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Oumma : perpétuation de la pratique des mariages forcés

Publié le 10 mai 2010 par Roman Bernard
  1. Arabie saoudite (Bouraïda, nord de Riyad) : un père a obligé sa fille, âgée de 12 ans, à épouser un octogénaire déjà marié trois fois, contre le versement d’une dot de 85 000 riyals (16 200 euros). D’après la presse saoudienne, le mariage aurait été consommé. C’est la mère de l’enfant qui a porté l’affaire à la connaissance des médias saoudiens dans le but d’obtenir le divorce pour sa fille. Aussi a-t-elle reçu le soutien d’organisations de défense des droits de l’enfant, et même celui d’un religieux saoudien, le cheikh Abdallah al-Manie, membre du haut comité des oulémas, qui a affirmé clairement que rien ne pouvait justifier ce genre d’union. Mais au début du mois de février, à la surprise générale, la jeune adolescente a renoncé à sa demande de divorce. Menaces ? Pressions du père ? On ne sait. L’avocat de la fillette, devinant sans doute la réalité de certaines pressions, s’est dit « écœuré ». La dernière chance de l’enfant réside peut-être dans une décision prochaine d’une commission saoudienne, dont un comité a été mis en place en janvier dernier pour statuer sur cette affaire. Pour rappel, en 2008, c’est une enfant de huit ans, mariée de force à un homme de 47 ans -ami du père de la fillette et en échange des dettes contractées par le premier envers le second…- qui avait demandé le divorce, le mari refusant, pour sa part, d’invalider l’acte de mariage. La fillette est toutefois parvenue à obtenir le divorce en 2009.
  2. Yémen : Nojoud Ali, une fillette de huit ans, mariée de force, avait finalement obtenu le divorce à l’âge de 9 ans. Cette affaire a eu des suites heureuses, du point de vue légal, le Parlement yéménite ayant relevé l’âge légal du mariage à 17 ans. Le texte législatif impose aussi le consentement de la future épouse, quel que soit son âge. Un bon pas dans la bonne direction ? Certes, si elle est appliquée : elle attend encore la promulgation (sauf information contraire) du président yéménite Ali Abdallah Saleh. En outre, ce texte est loin de résoudre tous les problèmes, notamment la question des pressions exercées par les parents, et là c’est d’un changement de société et de mentalité dont il devrait être question. Las, la loi est également arrivée trop tard que pour sauver la vie de Fawzia Abdallah Youssef. Mariée de force, Fawzia avait quitté l’école à l’âge de 11 ans pour financer le traitement médical de son père. Elle devait mourir d’une hémorragie à l’âge de 12 ans, en septembre 2009, en mettant son enfant au monde.
  3. Toulon (France ?) : le 4 novembre 2008, une jeune fille de 18 ans qui refusait un mariage forcé avec un homme âgé de 30 ans et qui, pour cette raison, s’était enfuie de chez elle pour aller vivre avec son petit ami, un lycéen de son âge mais non musulman, a été enlevée et séquestrée par ses parents. Ceux-ci l’ont attirée dehors, enlevée avant de la séquestrer et de la placer sous la garde de ses deux sœurs, respectivement âgées de 16 et 14 ans, qui lui ont lacéré le visage et l’abdomen. Durant la nuit, cependant, la jeune fille est parvenue à prendre la fuite et à se rendre au commissariat de Toulon. Le 7 novembre, la mère et les deux sœurs ont été interpellées et placées en garde-à-vue, puis…remises en liberté sous contrôle judiciaire, avec obligation de pointer au commissariat toutes les semaines… Sans plus.

Éric Timmermans

Sources :


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