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Orkhidos de Stéphane Héaume

Par Sylvie

2004  

HEAUME Stéphane - Orkhidos

 

Editions Zulma

 

On dit souvent que la littérature française contemporaine manque d'imagination. C'est sans conter Stéphane Héaume qui propose un mélange envoûtant d'aventures, de fantastique et de romantisme.

Orkhidos nous emmène dans un univers envoûtant digne des contes de fée ou mieux encore des jeux vidéos ! L'auteur est avant tout un créateur d'univers, de cités exotiques où le futurisme se mêle au passé. C'est un peintre qui décrit un monde dépaysant où paysages et personnages sont totalement originaux.

Roman d'apprentissage, roman d'amour, conte fantastique, conte de fée, rêve éveillé. Les portes d'entrée sont multiples.

Véra est une jeune femme fuyant un pays en guerre, qui débarque d'un bateau dans la ville d'Old York. Gratte-ciel en ruine, bidonvilles, montagne, port où se concentrent les bars, jardins botaniques, rues où l'on circule encore en fiacre. L'héroïne qui est sans papiers a peur de se faire arrêtée par les douanes. Mais sur le quai, une dame mystérieuse, Maud Truche, la prend sous son aile et l'embauche comme serveuse dans son club privé, l'Ostrich Club.  

C'est dans ce club qu'elle rencontre au bal un jeune homme mystérieux, un prince d'un royaume déchu, Alpey de Pondishandor...Nom et visage enchanteur ...Elle n'aura de cesse de le retrouver, de rejoindre son royaume.

Pour cela, il faut prendre l'Orkhid Express, train majestueusement baroque d'un milliardaire qui a pris Véra sous son aile. Traverser un étrange forêt d'orchidées pour aller dans une ville lacustre quasiment morte.

Le lecteur voyage dans un récit haletant, émerveillé par des univers oniriques, et toujours à l'affût du prochain événement. Cité lacustre, bar étrange, serre botanique aux perroquets et étranges personnages fantomatiques qui gardent toute leur ambiguïté. Une vieille dame (mère maquerelle ou bienfaitrice ?), un milliardaire au bord de la folie, un nain fantasque, deux jumeaux, deux face d'un même homme ?

Que ce soit les paysages ou les personnages, chaque élément a une face lumineuse et obscure, à l'image des orchidées. Maude et le nain Lypius sont-ils les amis ou les ennemis de Véra ? Qui est vraiment Véra, d'où vient-elle ?

Le prince de Pondishandor, silhouette fantomatique,  n'est-il pas qu'un rêve éveillé ?

Peu à peu les secrets se dévoilent et la "princesse" est le jeu de forces bien obscures.

Le lecteur a l'impression de voir des marionnettes ou encore des personnages d'un jeudi vidéo, manipulés dans un univers virtuel.

Stéphane Héaume, à travers  une belle prose poétique, renouvelle avec brio le genre du conte.


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