et c'est pour cela que je place l'Etat de droit républicain au-dessus de toutes les valeurs. 
Comme le dit très bien une illustre blogueuse* cette semaine: Les "droits de l'homme ne forment pas une politique, ils doivent réguler une politique, ils constituent une limite, une vigilance, un cran d'arrêt. Et s'ils le peuvent, c'est précisément parce qu'ils sont abstraits, vides d'une certaine façon, qu'ils ne définissent aucun homme en particulier, que l'homme des droits de l'homme n'existe pas, parce que l'homme de fait est toujours d'abord et déjà incarné. Né blanc, noir, petit, grand, difforme, beau, ici ou ailleurs. Ces déterminismes naturels sont sa situation, pour le dire en termes sartriens, à laquelle il est chargé de donner un sens, telle est sa liberté. Non pas de faire qu'il ne soit pas blanc, noir, petit ou difforme, mais qu'il charge de sens ce que la nature lui a donné. Quant aux déterminismes sociaux, la politique est précisément là pour les enrayer (l'a-t-on oublié ?)."

l'hérétique

Eh bien on a une différence de fond. Il y a des valeurs qui sont universelles parce qu'elles touchent profondément l'être humain. Toutes les civilisations connaissent la souffrance, et donc, le mal, envisagé comme ce qui provoque la souffrance. Cela n'a rien de relatif : trouvez-moi une seule société humaine qui l'ignore !
La seule chose qui pondère la souffrance, et encore, c'est très relatif pour le compte, c'est l'ignorance. L'ignorance qui est reliée à la sphère du savoir et de la vérité, je vous le concède, est toute relative parce qu'elle peut être affaire de point de vue, particulièrement dans le domaine de la morale.
Notre conception des droits de l'homme est issue d'une volonté continue de lutter contre la/les souffrances. Tous les hommes, toutes les nations peuvent s'y retrouver. Bien sûr, la voie est étroite, parce comme le dit Pascal, l'homme n'est ni ange ni bête, et qui veut faire l'ange, fait la bête. Je me défie donc des pensées parfaites, apanage des idéologies totalitaires, dès lors qu'il faut définir un bien et un mal. Il n'en reste pas moins qu'une société, pour éviter sa dislocation, doit s'appuyer sur une certaine forme de consensus, y compris moral. Le port de la burqa ne rentre pas dans ce consensus, et son rejet ne l'emporte pas sur la tolérance, autre valeur du consensus qui fonde notre pacte social, parce que la tolérance n'est pas strictement synonyme de relativisme des valeurs, autre sophisme dans lequel, incidemment, vous entraînez votre lecteur et votre pensée.

*NDLR : Mazarine Pingeot


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