Voyelles, consonnes

Arthur Rimbaud a donné des couleurs aux voyelles :

« A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu ».

Et Alfonsina Vandenbeulque, l’amie de Mauricette Beaussart, a écouté les sons des consonnes :

« B boum, G Grr, P prout, F ffuit, D ding ».

Dans un livre qui sera bientôt présenté dans ce blog, Le maître ignorant, Jacques Rancière, donnant la parole à Joseph Jacotot, écrit :
« Saurais-tu reconnaître la lettre o qu’un de mes élèves – serrurier de son état – appelle la ronde, la lettre L qu’il appelle l’équerre ? Raconte-moi la forme de chaque lettre comme tu décrirais les formes d’un objet ou d’un lieu inconnu. »

Je ne ferai aujourd’hui que vous inviter à suivre cette consigne : décrire une lettre de votre choix, comme un objet ou un lieu. Règles subsidiaires : que la lettre décrite apparaisse au moins une fois dans un mot de sa description, et éviter d'écrire que telle ou telle lettre est "comme" ceci ou "comme" cela...

   

Le premier alphabet ci-dessus vient du site static.intellego.fr et se réfère à un alphabet anglais

Le deuxième est l'oeuvre du photographe Kjell Sandved qui l'a réalisé avec des images d'ailes de papillon

Le troisième, fait de soldats en plastique, est d'Oliver Munday
(cliquer sur les images pour les agrandir)

Voyez aussi l'alphabet du "blog sur le chemin" ci-contre (rubrique: la nature nous parle)

« ... son G l'indique, le Gymnaste porte le bouc et la moustache que rejoint presque une Grosse mèche en accroche cœur sur un front bas. » (Francis Ponge)

i, selon Musset, « c'était dans la nuit brune, sur le clocher jauni, la lune... »

B, vue plongeante sur les deux Bonnets d'un soutien-gorge, à en rester Bouche Bée.
d, c'est, chacun le devine, le dernier quartier de lune.