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Les faux supporters de l’OM

Publié le 09 mai 2010 par Pierre

Les faux supporters de l’OMDepuis mercredi, l’Olympique de Marseille est assuré du titre de champion 2009-2010. Du coup, la France se découvre 5, 10, voire 15 millions de supporters de l’OM. On connaît bien le phénomène (cf. les Bleus en 1998) : ces ralliés de dernière minute ne récolteront qu’une moue dédaigneuse de la part des supporters historiques, les « vrais ».

Sauf que, si l’on creuse un peu, il est assez facile de flairer l’arnaque, et de réaliser que beaucoup de ces « vrais » supporters ne sont en fait que de « faux » supporters, odieusement opportunistes.

Ceux que je veux dénoncer ici, ce sont ceux qui, n’ayant jamais habité à Marseille et n’allant jamais au stade Vélodrome, se déclarent cependant éternels supporters de l’OM. Libre à eux évidemment, mais essayons cependant de dénouer les fils de la supercherie.

Voici le témoignage d’une personne que j’ai récemment accusée d’être un faux supporter de l’OM. A cette accusation, Michel (prénom modifié) me répond : « Ben écoute, moi en D2, avec Ferrer, Ferreri et Cascarino, j’étais derrière eux, hein. Ça fait 20 ans que je les soutiens, soit 65% de ma vie écoulée. »
Alors, voilà l’argument choc : la constance de l’engagement serait synonyme de sincérité, et de  fidélité. Des valeurs si nobles dans notre époque marquée par le cynisme et l’argent roi.

Mais en quoi est-il noble de soutenir un club qui, depuis son sacre européen de 1993, est le club préféré des Français et des media ? Il n’y a rien de plus conformiste que de soutenir l’OM, parce que tout le monde aime bien l’OM (soit dit en passant, on n’en dirait pas autant des supporters de l’OL, bien plus courageux à cet égard).

Les faux supporters de l’OM
Voilà donc la réalité de ces faux supporters de l’OM : soutenir une équipe sans payer l’abonnement au Vélodrome, et sans se taper les journées de car pour soutenir l’équipe sur terrain adverse (à Lens ou à Valenciennes, voire à Brest l’an prochain !). Evitant ces désagréments, le faux supporter peut, de plus, tirer grand parti de son choix si stratégique, en s’appropriant, à peu de frais, les clichés véhiculés par la marque OM : la Provence, le pastis, la Canebière et le Vieux Port, Zidane, j’en passe et des meilleures. Il pourra ainsi facilement briller en société, tandis que le supporter d’Auxerre ou de Guingamp passera pour un terne bouseux.

D’une certaine manière, le faux supporter de l’OM est l’équivalent du bobo parisien. Il s’approprie les valeurs positives du terroir sans en subir les désagréments, il est fort bien représenté dans les media, et il s’agace d’être rejoint par la masse quand son équipe gagne (enfin) un titre.


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