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La mondialisation, au coeur de la crise financière

Publié le 08 mai 2010 par Rcoutouly

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Dans la tourmente financière et économique que nous vivons ces derniers jours, découvrant, heure par heure, sur nos écrans et dans nos journaux, cette descente aux enfers de l'économie européenne, tentons de prendre un peu de recul et cherchons les racines des problèmes qui nous assaillent.

Depuis les années 80, nous sommes rentrés dans l'ère de la mondialisation. Celle-ci était construite autour d'un principe : le partage du travail entre les différentes parties du monde. Les dominants (Europe, Japon et USA) se gardent les productions à haute valeur ajouté (aéronautique, software informatique, etc...) et déléguent à certains pays du tiers monde la production d'intrants agricoles et de biens manufacturés plus "simples", tout en utilisant le pétrole comme énergie abondante et bon marché.   

Ce modèle s'est progressivement modifié, de manière souterraine, sans que nous nous en rendions compte. Les pays du tiers-monde auxquels nous avions confiés ces tâches se sont enrichis. De sous-développés dans les années 70, ils sont devenus émergents dans les années 90, aujourd'hui, Brésil, Chine, Inde, pays pétroliers, ils se sont transformés. Il s'agit des véritables pays puissants et dominants aujourd'hui dont nous sommes, maintenant, dépendants. Pourquoi?

La mondialisation a entraîné l'enrichissement du tissu industriel des pays émergents alors que le nôtre s'appauvrissait. Dés lors, les balances commerciales et les balances des paiement de nos pays sont devenus déficitaires alors que les leurs devenaient excédentaires. Ainsi, ces dernières années, le pétrole et le gaz coûtaient, par an, 60 milliards d'euros à la France. La balance commerciale, la balance des paiements ou "le solde des transactions courantes" de la France ont, pour chacun d'entre eux, baissé de plusieurs dizaines de milliards chaque année, depuis des décennies.

Cela signifie que notre pays s'est appauvri chaque année de plusieurs dizaines de milliard par an. Ce phénomène, existant depuis des décennies, s'accentuant d'années en années, a dégradé la situation de notre pays et des autres pays européens, créant une croissance atone et un taux de chômage élevé.

Pour maintenir la prospérité et lutter contre l'appauvrissement progressif, les Etats, les particuliers et les entreprises ont utilisé l'arme du crédit. En anticipant une hypothétique croissance future, ils ont emprunté sur les marchés, de quoi maintenir leur niveau de vie. Où ont-ils trouvé l'argent? Dans les pays émergents qui disposaient de liquidités grâce à leur balance des paiements excédentaires.

La boucle s'est donc refermé et les marchés, aujourd'hui, viennent simplement, mais dans les affres de la spéculation, remettre les pendules à l'heure et nous signifier que nous  nous sommes appauvries. Nos illusions tombent.

Ce qui est dramatique, c'est que nous vivons depuis 35 ans dans la croyance qu'il s'agit d'une crise alors que le problème est profondément structurel.

Ce qui est tragique, c'est que les idéologues de tous poils, nous ont fait croire à leurs remèdes. A gauche, on nous a dit qu'il s'agissait de mieux partager le gâteau, en oubliant que le problème provenait  davantage de la diminution de la taille du gâteau. A droite, on nous a affirmé que c'est nos rigidités qui expliquaient nos problèmes, comme si la suppression du moule éviterait le rétrécissement du cake !

Ce qui est inquiétant, c'est que nos problèmes ne vont pas s'arranger avec  l'accroissement de la concurrence mondiale pour l'accès aux ressources.

Aujourd'hui, les questions principales que je me pose, tournent autour de l'avenir. Nous n'avons pas le droit de désespérer. Nous avons l'ardente obligation de trouver des solutions. 

Celles-ci sont à chercher dans la sortie progressive de  la mondialisation effrénée, dans le recentrage, sans enfermement, des économies sur le local. Elles sont à chercher aussi dans une économie dont le seul moteur plausible et crédible sera l'économie verte, construite sur de nouveaux leviers d'actions innovants que se donneront les pouvoirs publics. 

Pour compléter cet article:

L'endettement, un problème écologique?

L'économie verte créatrice d'emploi, créatrice de croissance

La croissance verte est-elle possible ?

12 décembre 2009

"C’est un paradoxe intéressant : l’argent est devenu une ressource de plus en plus rare alors que les besoins financiers pour "sauver la planète" explosent. Bien sûr, certains Cassandre nous expliquent qu’il suffit de faire marcher la planche à billet "comme les américains entre 1942 et 1945" pour régler le problème. C’est oublier un peu vite que les Trente Glorieuses, avec ces taux de croissance à deux chiffres et son inflation, ont permis de résorber ces déficits rapidement. Mais, il est peu probable que une telle croissance se reproduise dans un monde où le manque de ressources risque de plomber tout redémarrage de la croissance."

17 octobre 2009

"Sortir de l’économie basée sur l’emprunt. Les économies du XXéme siècle ont été construite sur la création continue de masse monétaire par le recours à l’emprunt. La dette a été un moyen d"amorcer la pompe" économique, créateur de richesse. Cette création de richesse n’était pas un problème quand les taux de croissance arrivaient en grande partie à compenser le coût du crédit. A l’époque, les matières premières étaient abondantes et bon marché, ce qui facilitait les remboursements. La probabilité forte d’une économie décroissante et les excès, dans tous les domaines, (dette publique, dettes des entreprises, des particuliers )liés à l’usage immodéré du crédit sont deux facteurs dont la conjugaison devient une addiction dangereuse pour tous ceux qui en abusent. Les coûts croissants des matières premières, des ressources naturelles, mais aussi de la mise en oeuvre du principe de précaution rendent les chantiers du XXIéme siècle beaucoup plus onéreux que ceux du XXème siècle. Les pays gagnants du XXIéme siècle seront ceux qui utiliseront le recours au crédit avec modération et éviteront le creusement des dettes publiques et privées."

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