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Bienvenue à Egypt Farm, Rachel Cusk

Publié le 08 mai 2010 par Antigone

bienvenue_egyptfarm"Quoi qu'il en soit ça m'a fait réfléchir, tu sais, sur Egypt, ce que ça représentait au final. Je veux dire, papa en a toujours parlé comme d'une vraie ferme, comme de quelque chose qui devait être entretenu et travaillé. Dès qu'on a pu marcher, quasiment, il a fallu qu'on donne un coup de main, avec les moutons et les foins et les clôtures, et on l'entendait en parler jour et nuit, et aujourd'hui je commence à me demander si ce n'était pas un peu une arnaque. Tu sais, s'il ne s'en servait pas pour nous contrôler. Je veux dire, si ça n'est pas une ferme, alors qu'est-ce que c'est ? C'est juste une belle maison, c'est tout. Une belle maison."

D'Egypt Farm, Michael conserve une image idéale, proche de sa définition personnelle de l'"âge d'or".
Invité à l'adolescence par la soeur de son camarade d'études à venir y assister à une fête d'anniversaire, il est fasciné par la liberté d'esprit de cette famille loufoque et bohème qui semble passer outre les dissensions et les contraintes.
Devenu adulte, et père d'un petit garçon de trois ans, il décide un beau jour de reprendre contact avec Adam, son ami, et de repartir vers Egypt Farm... Chez lui, sa femme s'est éloignée de lui et il est resté troublé par la chute accidentelle du balcon de leur maison, qui aurait pu lui coûter la vie.
Mais, se confronter aux illusions de sa jeunesse est toujours un pari aventureux et Michael découvrira que derrière un souvenir enchanteur se terre parfois une noirceur insoupçonnée.

Egypt farm est le roman du désenchantement par excellence. On part d'une scène première, idéale, pour tomber jusqu'au mot final dans le réalisme net et sans fioritures le plus vif. Il est de ce récit comme des tragédies grecques, on nous propose d'emblée une sorte de fin annoncée que l'on espère pourtant pouvoir éviter en tant que lecteur.
J'ai eu une lecture laborieuse et morcelée de ce titre, ce qui ne m'a pas permis de l'apprécier à sa juste valeur. Cependant, la qualité d'écriture de Rachel Cusk est indéniable et je n'ai pas échappé à l'envoûtement de l'univers qu'elle nous propose, ni à sa manière de brosser ses personnages avec grâce et talent. J'ai aimé particulièrement sa façon de parler des tout petits enfants, qui peuplent ce récit de manière discrète en arrière-plan, de décrire leurs gestes, leurs positions, leur présence.
Je possède Arlington Park dans ma PAL, je l'espère seulement un peu plus optimiste...

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Note de lecture : 3.5/5 - Février 2010 - 7€ - Editions Points

Elles l'avaient lu en grand format sous le titre Egypt Farm...
Clarabel souligne avec justesse un sentiment de contradicition ressenti suite à cette lecture - Une déception pour Cathulu - Papillon est heureuse de l'avoir juste emprunté...


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