Magazine Sexo

Je bois à la source Oubliant que je porte Du rouge aux lèvres

Publié le 09 mai 2010 par Katrin

J'aime le Haiku pour sa brièveté, pour son éclat, pour son incandescence, sa sensualité. Quand les mots frémissent et vacillent.

Dans une nouvelle anthologie "Du rouge aux lèvres"aux éditions Points Poésie du Seuil, on découvre que le Haiku n'est pas que réservé aux hommes et aux noms de quelques grands maîtres : Basho , Buson, Issa, Shiki (1866-1902).

Les "hajins", femmes poètes,  ont aussi excellé dans cet art: Kawaï Chigetsu, Hisajo Sugita, Takato Hashimoto, Hisajo Sugita, Masajo Suzuki, Nobuko Katsura, Momoko Kuroda, Madoka Mayuzumi

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Petit florilège

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Milki3

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Je vois un homme,

mon kimono lâche.

Nuit aux lueurs de luciole.

 Nobuko Katsura

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Je bois à la source
Oubliant que je porte
Du rouge aux lèvres. 

Chyo-Ni

Milky4

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« Quand je pense à mon amour
les herbes jaunies
paraissent d'or. »

Masajo Suzuli, 1906-2003


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« Bruit de l'eau,
chant de grillons
et battements de mon cœur. »

Maya Okusaka, 1945 -

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« Printemps limpide -
j'entends les nuages
naître dans le ciel. »

Reiko Akezumi

Milki2

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Sous un soleil brûlant
je ramasse dans un seau
les os chauds.
Sumiko Tsujimura

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Ma sœur, morte brûlée,
tient toujours à la main
son ombrelle décorée.

Ishi Funazu


Milki1

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Souhaitant être amoureuse

je fourre une fraise

dans ma bouche.

Masajo Suzuki

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Du rouge aux lèvres - Haïjins japonaises - Traduction de Makoto Kemmoku et Dominique Chipot (Points, 2010 / La Table Ronde, 2008)


Photos by Milkysoldier in Flickr



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