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Batman Begins - A guy who dresses up like a bat clearly has issues...

Par Ashtraygirl

 Critique du 30/10/2007

batman begins
"Pourquoi tombons-nous?"

Batman begins: controversé, encensé, critiqué... Il en aura fait couler de l'encre. Il faut dire que la saga de la chauve-souris justicière ne bénéficie pas vraiment d'une réputation reluisante, loin s'en faut! Si le premier opus signé Tim Burton avait retenu l'attention de tout un chacun de par son univers si particulier (normal, c'est Burton), la suite des aventures de Batman fut des plus houleuses, notamment sous la direction peu inspirée (enfin, kitschissime quoi) de Joel Shumacher. Batman, héros chahuté de tous bords, du comic-book original à la série animée, en passant par la série TV douteuse, avait finit par tomber en désuétude. Je n'étais moi-même pas une très grande fan, n'ayant été convaincue ni par le film de Burton (sans doute l'un des seul du "maître" qui m'ait déplu), ni par l'animé que je regardais cependant assidument étant mioche. Batman, bof. Il me faisait d'ailleurs plus flipper qu'autre chose à sillonner une ville constamment plongée dans l'obscurité, à la mercie des criminels... Je n'avais donc pas une haute opinion du personnage. Jusqu'à ce qu'un certain Christopher Nolan ne s'empare du bébé...

On ne présente plus Nolan. Bref récapitulatif pour les retardataires: l'incroyable Memento, film déconstruit, narré à reculons, Insomnia, et plus récemment Le Prestige, récit d'une rivalité assassine entre deux prestidigitateurs de talent... Nolan a une façon de dompter à la fois le récit et l'image qui lui est propre, et d'instaurer ainsi un univers bien à lui, quoique pas si évident que ça à définir. N'en demeure pas moins que ce type est un as, et qu'il réussit tout ce qu'il entreprend (du moins, de mon point de vue). Il ne pouvait donc que relever Batman: le défi (je me déchaîne sur les jeux de mots en ce moment, surtout les mauvais, avez-vous noté?). Le défi Batman, donc. Relevé.

"En tant que symbole, je deviens incorruptible... Je veux montrer à la population de Gotham que sa ville n'appartient pas aux criminels et aux corrompus."

batman begins
En revenant à la génèse de Batman, à ses peurs enfantines, au meurtre de ses parents qui déchaînera en lui ce besoin de vengeance puis de justice, Nolan dépeint le héros comme un être quasi-ordinaire (il est quand même vachement riche, ce qui peut pencher dans la balance) qui va se surpasser jusqu'à devenir extraordinaire. Nolan imagine ici le parcours initiatique qu'a dû suivre Bruce Wayne avant de devenir la chauve-souris vengeresse: des années d'errance, consummé par la haine et la peur, le bagne aux confins de la Chine, puis cette rencontre avec Henri Ducard (Liam Neeson), membre de la Ligue des Ombres, sorte d'armada de justiciers extremistes un peu fondus, qui va le former, l'entraîner, le libérer de ses peurs, lui apprendre le dépassement de soi. On retrouve également la thématique bien connu de la rivalité maître/élève: l'élève finit par se détacher du maître pour suivre ses convictions. Ici, il s'agit de sauver la ville la plus corrompue qui soit (après Sin City sans doute): Gotham.

"Qui que je sois au fond de moi, je ne suis jugé que par mes actes."

batman begins
En tête de casting, on retrouve un Christian Bale habité, qui possède pleinement le personnage et qui, lui aussi, semble l'amener à se dépasser, à aller au-delà des limites qui étaient jusqu'ici celles du héros masqué. Surprenant de charisme en Batman, de désinvolture et de sentiments refoulés en Bruce Wayne, Bale est indéniablement LE choix qui s'imposait. Impeccable, juste. A ses côtés, on retrouve les remarquables Michael Caine en délicieux Alfred, et Morgan Freeman en Lucius Fox (il porte d'ailleurs bien son nom, le sage rusé). Au programme également, Rutger Hauer, impeccable en dirigeant aux dents longues de Wayne Enterprises, Tom Wilkinson en parrain de la pègre et Gary Oldman, bien qu'un peu sous-exploité, en Jim Gordon. Découverte également de Cillian Murphy, en Epouvantail complètement timbré, plus inquiétant sans son masque qu'avec, soit dit en passant. Je ne ferais pas de commentaire sur la présence de Katie Holmes... Dispensable. Ah bah si, j'en ai fait un, tiens!

Côté récit, un rythme sans temps morts, mené avec virtuosité, entre action pure, passages plus dramatiques, construction du personnage, visite des lieux communs au mythe et petites notes d'humour, imparables. Un très beau spectacle, dans l'ensemble. Et une renaissance glorieuse pour Batman.

Une réussite en tous points, conforme à ce à quoi Nolan nous a habitué: du cinéma de qualité. Batman rejoint le panthéon des héros. Des miens, plus précisément. Et des vôtres, très certainement.


*Indice de satisfaction:

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 (+)

*2h19 - américain - by Christopher Nolan - 2005

*Cast: Christian Bale, Michael Caine, Morgan Freeman, Liam Neeson, Cillian Murphy, Gary Oldman, Tom Wilkinson, Rutger Hauer, Ken Watanabe, Katie Holmes...

batman begins
*Genre: La loi et l'ordre

*Les + : Une (re)génèse réussie pour la chauve-souris. Le casting 4 étoiles. La réalisation sans faille de Nolan.

*Les - : Katie Holmes...

*Liens: Fiche Film Allociné

  Site Officiel

*Crédits photo: © Warner Bros.


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