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Mouans-Sartoux (06) propose 43% de produits bio dans ses cantines

Par Macantinebio

Nous reprenons ci-dessous l’intégralité d’un article trouvé sur le blog: le Petit Unionais. Cet initiative synthétise tous ce pour quoi nous militons:

- Engagement politique fort et sur le long terme de la commune

- Très important effort d’éducation (et pas seulement de communication) envers les enfants et les parents, avec son corollaire: la grande implication des parents d’élèves dans le projet.

- Souci de limiter le gaspillage en pratiquant la pesée des déchets

L’assiette idéale de Mouans-Sartoux. Ici, on ne rigole pas avec le bio !

Pour un tarif compris entre 2 € et 4,50 €, les élèves de Mouans-Sartoux, dans les Alpes-Maritimes, mangent des repas composés à 23 % de produits bio. Associé à une éducation sur l’équilibre alimentaire, cet engagement fort prouve que le changement est possible.
” Nous avons fait de vrais choix, celui de servir des produits de qualité, bien préparés.”

“Le pain, ça ne donne pas des vitamines, mais les fruits, ça en donne”, affirme un blondinet à lunettes. Chaque mardi, à 16h30, dans les trois écoles de Mouans-Sartoux, les enfants apprennent à aimer les fruits. Du 16 au 20 novembre, lors de Mouv’eat, la Semaine des collectivités locales pour la nutrition, ils ont aussi été sensibilisés à la biodiversité. Ils ont visité les jardins de la Siagne, “sont revenus avec un gros sac de légumes et ont pu  concocter une soupe en classe”. Ils étaient aussi attendus à la Bastide des parfumeurs. Les parents, eux, ont débattu sur l’arrêt de la collation [matinale] à l’école.

Ces actions-là, à Mouans-Sartoux, ne relèvent pas de l’exception. En effet, cette commune de 10 000 habitants, ville active du Programme national nutrition santé, est engagée depuis plusieurs années dans une démarche de respect de la santé et de l’environnement et de respect des règles de nutrition. “Nous ne sommes pas trop pour les gadgets, du type un repas bio parmois pour nous donner bonne conscience, confirme Gilles Pérole, adjoint à l’enfance et à l’éducation. Nous avons fait de vrais choix pour la restauration scolaire, notamment celui de servir des produits de qualité et bien préparés.”

Pour le maire André Aschieri (vice-président de l’association des Eco-maires) , il s’agit d’une volonté politique et d’un investissement à long terme. Mouans-Sartoux n’a donc pas opté pour une délégation de service public, mais pour une régie municipale, permettant de maîtriser la chaîne de A à Z. Les trois écoles ont leur propre cuisine, avec au total 18 agents. Et peu à peu, le bio s’est invité dans les assiettes des élèves. Avec la crise de la vache folle, le boeuf bio est devenu incontournable. En janvier 2008, ce fut au tour du pain. Le pain, semi-complet à base de farine de type 80, est cuit par un artisan de la ville. L’intérêt est que l’enveloppe du blé, qui contient des nutriments essentiels, est conservée. Depuis janvier 2009, les pommes – qui parfois subissent jusqu’à trente traitements avec d’être croquées ! –, les salades, les laitages sont aussi issus de l’agriculture biologique. En janvier prochain, les enfants souhaiteront la bienvenue aux pommes de terre, carottes, compotes, pâtes et autres céréales (quinoa, boulgour…) bio.
Vers une régie de production

Procéder par étape permet d’être honnête vis-à-vis des familles, justifie Gilles Pérole. Lorsqu’on introduit une fois un aliment bio, il faut qu’il le reste. Sinon, personne ne s’y retrouve. Les cuisiniers doivent ajuster leurs recettes. Si ce n’est pas constant, le temps de recherche d’un plat qui plaira aux enfants ne sera pas réinvesti.” En 2010, Mouans-Sartoux sera donc passé de 23 % de bio dans ses repas à 43 % (2) ! Soit un surcoût de 17 000 euros sur l’année pour la municipalité.
Le prochain grand projet consistera à développer des achats de proximité pour réduire le coût des denrées. “Pour nous, bio ne veut pas dire servir des poires bio venant d’Argentine, poursuit l’adjoint au maire. Nous avons un terrain à disposition et nous voulons donc d’ici septembre 2011 créer notre propre filière d’approvisionnement en produisant l’ensemble de nos légumes.”
Des décisions qui sont chaque fois expliquées aux enfants et aux parents pour éviter les gaspillages notamment. Avec des jardins pédagogiques dans les écoles ou la pesée des poubelles à la fin des repas, un effort important de communication est réalisé. “Cet engagement pour le développement durable est très bien ressenti par la majorité des parents qui adhèrent à cette démarche, confirme Sophie De Canson, présidente de l’association de parents d’élèves FCPE de l’école Aimé Legall. Je ne sais pas bien si les enfants perçoivent bien cet aspect-là mais l’éducation au goût et à l’équilibre alimentaire est très développée, c’est certain.” En tous cas, les enfants ont accepté de se priver de ketchup et mayonnaise et se régalent dorénavant de sauces maison.

(1) Vice-président de l’association des Eco-maires.
(2) Proportion en poids de produits bio utilisés dans un repas, et non pas en coût.



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